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Gauche ouvrière et chrétienne
23 janvier 2007

La trisomie mal dépistée pour les moins favorisés

Encore une fois,ce sont les plus démunis qui sont le moins bien soigné,le moins bien suivie pendant la grossesse des femmes.

Il est pourtant normale que toutes les femmes soient suivies  et renseignées de la meme façon.

Il serait nécessaire que les maris soient mis au courant quand les femmes ont des problèmes durant leur grossesse ou alors que les médecins qui suivent ces femmes soient eux averti des complications ou des risques que le bébé soit trisomique.

Dans ce cas,le suivi médical est à deux vitesses ce qui est scandaleux

le président de la G.O.C.

La trisomie mal dépistée pour les moins favorisés

MARTINE PEREZ.

Publié le  23 janvier 2007

 


 

       

Les femmes les moins aisées ont plus de risques de faire naître un bébé trisomique.

 

IL A FALLU plusieurs jours, dans cet hôpital de la région parisienne, avant que l'on se rende compte que le bébé de Mme B., originaire d'Afrique du Nord et âgée de 43 ans, était atteint d'une trisomie 21. Le père de l'enfant, fou de rage à l'idée que sa femme ait été mal surveillée, prend rendez-vous avec les médecins pour découvrir qu'effectivement une amniocentèse systématique du fait de son âge lui a été proposée pendant la grossesse, qu'une date a même été fixée, mais que son épouse ne s'y est pas rendue et n'est revenue à la maternité que pour l'accouchement. L'hôpital n'est pas responsable du fait que cette femme, parlant mal le français et ne mesurant pas tous les enjeux de cet examen, n'a pas bénéficié du dépistage de la trisomie 21. Ce n'est pas par choix qu'elle ne l'a pas effectué, mais par manque d'informations adaptées.

 

Ce cas est loin d'être isolé. Une étude française récente, publiée en décembre dernier dans l'American Journal of Public Health, vient de mettre en évidence le fait que les femmes les moins favorisées bénéficiaient moins que les autres du diagnostic de la trisomie 21.

 

En France, depuis près de quinze ans, un dépistage est proposé à toutes les femmes enceintes, par le dosage du taux de certains marqueurs dans le sang, associé à une échographie. La mise en évidence d'anomalies lors de ces examens fait suspecter une trisomie 21, éventuellement confirmée par une amniocentèse - prélèvement de liquide amniotique par ponction utérine - seul examen pour affirmer le diagnostic. Cette amniocentèse est proposée systématiquement aux femmes de plus de 38 ans, du fait d'une augmentation de risque avec l'âge.

 

Origine ethnique

 

En se basant sur le registre parisien des malformations congénitales incluant 1 433 cas de trisomie 21 entre 1983 et 2002, Babak Khoshnood et ses collègues de l'unité Inserm 149 se sont penchés sur l'influence de la situation socio-économique sur l'accès à ce diagnostic prénatal.

 

L'étude montre globalement que 70 % des foetus porteurs de cette anomalie sont dépistés avant la naissance. Mais l'analyse détaillée révèle que le taux de dépistage est variable selon le niveau de vie. Ainsi, alors que 84 % des femmes « cadres » accèdent à ce diagnostic, ce chiffre tombe à 57 % pour celles sans emploi. De même, le taux de dépistage varie en fonction de l'origine ethnique : 73 % des Françaises d'origine en bénéficient contre 55 % pour celles originaires d'Afrique du Nord.

 

Sur la période 1983-2002, il y a eu deux fois plus de naissance de trisomiques chez les femmes sans profession que chez celles des catégories supérieures. L'enquête montre que lorsque le diagnostic de trisomie a été fait, 5,5 % de femmes poursuivent leur grossesse. Mais pour celles sans emploi, ce chiffre monte à 11 % et de 15 à 21 % pour celles originaires d'Afrique. Les résultats mettent donc en évidence pour la première fois une disparité socio-économique dans la répartition des naissances trisomiques.

 

Pour les auteurs, ces différences résultent avant tout d'un manque d'informations et des barrières d'accès au dépistage, même s'il est important aussi de prendre en compte les valeurs culturelles des couples.

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