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Gauche ouvrière et chrétienne
28 novembre 2007

Les rebelles tchadiens lancent un avertissement à l'Eufor

mercredi 28 novembre 2007Reuters

Les rebelles tchadiens ont exhorté la force de maintien de la paix européenne qui doit se déployer dans l'est du pays à ne pas prendre parti pour le président Idriss Déby, sous peine d'être combattue comme une force d'occupation étrangère.

Cette mise en garde du Rassemblement des forces pour le changement (RFC) intervient deux jours après l'affrontement le plus important depuis des mois dans l'Est tchadien entre les forces de Déby et un autre groupe insurrectionnel, l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).

L'UFDD et le gouvernement affirment tous deux avoir tué des centaines d'ennemis dans les combats livrés lundi près de la frontière du Tchad avec la province soudanaise du Darfour. Ces affrontements ont fait voler en éclats l'accord de paix signé il y a un mois à Syrte (Libye) par Déby et ses adversaires intérieurs.

L'UFDD et les RFC, alliés dans le soulèvement déclenché depuis deux ans contre Déby dans l'Est, ont rompu un cessez-le-feu durant le week-end en accusant le gouvernement de ne pas respecter certains volets de cet accord de paix conclu sous supervision libyenne.

Dans ce contexte de reprise du conflit régional, quelque 3.700 hommes de la force de paix de l'Union européenne (Eufor-Tchad) doivent commencer à se déployer dans l'est du Tchad au début de l'an prochain en vue de protéger des milliers de réfugiés soudanais et tchadiens ainsi que les équipes humanitaires qui sont à l'oeuvre auprès d'eux.

"Si cette force vient pour sécuriser les camps de réfugiés, on ne voit aucun inconvénient", à déclaré à Reuters Timane Erdimi, dirigeant du RFC.

"Mais si c'est pour aider le régime d'Idriss Déby, on va les considérer comme une force d'occupation étrangère et on va les combattre", a-t-il ajouté par téléphone satellite.

RETARDS

Erdimi, neveu et ancien collaborateur du président tchadien qui a fait défection pour se rallier à la rébellion dans l'Est, a déclaré que les combattants du RFC restaient en position dans une zone montagneuse au sud de Guéréda, dans le Ouaddaï, dans l'est du Tchad.

"Si les troupes gouvernementales nous attaquent, on va répondre", a-t-il dit tout en ajoutant que s'il se retrouvait seul, son groupe pourrait chercher à préserver l'accord de paix.

L'UFDD, dirigée par un autre transfuge, l'ex-ministre de la Défense Mahamd Nouri, a lui aussi déjà exhorté la future force européenne à ne pas s'interposer entre ses combattants et l'armée gouvernementale.

L'affrontement de lundi a suscité de nouvelles tensions entre N'Djamena et Khartoum, en mettant en évidence les risques liés au déploiement militaire européen, qui représentera la plus importante mission de l'UE en Afrique à ce jour.

Mardi, le gouvernement tchadien a convoqué l'ambassadeur du Soudan pour lui remettre une note de protestation, en accusant les rebelles de l'UFDD d'avoir attaqué à partir du territoire soudanais.

Les deux pays voisins s'accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles armés et l'accord de paix signé le mois dernier avec l'appui de la Libye était la dernière tentative en date pour surmonter ces tiraillements.

N'Djamena a accusé l'UFDD de Nouri de chercher à retarder ou à torpiller le projet de déploiement européen.

"Nouri et ses mercenaires ont très vite rejeté le prochain déploiement des 4.000 hommes de la force européenne dans l'est du Tchad, une force qui va sérieusement compromettre leur plan guerrier", dit un éditorial diffusé sur le site internet de la présidence tchadienne.

Indépendamment des difficultés de sa mission, l'UE a déjà dû retarder son déploiement militaire parce qu'elle ne dispose pas de tous les effectifs et équipements attendus de la part des Etats membres.

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