L'armée comorienne reprend la capitale d'Anjouan

Encore une guerre ,semble t il ,rien que pour défendre des intérêt personnels ,

ou par peur d'une sécession.

mais ,dans tous les cas ,ce seront des innocents qui risquent d'en payer l'addition

Le Président de la G.O.C.

REUTERS | 25.03.2008

Par Ahmed Ali Amir

MORONI (Reuters) - L'armée comorienne, appuyée par des troupes de l'Union africaine, a repris la capitale et l'aéroport de l'île sécessionniste d'Anjouan lors d'un assaut lancé mardi matin, a annoncé le gouvernement des Comores.

"Nos troupes ont débarqué", a déclaré Mohamed Bacar Dossar, conseiller présidentiel pour la défense. "L'assaut a bien commencé."

Bacar a précisé qu'environ 400 soldats des Comores et de l'Union africaine participaient à cette "première vague" d'assaut contre Anjouan, l'une des trois îles de l'archipel de l'océan Indien.

Soutenu par 1.350 militaires tanzaniens et soudanais de l'Union africaine, le gouvernement des Comores espère renverser rapidement l'homme fort d'Anjouan, Mohamed Bacar, qui s'appuie sur une milice de plusieurs centaines d'hommes.

L'an dernier, Bacar avait maintenu des élections dont le gouvernement fédéral avait ordonné l'ajournement. Seul candidat à ne pas boycotter les urnes, il avait été réélu mais le résultat est rejeté par Moroni.

Arrivés par bateau à l'aube, les militaires des Comores et de l'UA ont rapidement repris le contrôle de Mutsamudu, la capitale d'Anjouan où est basée la milice de Bacar, et de deux autres villes, Domoni et Ouani.

"L'aéroport dans la ville d'Ouani est déjà sous notre contrôle", a déclaré le porte-parole du gouvernement Abdourahim Said Bacar. "Les choses semblent avoir démarré sans à-coups", a-t-il ajouté.

Pour les observateurs, l'UA espère remporter une victoire assez facile à Anjouan, dont la population atteint 300.000 habitants, afin de regagner en prestige international après les difficultés rencontrées dans ses interventions au Soudan ou en Somalie.

DES SOLDATS RECHERCHENT BACAR

"Pour le moment, je n'ai pas d'informations correctes sur les faits et gestes (de Bacar) mais peut-être que nous aurons des nouvelles en fin de journée", a dit un responsable du gouvernement, promettant que l'ancien gendarme serait jugé pour des crimes contre la population d'Anjouan.

Les autorités ont accusé Bacar et ses lieutenants de viols, de tortures, d'emprisonnements arbitraires et de déplacement de populations, tout en exhortant les habitants à ne pas se faire justice eux-mêmes.

"Certains soldats ont reçu ordre de le rechercher. Nous savons qu'il ne dormait pas chez lui ces derniers mois. Il avait peur", a ajouté ce responsable.

Des fusillades et des explosions ont été entendues par la population, a indiqué un ancien habitant de l'île, Aboulatuf Mohamed, qui a contacté des proches par téléphone satellitaire.

"L'assaut a commencé à 04h00 (01h00 GMT). A Domoni, l'armée a pris la ville. L'aéroport et le port aussi", a déclaré Mohamed, qui est vice-président de l'organisation locale de défense des droits de l'homme.

Le gouvernement fédéral accuse Bacar de visées sécessionnistes, mais ce dernier assure lutter pour l'autonomie, non pour l'indépendance.

L'archipel des Comores a connu une vingtaine de coups d'Etat ou tentatives de coups de force depuis qu'il est devenu indépendant de la France en 1975 et de fortes rivalités s'observent entre les trois îles de l'archipel.

Avec Ed Harris à Maurice, version française Jean-Stéphane Brosse