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Gauche ouvrière et chrétienne
15 mars 2008

ASIE:Tibet : une vague de contestation durement réprimée par Pékin

La Chine occupe le Tibet depuis 57 ans. Hier, des manifestants sont descendus dans la rue pour réclamer plus de liberté. Ils ont trouvé les fusils chinois en guise de dialogue. À cinq mois des Jeux Olympiques, la répression fait désordre, surtout quand elle est menée par un gouvernement qui s’était engagé à améliorer les droits de l’homme.
Le centre historique de Lhassa, la capitale du Tibet, a été hier le théâtre de violences. Au moins deux manifestants ont été tués, selon Radio Free Asia, dans des heurts entre Tibétains et forces de sécurité chinoises alors que défilaient des moines bouddhistes. « Bien sûr qu’il y a des morts. Nous sommes très occupés avec les blessés, il y a en beaucoup ici  », a déclaré une employée au centre des urgences médicales de Lhassa.
Les manifestants « ont saccagé les magasins chinois et la police a tiré à balles réelles sur la foule. Personne n’a le droit de se déplacer dans Lhassa maintenant », a indiqué une source tibétaine.

Appel à la retenue
Des manifestations de soutien au Népal et en Inde ont également tourné à l’aigre, avec au moins douze moines bouddhistes blessés par la police à Katmandou, la capitale népalaise et des dizaines de manifestants arrêtés à New-Dheli.
À cinq mois des Jeux Olympiques de Pékin, alors que la campagne de contestation tibétaine va grandissant contre le pouvoir chinois, il s’agit des plus importantes manifestations depuis un soulèvement en mars 1989.
Face à la répression du gouvernement chinois, la Maison-Blanche a « regretté » ces violences et réclamé de la Chine le respect de la culture tibétaine. À Bruxelles, les dirigeants européens ont adopté une déclaration appelant la Chine à la « retenue ».
Ce à quoi la Chine répond que les troubles à Lhassa ont été orchestrés par « la clique du dalaï lama » . Le chef spirituel en exil a appelé au dialogue pour « mettre fin à ce ressentiment persistant du peuple tibétain ».
Avec ces violences, le gouvernement chinois fait face à sa première grande crise dans la perspective des JO de Pékin en août.
Ce nouvel embrasement devrait accentuer la pression que subit déjà le gouvernement chinois sur la scène internationale pour améliorer les droits de l’homme, comme il s’est engagé à le faire en obtenant l’organisation des Jeux.
Pour Corinna-Barbara Francis, spécialiste de la Chine à Amnesty International, « la répression qui s’est accrue ces dernières années envers toute forme de dissidence signifie que pour nombre de citoyens en Chine, les JO ont rendu leur vie encore plus difficile ».
Dommage collatéral des Jeux, le Népal a accepté de fermer l’accès à l’Everest, à la demande de la Chine, pour le passage de la flamme olympique.
Ces incidents interviennent alors qu’aujourd’hui le Parlement doit confirmer un nouveau mandat de président pour Hu Jintao. Ce dernier était à la tête du Tibet lors des manifestations de 1989. Et il n’avait pas vraiment cherché à instaurer le dialogue. •

La voix du nord    15/03/08

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