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Gauche ouvrière et chrétienne
24 mai 2008

Proche-Orient / Après la relance des négociations israélo-syriennes

La méfiance reste de mise

Officiellement en état de guerre depuis six décennies, Israël et la Syrie se sont enfin décidés cette semaine à relancer des négociations de paix gelées depuis huit ans. Mais la méfiance entre les deux pays subsiste.

Jérusalem.- Correspondance DNA

A l'annonce de la reprise de pourparlers de paix avec la Syrie sous les auspices de la Turquie (voir DNA d'hier), le Premier ministre israélien Ehud Olmert a parlé d'une « occasion historique ». Mais toute la question est savoir s'il aura les moyens de ses ambitions. Le chef du gouvernement est en effet sur une corde raide.  Il doit être interrogé aujourd'hui pour la deuxième fois par la police. Il est soupçonné de fraude, d'abus de confiance et de blanchiment d'argent dans un dossier impliquant un homme d'affaires américain qui a admis lui avoir versé d'importantes sommes d'argent en liquide.

L'opinion publique hostile à des concessions sur le Golan

La plupart des commentateurs et la majorité des Israéliens, selon les sondages, estiment que le Premier ministre a tenté de détourner l'attention de cette « affaire », qui pourrait le pousser à la démission en faisant une annonce spectaculaire sur la Syrie.  Autre inconnue de taille : Ehud Olmert a affirmé qu'il était prêt à faire des concessions territoriales « douloureuses » pour parvenir à un accord de paix. Autrement dit à rendre en totalité ou en partie le plateau du Golan conquis sur la Syrie durant«  la guerre des six jours » de juin 1967.  Or, plus de 20 000 Israéliens sont installés dans cette région à partir de laquelle les Syriens pourraient facilement bombarder les localités israéliennes situées en contrebas notamment autour du lac de Tibériade, la principale réserve en eau douce d'Israël considéré comme un atout stratégique.  Plus des deux tiers des Israéliens sont hostiles à des concessions sur le plateau du Golan. Pour eux, la Syrie fait partie de « l'axe du mal », car ce pays est soutenu par l'Iran, l'ennemi numéro un d'Israël et assiste le Hezbollah libanais ainsi que les islamistes palestiniens du Hamas, qui mènent une « guerre sainte » contre l'Etat hébreu.  La mission d'Ehud Olmert s'annonce, dans ces conditions, extrêmement difficiles. Ses prédécesseurs qui ont tenté de jouer la carte syrienne lorsque les négociations avec les Palestiniens ne progressaient pas, ont tous échoué sur la question du Golan et l'accès exigé par la Syrie au lac de Tibériade.

L'espoir d'une dynamique

De son côté, le président syrien Bachar al-Assad ne s'est pas non plus converti au pacifisme. Il espère en négociant avec Israël convaincre le prochain président américain de lever les sanctions économiques imposées à son pays. Il n'en reste pas moins que des pourparlers ont commencé. Une dynamique peut se créer et balayer les calculs des uns et des autres pour déboucher peut-être un jour sur une paix.

Pascal Sadarnac
FRANCE-ISRAËL.- Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, en visite en Israël et chez les Palestiniens, s'est hier dit sceptique sur les chances de conclusion d'un accord entre les deux parties en 2008, voyant la colonisation juive comme «un des principaux obstacles à la paix».

Édition du Ven 23 mai 2008

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