COTE D'IVOIRE:Le dialogue direct s’amorce à Ouagadougou
en cote d'ivoire va t on enfin vers un règlement pacifique du conflit qui dure depuis bien trop longtemps?
le fait qu'il y est bientot un dialogue direct entre les"rebels" et le président de la cote d'ivoire est un bon début et les prémices à la détente et la mise en application de la résolution de l'onu.
le président de la G.O.C.
Le dialogue direct s’amorce à Ouagadougou
Gbagbo, Soro et Banny chez Compaoré
Le Patriote No. 2192 du Mardi 23 Janvier 2007
De
retour du sommet de la CEDEAO, Laurent Gbagbo a, le premier, levé le
voile. Le «dialogue direct» qu’il a sollicité auprès des Forces
Nouvelles aura lieu. Le chef de l’État l’a encore annoncé hier devant
la hiérarchie des forces de défense et de sécurité lors de la cérémonie
de présentation des vœux de nouvel an. « Je vais encore voyager»,
a-t-il révélé. En effet, les aéroplanes vont entamer un ballet
incessant d’aller et retour entre les capitales burkinabé et
ivoirienne. Mais le «dialogue direct», selon nos sources, ne se
déroulera pas comme un simple tête-à-tête entre un président et son
ministre d’État, encore moins comme une causerie de quartier. Il
prendra plusieurs formes officielles. Et le conciliateur sollicité par
Gbagbo entend s’entourer de toutes les garanties pour la réussite de sa
mission. Selon nos sources auprès de la présidence du Faso, le
processus ne se déroulera pas comme souhaité par Laurent Gbagbo. Le
président Blaise Compaoré, nouvellement élu à la tête de la CEDEAO, a
eu l’onction de ses pairs de la sous-région pour appuyer les
tractations. Mais plus qu’un facilitateur, Compaoré pourrait être,
sinon, le négociateur en chef, du moins l’arbitre du jeu qui va
décerner des cartons jaunes et, si besoin, des cartons rouges. La
première phase du «dialogue direct» débute dans quelques heures.
En
visite officielle au Burkina Faso, le Secrétaire général des Forces
Nouvelles sera reçu par Blaise Compaoré. Ce dernier va recueillir les
propositions du ministre d’État et s’en imprégner. Guillaume Soro et
son état-major qui ont travaillé de longues heures sur la question s’en
iront demander à Blaise Compaoré de s’assurer d’abord qu’il peut
trouver les moyens d’application de la Résolution 1721 auprès de
Gbagbo. «Pour nous, tout en étant parallèle au processus, le «dialogue
direct» doit être un instrument pour accélérer l’application de tous
les articles contenus dans la Résolution 1721. Il s’agit de trouver les
solutions pour la paix dans notre pays», a dit Soro dans une interview
qu’il nous a accordée récemment. Dans tous les cas, Soro a dans sa
besace, ses propres propositions : suspension de la Constitution,
État-major intégré, identification des populations, démantèlement des
milices, reprise des listes électorales et mise en place de nouvelles
institutions de la Transition pour un partage réel du pouvoir. Mais
avant tout, les Forces Nouvelles réclameront de l’entremetteur qu’il
obtienne un engagement écrit de Laurent Gbagbo quant à la suite qu’il
entend donner au dialogue.
Selon nos sources, Guillaume Soro
rejette du revers de la main l’orientation nouvellement développée par
Gbagbo concernant l’éventualité de la tenue d’un Forum social.
Après Ouaga, Addis-Abeba
Demain
mercredi, toujours selon nos sources, Blaise Compaoré devrait recevoir
à Bobo-Dioulasso, Laurent Gbagbo. Dans la même démarche qu’avec
Guillaume Soro, il va officiellement recueillir les propositions de
Gbagbo dans le cadre de ce «dialogue direct». Ce dernier, on le sait
désormais, propose un nouveau plan de sortie de crise en cinq points :
Il
s’agit en l’occurrence du soutien à son plan quant à la réappropriation
par les Ivoiriens de la résolution de la crise. «Aujourd'hui tout le
monde a réagi. Le ministre d'État, Soro Guillaume, a répondu
favorablement à mes propositions. Ses alliés politiques, qu'il a
consultés, ont également répondu favorablement. De son côté, le GTI, a
pris acte de notre volonté de dialogue. La CEDEAO, a salué l'initiative
(…) pour dynamiser le processus de paix. Plus rien ne s'oppose
désormais à la discussion. Je vais donc prendre toutes les dispositions
pour engager le dialogue dès cette semaine », a soutenu Gbagbo, hier,
face au corps diplomatique. Ces discussions, selon son avis devraient
pouvoir aboutir à une Loi d’amnistie générale, à l’instauration du
service civique national, à la mise en place d’un programme d’aide au
retour des déplacés de guerre, à la suppression de la zone de confiance.
Même
s’il n’est pas officiellement convié à ces pourparlers, qu’il craint du
reste, le Premier ministre Konan Banny sera, au moins, consulté.
Compaoré prévoit le recevoir après demain, jeudi à Ouagadougou. Après
cette première série de consultations, le Président de la CEDEAO
débutera la seconde étape. Elle consistera à se rendre en Éthiopie où
se tient le prochain sommet des chefs d’État et de gouvernements de
l’Union africaine. C’est un autre rendez-vous important qui connaîtra
la participation effective du Secrétaire général des Nations Unies. Ban
Ki-Moon connaitra à Addis-Abeba, son baptême de feu dans les crises
africaines. Compaoré ira à ce sommet, présenter la synthèse des
consultations qu’il aura eues avec les acteurs politiques ivoiriens. Il
demandera aussi l’onction de ses pairs de l’Union Africaine comme il a
obtenu celle de la CEDEAO. C’est après cela, que la troisième phase du
« dialogue direct » s’engagera. Et cette fois-ci, les deux
protagonistes seront face-à-face. Pour se parler. Se faire des
concessions. Ou constater leur désaccord sur tout et leur accord sur
rien. Une source proche des Forces Nouvelles soutient que cette phase,
«selon toute vraisemblance, ne pourrait pas se dérouler avant début
février 2007». Pourtant Gbagbo a dit vouloir boucler son dialogue
direct en ce mois de janvier.
Charles Sanga