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Gauche ouvrière et chrétienne
24 janvier 2007

COTE D'IVOIRE:Le dialogue direct s’amorce à Ouagadougou

en cote d'ivoire va t on enfin vers un règlement pacifique du conflit qui dure depuis bien trop longtemps?

le fait qu'il y est bientot un dialogue direct entre les"rebels" et le président de la cote d'ivoire est un bon début et les prémices à la détente et la mise en application de la résolution de l'onu.

le président de la G.O.C.


Le dialogue direct s’amorce à Ouagadougou

 

Gbagbo, Soro et Banny chez Compaoré

 


Le Patriote No. 2192 du Mardi 23 Janvier 2007

 

De retour du sommet de la CEDEAO, Laurent Gbagbo a, le premier, levé le voile. Le «dialogue direct» qu’il a sollicité auprès des Forces Nouvelles aura lieu. Le chef de l’État l’a encore annoncé hier devant la hiérarchie des forces de défense et de sécurité lors de la cérémonie de présentation des vœux de nouvel an. « Je vais encore voyager», a-t-il révélé. En effet, les aéroplanes vont entamer un ballet incessant d’aller et retour entre les capitales burkinabé et ivoirienne. Mais le «dialogue direct», selon nos sources, ne se déroulera pas comme un simple tête-à-tête entre un président et son ministre d’État, encore moins comme une causerie de quartier. Il prendra plusieurs formes officielles. Et le conciliateur sollicité par Gbagbo entend s’entourer de toutes les garanties pour la réussite de sa mission. Selon nos sources auprès de la présidence du Faso, le processus ne se déroulera pas comme souhaité par Laurent Gbagbo. Le président Blaise Compaoré, nouvellement élu à la tête de la CEDEAO, a eu l’onction de ses pairs de la sous-région pour appuyer les tractations. Mais plus qu’un facilitateur, Compaoré pourrait être, sinon, le négociateur en chef, du moins l’arbitre du jeu qui va décerner des cartons jaunes et, si besoin, des cartons rouges. La première phase du «dialogue direct» débute dans quelques heures.
En visite officielle au Burkina Faso, le Secrétaire général des Forces Nouvelles sera reçu par Blaise Compaoré. Ce dernier va recueillir les propositions du ministre d’État et s’en imprégner. Guillaume Soro et son état-major qui ont travaillé de longues heures sur la question s’en iront demander à Blaise Compaoré de s’assurer d’abord qu’il peut trouver les moyens d’application de la Résolution 1721 auprès de Gbagbo. «Pour nous, tout en étant parallèle au processus, le «dialogue direct» doit être un instrument pour accélérer l’application de tous les articles contenus dans la Résolution 1721. Il s’agit de trouver les solutions pour la paix dans notre pays», a dit Soro dans une interview qu’il nous a accordée récemment. Dans tous les cas, Soro a dans sa besace, ses propres propositions : suspension de la Constitution, État-major intégré, identification des populations, démantèlement des milices, reprise des listes électorales et mise en place de nouvelles institutions de la Transition pour un partage réel du pouvoir. Mais avant tout, les Forces Nouvelles réclameront de l’entremetteur qu’il obtienne un engagement écrit de Laurent Gbagbo quant à la suite qu’il entend donner au dialogue.
Selon nos sources, Guillaume Soro rejette du revers de la main l’orientation nouvellement développée par Gbagbo concernant l’éventualité de la tenue d’un Forum social.

Après Ouaga, Addis-Abeba

Demain mercredi, toujours selon nos sources, Blaise Compaoré devrait recevoir à Bobo-Dioulasso, Laurent Gbagbo. Dans la même démarche qu’avec Guillaume Soro, il va officiellement recueillir les propositions de Gbagbo dans le cadre de ce «dialogue direct». Ce dernier, on le sait désormais, propose un nouveau plan de sortie de crise en cinq points :
Il s’agit en l’occurrence du soutien à son plan quant à la réappropriation par les Ivoiriens de la résolution de la crise. «Aujourd'hui tout le monde a réagi. Le ministre d'État, Soro Guillaume, a répondu favorablement à mes propositions. Ses alliés politiques, qu'il a consultés, ont également répondu favorablement. De son côté, le GTI, a pris acte de notre volonté de dialogue. La CEDEAO, a salué l'initiative (…) pour dynamiser le processus de paix. Plus rien ne s'oppose désormais à la discussion. Je vais donc prendre toutes les dispositions pour engager le dialogue dès cette semaine », a soutenu Gbagbo, hier, face au corps diplomatique. Ces discussions, selon son avis devraient pouvoir aboutir à une Loi d’amnistie générale, à l’instauration du service civique national, à la mise en place d’un programme d’aide au retour des déplacés de guerre, à la suppression de la zone de confiance.
Même s’il n’est pas officiellement convié à ces pourparlers, qu’il craint du reste, le Premier ministre Konan Banny sera, au moins, consulté. Compaoré prévoit le recevoir après demain, jeudi à Ouagadougou. Après cette première série de consultations, le Président de la CEDEAO débutera la seconde étape. Elle consistera à se rendre en Éthiopie où se tient le prochain sommet des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine. C’est un autre rendez-vous important qui connaîtra la participation effective du Secrétaire général des Nations Unies. Ban Ki-Moon connaitra à Addis-Abeba, son baptême de feu dans les crises africaines. Compaoré ira à ce sommet, présenter la synthèse des consultations qu’il aura eues avec les acteurs politiques ivoiriens. Il demandera aussi l’onction de ses pairs de l’Union Africaine comme il a obtenu celle de la CEDEAO. C’est après cela, que la troisième phase du « dialogue direct » s’engagera. Et cette fois-ci, les deux protagonistes seront face-à-face. Pour se parler. Se faire des concessions. Ou constater leur désaccord sur tout et leur accord sur rien. Une source proche des Forces Nouvelles soutient que cette phase, «selon toute vraisemblance, ne pourrait pas se dérouler avant début février 2007». Pourtant Gbagbo a dit vouloir boucler son dialogue direct en ce mois de janvier.

Charles Sanga

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