Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
15 septembre 2006

POUR DES ÉLECTIONS EN FAVEUR DE L'HUMAIN.

Le capitalisme réellement existant ne fonctionne pas comme un système de concurrence entre les bénéficiaires du monopole de la propriété - concurrence entre eux et contre les autres. Son fonctionnement exige l’intervention d’une autorité collective représentant le capital dans son ensemble.

L’État n’est donc pas séparable du capitalisme. Or les politiques du capital, donc de l’État en tant que représentant de celui-ci - et dans le mesure où il l’est - ont leur logiques (concrètes) d’étapes, propres. Ce sont ces logiques qui expliquent que, dans certains de ses moments, l’expansion du capital entraîne la progression de l’emploi, dans d’autres sa régression.

Ces logiques ne sont donc pas l’expression de "lois du marché", formulées dans l’abstrait en tant que telles, mais des exigences de la rentabilité du capital dans certaines conditions historiques. Je dirai donc ici que la montée du chômage au cours des 25 dernières années n’est pas le produit du "marché", mais celui des stratégies du capital.

Le chômage est voulu, par l’État du capital, comme moyen nécessaire pour briser ce que le mouvement ouvrier avait conquis. Cette proposition est valable pour l’occident capitaliste développé comme elle l’est pour les pays de l’Est, reconquis.

Il n’y a aucune raison de faire crédit aux discours des pouvoirs - de Sarkozy ou de Chirac, de Villepin ou d’un quelconque gouvernement du genre - se "lamentant à propos du chômage. Concernant les périphéries du système capitalisme, la "pauvreté" - ou l’inégalité dans la répartition du revenu - ne sont pas davantage des effets "négatifs" produits par des circonstances particulières, ou des "erreurs" de politiques. Ils sont le produit de la logique du système, qui est celle de la polarisation mondiale qui lui est immanente. Ces "effets" sont donc permanents, même si dans certaines phases ils sont réduits et dans d’autres accentués.

La logique de l’expansion capitaliste a d’une part "érodée" graduellement les systèmes productifs nationaux, produits au cours de l’histoire antérieure depuis le mercantilisme et surtout la révolution industrielle, et d’autre part s’est ajustée à l’industrialisation progressive des périphéries, maintenues jusque là précisément hors du champ de la production industrielle.

J’avance que ces tendances inhérentes à la logique du capital se heurtent toujours à la résistance de forces qui n’en acceptent pas les effets. L’histoire réelle est alors le produit de ce conflit entre la logique de l’expansion capitaliste et celles qui découlent de la résistance de forces sociales à son expression. Dans ce sens l’état est rarement simplement l’État du capital, il est aussi le produit du conflit entre le capital et la société.

Par exemple l’érosion de l’efficacité de l’État national, produite par la mondialisation capitaliste, n’est pas un déterminant décisif et irréversible de l’avenir. Au contraire les réactions nationales à cette mondialisation peuvent imprimer à l’expansion mondiale des trajets imprévus, pour le meilleur ou pour le pire, selon les circonstances. Les préoccupations issues de l’environnement, qui sont, selon moi, en conflit avec la logique du capital (parce que celle-ci est par nature une logique à court terme), pourraient imprimer à l’ajustement capitaliste des transformations importantes. On pourrait, je crois, multiplier les exemples.

Durant cette première période les institutions internationales ont rempli des fonctions évidentes, associées à l’essor en question. Elles ont facilité la mondialisation en progrès, sans remettre en cause par principe l’autonomie de chacune des trois composantes du système, même si, presque par nature, leurs interventions ont toujours fait pencher la balance à droite.

La seconde période est, par contre, celle de l’érosion d’abord, puis de la crise et de l’effondrement des systèmes sur lesquels reposait l’essor antérieur. La période, qui est loin d’être close, n’est donc pas celle de la mise en place d’un nouvel ordre mondial, comme on se plaît à le dire trop souvent et trop vite, mais celle d’un chaos qui est loin d’être surmonté. C'est la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement et pour ces multiples raisons évoquées notre vote lors des élections Présidentielles sera plus qu'essentiel.

Nous serons à même de prouver si nous désirons un idéal de société aux valeurs humanistes de Gauche.

Ou si nous continuons l'immobilisme d'une droite illusoire qui nous fait croire qu'une rupture pourra changer les données de la mondialisation. Alors, qu'il s'agit d'une continuation des politiques déjà entamées. Les hommes de droite n'ont pas pour principe de modifier ou de trouver des alternatives à leurs propres théories qui ont fait leurs preuves.

Preuves de l'augmentation massive de la paupérisation dont ils estiment qu'il s'agit d'une évolution logique du libéralisme. La dimension humaine reste abstraite dans leurs paradigmes.

En plus clair, dans le capitalisme l'humain n'est qu'un rouage de la grande machine productiviste. Et peu importe la pauvreté tant qu'elle ne nuit pas aux ressources de la France.

Les gens de Gauche préfèrent mettre l'homme au centre de leurs préoccupations en tant qu'acteur de son propre destin. Car, c'est à partir de l'esprit créatif des êtres humains et non de l'économie que se construit la société de demain. Évidemment, le pragmatisme veut que l'un ne va pas sans l'autre. Mais, c'est l'homme qui se trouve à l'origine des richesses du pays et non pas les spéculations boursières.

A nous d'être suffisamment conscients de cet enjeu électoral qui possède d'autres dimensions à l'échelle mondiale. Ce qui n'était pas réellement le cas du temps de François Mitterrand. Les sociétés évoluent et il faut que nous évoluions avec elles sans pour autant renier nos valeurs et convictions.

Bruno LEROY.

Publicité
Commentaires
Publicité