Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
23 janvier 2007

Les Roms bulgares,nouveaux Européens, attendent toujours leur intégration

La bulgarie avait dis que les Roms seraient pleinement integrés ,seraient réellement considérés comme citoyens bulgares et il semble bien que celà en est loin.

Maintenant que la Bulgarie est intégrée dans l'ue ,le gouvernement de ce pays ne semble  plus préssé de faire en sorte que les Roms aient les memes conditions de vivre,les memes avantages ,les memes droits que tous les autres bulgares.

Il est donc nécessaire que l'ue oblige le gouvernement bulgare à respecter ses engagements  concernants les Roms qui sont eux aussi non seulement citoyens bulgares ,mais  également citoyens européens.

le président de la G.O.C.

Les Roms bulgares, nouveaux Européens, attendent toujours leur intégration
         

LE MONDE | 22.01.07 | 15h45  •  Mis à jour le 22.01.07 | 15h45         

RADNEVO (BULGARIE) ENVOYÉE SPÉCIALE                                                                                

               
                  
                  





               
                  

Dans le bidonville rom de Radnevo, construit de bric et de broc planté dans la boue, quasiment tous les habitants sont au chômage. De nombreux enfants chaussés de bouts de tissu s'amusent autour des femmes qui peinent sous le poids des bassines de linges ou des réserves d'eau, au milieu d'hommes jeunes et désoeuvrés. Radnevo, dont la communauté rom représente 10 % de la population - la moyenne nationale en Bulgarie -, offre la pire image qu'on ait des Roms. Pourtant cette ville de 26 000 habitants assure 12 % du produit intérieur brut du pays grâce à ses mines de charbon, et son taux de chômage est inférieur à 6 %.

 

En ces jours de janvier, où la Bulgarie a rejoint l'Union européenne avec une population rom évaluée par le Conseil de l'Europe à 700 000 personnes, la question de cette communauté s'impose à l'Europe dans toute sa complexité, religieuse, ethnique et sociale.

En vue de l'entrée dans l'Union, les collectivités locales bulgares ont développé des politiques d'intégration des Roms, sédentarisés depuis 1958. Mais, malgré des programmes dûment énoncés et votés, comme la Décennie d'intégration des Roms 2005-2015, en vigueur dans neuf pays d'Europe centrale, les résultats sont peu visibles.

Les Roms de Bulgarie ne vivent pas tous dans les mêmes conditions misérables que ceux de la communauté de Radnevo, il y a même des prémices d'une élite rom à Sofia, mais ces quartiers en marge des villes sont encore nombreux en Bulgarie.

L'affichage politique a souvent été, comme à Radnevo, très peu suivi d'effet. Ainsi, tandis qu'aux dires du maire, Nontcho Vodenitcharov, "l'intégration des Roms est une priorité", seules six maisons ont été construites entre 1992 et 1997, alors que 70 étaient prévues initialement. Et ces bâtisses sont déjà bien abîmées, les Roms n'ayant pas d'autres moyens que leurs allocations pour les entretenir. Le maire est pourtant fier de sa politique et présente comme un succès le fait que, "depuis 2005, les Roms commencent à payer l'électricité et l'eau". Ce dont ils se plaignent d'ailleurs.

"NOUS AVONS PEU D'ESPOIR"

Pour Rosa, 45 ans et cinq enfants, une Rom de Radnevo, "la Bulgarie ne fait rien pour nous, l'Europe... on verra". "L'amélioration des infrastructures dans les villes bénéficiera aux Roms comme aux autres. Pour le reste, au vu de ce qui s'est passé en Hongrie et en République tchèque, nous avons peu d'espoir", explique Margarita Matache de l'association Romani Criss, en Roumanie, où les problèmes se posent de manière similaire.

En effet, pour intégrer la communauté rom, en Bulgarie comme ailleurs, la volonté politique n'est pas l'unique condition nécessaire. Un des objectifs de Sofia était notamment de faire participer les Roms à la politique d'intégration, mais l'hétérogénéité de la communauté a créé un problème de représentativité. En Bulgarie, les Roms sont chrétiens - orthodoxes ou évangélistes -, musulmans ou athées. Cinq siècles d'occupation ottomane et quelques décennies de domination soviétique ont laissé leurs marques.

A Fakulteta, le quartier rom de Sofia, les 40 000 habitants sont majoritairement chrétiens. Svetanka, une retraitée de 60 ans, qui y vit depuis trente ans a toujours été chrétienne. Orthodoxe à l'origine, elle fréquente aujourd'hui une des huit églises évangélistes qui y ont vu le jour ces dernières années. A Plovdiv, la deuxième ville de Bulgarie, "sur 44 000 Roms, 40 000 sont musulmans" indique Teodora Krumova, activiste de l'association Amalipe, à Sofia.

Les Roms, qui regroupent les Yerlis, les Kardarashs, les Rudaris ou les Millets, parlent bulgare, romani, roumain ou turc. Certains turcophones, les Millets (musulmans turcophones) se revendiquent d'ailleurs plutôt Turcs que Roms.

Face à cette mosaïque d'identités, on comprend mieux l'échec des partis politiques roms à fédérer leurs électeurs. Ainsi, les Kardarashs, qui sont les plus investis en politique, ne sont pas toujours reconnus par les autres groupes. C'est d'ailleurs sous l'étiquette socialiste que siège l'unique député rom, Toma Tomov, du Parlement bulgare.

Depuis 1989, le meilleur résultat obtenu par un parti rom qui se présentait en tant que tel a été d'un peu plus de 1 % pour Euroroma en juin 2005. "Les clivages sont tellement forts entre les groupes, que les Roms n'obtiennent jamais de représentation parlementaire (en tant que communauté rom)", explique simplement Tchetin Kazak, du parti "turc" de la coalition gouvernementale, Mouvement des droits et libertés, qui compte de nombreux Roms dans ses rangs. Les Turcs qui représentent également 10 % de la population ont 34 députés au Parlement de Sofia.

Anne Rodier

Publicité
Commentaires
Publicité