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Gauche ouvrière et chrétienne
8 mai 2008

Sans-papiers - "La CGT ne prend personne en otage !"

Le gouvernement a toujours misé sur le pourrissement d'une grève quelle qu'elle soit;

mais c'est en fesant grève de nouveau ,et en manifestant encore et encore que le gouvernement comprend, comprendra que le mouvement ne s'éteint pas bien au contraire

le Président de la G.O.C.

Interview - Alors que plusieurs centaines de sans-papiers demandent à la CGT d'appuyer leur demande de régularisation, la CGT répond que ce n'est pas son rôle.

Christian Khalifa, un des responsables de l'Union départementale CGT à Paris, nous explique que son syndicat ne mène des actions qu'à l'intérieur des entreprises.

Propos recueillis par Delphine SOULAS - le 08/05/2008 -

Que répondez-vous à ceux qui accusent la CGT de prendre en otage le mouvement des sans-papiers ?

Christian Khalifa, un des responsables de l'Union départementale CGT à Paris : On ne prend en otage personne ! On n'empêche personne de mener des actions en faveur des sans-papiers. Mais la CGT ne peut pas prendre en charge toutes les demandes de régularisation des sans-papiers. On est une organisation syndicale, pas une association de sans-papiers. Notre action se mène à l'intérieur des entreprises.

Pourtant, nombre de sans-papiers qui occupent les locaux de l'UD-CGT depuis vendredi ont un travail, comme c'est le cas de ceux pour lesquels vous avez déposé 1000 dossiers en préfecture. Est-ce que la CGT n'est pas débordée par le mouvement ?

Christian Khalifa : La CGT n'a jamais été débordée par un mouvement. Plus il y a de gens dans l'action, plus on est content. Mais nous, on fait des actions coordonnées, réfléchies. L'occupation de nos locaux n'est pas la bonne méthode, encore moins dans une période forte comme celle dans laquelle nous nous trouvons, avec les actions du 15 et du 22 mai à préparer. Il faut donc trouver une solution qui corresponde à la fois à la CGT et à la Coordination 75 sans-papiers, à l'origine de l'occupation. On leur a par exemple proposé de voir si, dans les personnes qui sont là, il y a des sans-papiers qui travaillent dans la même entreprise afin de mener une action comme c'est le cas dans une quinzaine de sites. Mais ce n'est pas quelqu'un tout seul dans une entreprise qui peut faire grève.

Fin avril, vous avez déposé environ 1000 demandes de régularisation en préfecture. Pour l'instant, seules quelques dizaines de régularisations sont en vue. N'avez-vous pas l'impression que le gouvernement joue la montre ?

Christian Khalifa : Aujourd'hui, on estime à 400.000 le nombre de travailleurs sans-papiers. Ce sont des salariés qui font marcher l'économie. On demande donc au gouvernement de ne pas jouer le pourrissement de la grève. Cela ne ferait que renforcer les choses. Dans les prochains jours, de nouveaux sites vont se mettre en grève. Les huit régularisations sur neuf que nous avons obtenues au restaurant de la Grande Armée en février donnent de l'espoir. Une manifestation est aussi organisée le 10 mai, notamment à l'appel de la CGT, pour demander la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers. C'est la meilleure réponse que peut apporter la CGT aux sans-papiers qui occupent nos locaux.

LCI

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