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Gauche ouvrière et chrétienne
10 octobre 2007

L'ecologie sur la place publique

Si le grenelle de l'écologie est à l'image de celui de 68,sur le domaine social serait bien d'après l'auteur de l'article si dessous,cela serait évidemment bien.

Mais,il ne faut pas oublier que Fillon veut le mettre à plat tout ce qui avait été gagné par le grenelle de 68;

alors ,si dans la prochaine législature ,un premier ministre genre Fillon veut le remettre en question ou à plat à quoi cela servirait donc ce grenelle?

Le Président de la G.O.C.


     Paru dans l' édition du mercredi 10 octobre 2007
       

Aujourd'hui, on bat le Grenelle comme, jadis, on battait monnaie pour renflouer les caisses du royaume. Le tam-tam médiatique nous promet, avec les assises de l'environnement, une nouvelle économie, une nouvelle croissance, « une révolution verte ». Bigre.Débats en province, « chat » sur Internet, des idées à foison, des documents par centaines, l'événement se veut « historique ». Jamais en panne d'orgueil, le gouvernement souhaite ériger le pays en exemple pour la Terre entière. Il se fait fort de démontrer à tous les sceptiques que l'on peut, à la fois, accroître son produit intérieur brut et faire décroître sa consommation d'énergie, ses rejets de gaz carbonique à l'origine des dérèglements climatiques. La France incarnera le nouveau monde, l'économie sans carbone. Il n'y pas d'autre choix, paraît-il. C'est l'écologie ou l'apocalypse. Défi considérable, mais, pour l'instant, le gouvernement se répand en mots et en intentions. Ce Grenelle peut finir en quenouille, avec une liste de mesurettes, une escouade de programmes mal financés. Nicolas Sarkozy se verrait alors privé d'arguments sur la scène internationale, à l'heure où il est impératif de renforcer la lutte contre le réchauffement. Cela se décidera notamment à Bali, en Indonésie, en décembre.Avant de s'ériger en modèle, la France doit d'abord rattraper son retard. L'électricité d'origine nucléaire ne nous place pas, elle seule, en tête des pays écologiquement corrects. L'Allemagne, avec ses éoliennes, son plan de rénovation des logements anciens, ses emplois verts, son agriculture « bio », fait beaucoup mieux, au même titre que la petite Autriche et que les pays scandinaves. La politique environnementale, en France, a été trop longtemps laissée en jachère. Jacques Chirac dénonçait fort bien « la maison qui brûle », il en appelait au sursaut des nations, mais, concrètement, dans l'Hexagone, l'écologie demeurait un sujet de seconde main. Il est donc temps de se réveiller, de se mettre en phase avec les projets et les engagements de l'Union européenne. Cela ne nécessite pas une débauche d'imagination. À Bruxelles, certaines recettes sont sur la table. En revanche, une nouvelle gouvernance - mot à la mode - s'impose. Le jacobinisme et l'écologie se marient très mal. Il y a une façon bien française d'arbitrer les grands choix stratégiques : on contourne le Parlement, l'État pratique le tête-à-tête avec les lobbies concernés (transports routiers, agriculture intensive, nucléaire...). Ce centralisme n'est plus adapté quand il s'agit de défendre un développement durable, soutenu par l'opinion. Injecter d'urgence de la pensée écologique dans les institutions et les rouages de la République, c'est l'une des missions du Grenelle. De toute évidence, le rendez-vous de la fin d'octobre ne va pas effacer, comme par miracle, tous les conflits d'intérêts. Le gouvernement est, par ailleurs, à demi-paralysé par son carcan budgétaire. La dette publique grimpe, la croissance a le souffle court, la faillite menace. Est-ce que cela va lui donner des ailes ou, au contraire, lui couper les bras ? Nicolas Hulot a beau s'égosiller auprès du président de la République, lui asséner « n'ayez pas peur ! », il n'est pas certain que ces messages quelque peu messianiques enthousiasment l'Élysée.Ce Grenelle, à l'image de ce que fut celui de mai 1968 dans le domaine social, symbolise la place nouvelle qu'occupent les préoccupations écologiques. L'écologie est sortie de son ghetto politique, de son petit terroir peuplé de pâtres barbus. Elle n'est plus confinée au cercle des experts et des savants. L'opinion publique s'en est emparée. Quant à Jean-Louis Borloo, récent converti, il se rêve désormais en Colbert, superministre de l'écologie. C'est dire si ce Grenelle, avant même d'être conclu, inspire les meilleurs esprits. Bernard LE SOLLEU.

    

      Bernard LE SOLLEU

 

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