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Gauche ouvrière et chrétienne
16 janvier 2007

« Pourquoi nous dénonçons le danger Sarkozy »

                       

Présidentielle . De La Courneuve et Thomé-Génot aux expulsés de Cachan, militants, salariés ou artistes, ils nous disent leurs raisons de s’opposer au candidat de l’UMP.

                                         

« Une société qui méprise les pauvres »

Mimouna

Hadjam,

porte-parole d’Africa, 4 000

de La Courneuve

« Sarkozy aurait dû choisir une basilique pour son intronisation, comme pour le sacre des rois. Je reste confiante sur l’issue de l’élection présidentielle, sachant que le personnage est tellement répressif, dictatorial que les électeurs ne le porteront pas au second tour. Même si les gens, à l’intérieur de la famille de droite, ont envie qu’un politique les rassure, tant la situation économique et sociale est désastreuse. Je reste persuadée que les Français ne voudront pas d’un président de la République aussi à droite, aussi sécuritaire. Ses choix économiques et atlantistes sont très contestés, y compris dans son propre camp. Il n’a, en plus, même pas été foutu de tenir ses promesses faites à la Courneuve, une petite ville de 35 000 habitants. Les gens des quartiers populaires n’ont aucune raison de voter pour lui. En tout cas, pas ceux de la cité des 4 000. Que ce soit sur l’emploi ou sur la sécurité, il n’a pas fait ce qu’il avait dit qu’il ferait. Comment peut-on donner sa voix à un candidat qui entend imposer une société policière, une société qui méprise les pauvres ? »

« Trop assoiffé de pouvoir »

Charles Berling,

comédien.

« Nicolas Sarkozy est quelqu’un qui est tellement assoiffé de pouvoir qu’à ce point, le pouvoir est chez lui la chose prioritaire. Les gens comme lui divisent les citoyens au lieu de les réunir. J’ai pu le mesurer au cours d’actions auxquelles j’ai participé. Je pense qu’un homme politique doit être là pour pacifier, réunir et pas pour monter les gens les uns contre les autres et les opposer. Ca ne veut pas dire qu’il ne dit que des conneries mais, pour un homme politique, c’est un défaut majeur. »

« Pour les riches et par les riches »

Gérard

Mordillat

Réalisateur

« Si je m’en tiens à la définition première de la démocratie qui est le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple, Sarkozy sera le gouvernement des riches par les riches pour les riches. Ce qu’on appelle libéralisme, avec tout ce que recouvre ce mot, sera développé et approfondi avec toutes les menaces que cela porte pour le droit du travail, les minorités et, au bout du compte, les libertés publiques. Sarkozy c’est le goût de la force, l’autoritarisme, le menton en l’air, donc le néofascisme. J’aimerais bien d’ailleurs à l’occasion que l’on compare ses discours à ceux de Mussolini au moment de la marche sur Rome. Le vrai danger n’est pas Le Pen, qui n’a ni les moyens ni la capacité de gouverner, mais bien Sarkozy, qui nous promet un avenir radieux pour les gens de Neuilly et terrible pour les gens de Saint-Denis. »

« L’horreur des lois Sarkozy »

Jean-Michel Carré,

réalisateur.

« Au cours de ces trente dernières années, à travers mes films, j’ai toujours essayé de donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas, que l’on n’écoutait pas, qui étaient stigmatisé. Tout le contraire, en somme, de ce que fait Sarkozy. Sur les prisons (un sujet que je connais bien), il fait tout ce qu’il ne faudrait pas faire. Idem sur la prostitution (sur laquelle je travaille) : les lois Sarkozy, c’est l’horreur ! Obligées de se cacher, les filles sont de plus en plus fragiles. Résultat : on voit réapparaître les mafias, les proxénètes. Le pire, c’est que tout cela part d’un « bon sentiment » : c’est comme ça qu’on nous fait avaler la pilule.

Venant de finir un film sur Poutine, je me rends compte que, plus on s’approche du pouvoir, plus on s’éloigne de l’humain. Et je ne vois pas comment on peut voter pour quelqu’un qui n’a aucun regard humain. On l’a vu avec les émeutes il y a un an. Alors qu’on a affaire à des gens qui n’ont plus que la violence pour se faire entendre, lui a répondu « Karcher ».

Pas de discussion, pas d’analyse, pas de compréhension. Que de la répression. On enferme les uns pour protéger les autres. Or, ça, c’est tout sauf la démocratie. Mais je ne crois pas que ce soit un mot qui revienne souvent dans ses discours... »

« Attention danger »

Charle Rey,

ex-salarié de Thomé-Génot.

« Suite à la liquidation de mon entreprise Thomé-Génot à Nouzonville dans les Ardennes, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à envoyé 250 CRS pour assiéger la ville, faire gazer la population, femmes, enfants, et des personnes âgées, pour faire stopper la lutte des ouvriers qui ne demandaient que leur dû. Dans les Ardennes, Sarkozy a fait parquer 20 salariés de

Thomé-Génot à 200 mètres de la préfecture, qui avaient demandé qu’une délégation soit reçue. Aucun d’entre nous ne pouvait partir avant la fin du passage de Sarkozy. Sarkozy ne fait que promettre sur tous les sujets brûlants, qui seront dans les oubliettes s’il vient au pouvoir, sauf la répression. Celle-ci, il l’accentuera. La devise de Sarkozy : souriez si je suis élu car vous serez fliqués, flashés, filmés ; je serai le berger, je surveillerai les moutons. Gare aux moutons qui savent montrer les dents. »

« Il se tient

très mal »

Juliette,

chanteuse.

« Tout à l’heure, je suis allée chez mon marchand de journaux et je lui ai demandé s’il avait un journal où il n’y ait pas Sarkozy sur la couverture. Son omniprésence est insupportable. Cet homme est fatiguant. Je trouve que l’élection du président de la République au suffrage universel est inutile parce qu’elle détourne l’électorat de la seule chose importante qu’est l’élection législative. Le débat présidentiel cache le vrai débat politique. En même temps, je fais partie des gens qui pensent que le président de la République représente une certaine idée de la France. Quand il se rend à l’étranger, il doit avoir un peu de tenue. Monsieur Sarkozy, lui, se tient très mal. »

Propos recueillis par Victor Hache, Sébastien Homer, Jean Roy

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