Belgique:Yves Leterme, ministre-président de la Flandre, envisage l'autonomie de sa province
LA BELGIQUE VA T ELLE ETRE COUPEE EN DEUX D'UN COTE LES FRANCOPHONES ET DE L'AUTRE LES NEERLANDOPHONE?
IL Y A DEJA QUELLESQUE ANNEES LES BELGES FRANCOPHONES AVAIENT DEMANDES LEUR RATTACHEMENT A LA FRANCE CE QUE PARIS AVAIT REFUSE.
MAINTENANT C'EST LE MINISTRE PRESIDENT DE LA FLANDRE QUI ROUVRE LE DEBAT DE LA BELGIQUE COUPEE EN DEUX.
ET DE PLUS,POUR NOUS ,IL EST IRRESPECTUEUX VIS A VIS DES FRANCOPHONES HABITANT DU COTE FLAMAND ,CAR POUR LUI ILS SONT BETES,NE SONT PAS CAPABLES DE S'ADAPTER ET NE SONT PAS CAPABLE D'APPRENDRE UNE AUTRE LANGUE.
MAIS,S'ETAIT IL DEMANDE POURQUOI CES FRANCOPHONES TIENNENT ILS TANT A VOULOIR TOUJOURS PARLE FRANCAIS?
LE DEBAT ET LA GUERRE LARVE ENTRE FRANCOPHONE ET NEERLANDOPHONE N'EST DONC PAS PRET DE S'ARRETER.
MAIS QUE PENSENT DE TOUT CELA LES BELGES FRANCOPHONES ,MEME CEUX QUI SONT DANS LES VILLES PARLANT NEERLANDAIS?
QU'EN PENSE LA FRANCE ET L'UE?
LE PRESIDENT DE LA G.O.C.
Yves Leterme, ministre-président de la Flandre, envisage l'autonomie de sa province et souligne les différences entre néerlandophones et francophones
«D'un Etat unitaire à un Etat fédéral»
Yves Leterme est le ministre-président de la Flandre depuis 2004. Membre du «Christen-Democratisch en Vlaams» (CDV : démocrate-chrétien et Flamand), de père francophone et de mère néerlandophone, il porte sans complexe les revendications flamandes vers une autonomie toujours plus grande. Il reconnaît qu'il envisage sereinement l'indépendance de la Flandre, mais pas «à court terme».
Par Jean QUATREMER
LIBERATION.FR : Vendredi 18 août 2006 - 17:13
La notion de «frontière linguistique» est-elle une création belge ?
Tout
à fait. Cela étant, lorsque nous avons fixé définitivement cette
frontière entre les néerlandophones et les francophones, en 1963, on a
consacré une réalité qui remonte à la chute de l'Empire romain, lorsque
les Gallo-Romains ont été repoussés par les peuples germaniques. La
différence linguistique entre le Nord, qui a adopté la langue des
envahisseurs, et le Sud, qui a continué à employer le latin, date de
cette époque. La réalité, très simple, est que la Belgique est une
construction infiniment plus récente que la frontière linguistique.
C'est
une fois l'espace linguistique néerlandophone reconnu qu'on a commencé
à lui donner un contenu politique : il n'y a pas d'autre exemple
historique où une frontière linguistique précède ainsi une frontière
politique.
En règle générale, les systèmes fédéraux
tendent à être davantage fédérateurs. En Belgique, c'est le contraire :
nous sommes passés d'un Etat unitaire à un Etat fédéral, et chaque
entité fédérée conquiert, au fil des ans, toujours plus de pouvoirs.
C'est ce que j'appelle le «fédéralisme centrifuge». Il faut aussi bien
voir que cette autonomie grandissante de la Flandre est tout à fait
conforme à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de
l'homme, qui estime qu'un peuple a droit à un territoire incontesté, ce
qui est valable pour les Flamands et les Wallons. Dans la réalité
belge, cela suppose des frontières, des démarcations.
N'aurait-il
pas fallu rectifier cette frontière pour tenir compte de l'évolution de
la réalité linguistique et politique ? Par exemple, Rhode-Saint-Genèse,
au sud de Bruxelles, est très majoritairement francophone bien qu'en
territoire flamand.
Il n'est pas question de toucher à
cette frontière ! Si on le fait, je remettrais aussitôt en cause la
parité entre francophones et néerlandophones au sein du gouvernement
fédéral, où les francophones sont surreprésentés par rapport à leur
poids réel dans la population belge. Il est cependant exact qu'il y a
des communes en territoire flamand qui sont à 70 ou 80 % francophones.
Mais l'usage du français y est toléré : c'est ce qu'on appelle les
communes à facilités. Cela étant, au départ, l'idée était que beaucoup
de francophones allaient s'adapter à la nouvelle réalité linguistique.
Mais apparemment les francophones ne sont pas en état intellectuel
d'apprendre le néerlandais, d'où la prolongation de ce statut
d'exception.
Pourquoi avoir constitué deux espaces monolingues et non un espace bilingue ?
La
Flandre, pas plus que la Wallonie, n'a jamais été un espace bilingue,
sauf pour la bourgeoisie. Pis : l'Etat belge a longtemps opprimé les
néerlandophones en refusant de reconnaître leur langue, considérée
comme un simple patois. Aujourd'hui, il est trop tard pour changer
cette réalité. Regardez les difficultés des leaders francophones, et
même du Roi de ce pays, à parler couramment le néerlandais !
Comprenez-moi bien : je suis prêt à discuter de la création d'un
véritable espace bilingue, mais je ne crois pas qu'il existe une telle
volonté politique du côté francophone.
Aujourd'hui, le fossé entre Flamands et francophones n'a jamais paru aussi profond.
Oui, les différences s'amoncellent, le fossé se creuse. Que reste-t-il en commun ? Le Roi, l'équipe de foot, certaines bières...
Est-ce dramatique ?
Non.
La Belgique n'est pas une valeur en soi, ce sont des institutions au
service d'une population. Si les institutions n'évoluent pas pour
s'adapter aux désirs des citoyens, ce pays n'a pas d'avenir. Je veux
être clair : mon parti ne participera pas à un gouvernement, après les
élections de 2007, s'il n'y a pas de nouveaux transferts de compétences
vers les régions. La nécessité d'avoir un gouvernement fédéral passe au
second plan par rapport aux intérêts de la Flandre. Vous savez, des
gens ont vécu ici depuis des siècles et des siècles sans être Belges...
La Belgique est née d'un accident de l'histoire, il ne faut pas
l'oublier.
Bruxelles, ville francophone, est une épine dans le pied de la Flandre.
Elle
compte entre 80 et 90 % de non néerlandophones. Mais Bruxelles est à la
fois un problème et une opportunité. C'est une ville à vocation
internationale qui devrait voir son statut évoluer dans ce sens.
Ecartez-vous
la création d'un Bruxelles «district fédéral», sur le modèle de
«Washington, D.C.», qui échapperait à l'autorité des Flamands et des
Wallons et serait géré par les Bruxellois et les Européens ?
Je n'écarte absolument pas cette idée car c'est une possible solution à l'imbroglio actuel.
Une
Flandre indépendante changerait-elle beaucoup la réalité politique
actuelle d'une Belgique qui ressemble de plus en plus à une coquille
vide ?
Cela changerait très peu de chose, c'est vrai.
Mais je ne suis pas séparatiste par principe : je ne vois pas la valeur
ajoutée à court terme d'une Flandre indépendante, même si elle pourrait
parfaitement se débrouiller seule. Il y a certaines choses que l'on
peut encore faire en commun, comme, par exemple, la solidarité
interpersonnelle pour les retraites et les malades. Et puis, vous
savez, pour divorcer, il faut être deux.