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Gauche ouvrière et chrétienne
24 janvier 2006

OU VA NOTRE SANTE? OU VA NOTRE PAYS?

La façon dont le ministere de la sante a ete gere et est gere succesivement par Doute et maintenant parBertrand nous montre comment est gere notre pays;toutes les decisions sont prises soit:à la va vite,soit en force et sont toutes incomprehensibles ,souvennt inutiles et surtout toutes contre les contribuables
Nous savions que c'etait plus le medef qui gouvernait mais pas à ce point là ;il est donc pas etonnant que la france est un deficit faramineux et que ce soit toujours les memes qui payent
LA GAUCHE OUVRIERE ET CHRETIENNE souhaite que les français aient compris qu'ils avaient mis notre pays entre les mains de personnalites qui ne peuvent gerer honorablement notre france et qu'ils doivent donc prendre leurs responsabilites en 2007,a moins que d'ici là il y ait une dissolution:ce serait surprenant,mais salutaire



Xavier Bertrand, l'homme invisible de la Santé

Promesses d'annonces, programme flou, entourage défaillant... En dix mois avenue de Ségur, le bilan du ministre ne pèse pas lourd.

par Eric FAVEREAU
QUOTIDIEN

Aujourd'hui, conférence de presse au ministère de la Santé sur la grippe aviaire. A priori sans le ministre. Mais au fait, c'est qui le ministre ? Xavier Bertrand, dit-on. Vous en êtes sûr ? Ah bon... D'ordinaire, l'occupant de l'avenue de Ségur, quels que soient ses mérites, est connu. Se fait vite un nom, tant les sujets santé poussent le ministre à s'exposer. Et depuis vingt ans aucun n'a dérogé à cette règle, de Kouchner à Mattei, de Douste à Evin. Tous, sauf un, l'actuel ministre de la Santé. Il a beau être là depuis dix mois, et avoir été auparavant en charge de la sécurité sociale, il n'apparaît jamais dans les sondages de popularité. Même pas négativement. Il est toujours aux abonnés absents.

«Il travaille», répète-t-on avec insistance à son cabinet. «Depuis qu'il est en poste, il a fait énormément de déplacements, sans média, il voulait se rendre compte par lui-même. Aujourd'hui, il a acquis de l'expérience et il se sent en état pour s'exprimer.» En somme, l'homme était en train de prendre la mesure de sa charge. L'apprentissage fini, il va s'exprimer. Demain, il devrait annoncer les mesures sur la démographie médicale. La semaine prochaine, sur le dossier médical personnalisé, puis sur les infections nosocomiales. «Vous en êtes sûr ? Alors, c'est une bonne nouvelle, ironise un haut fonctionnaire de la santé, il est là depuis un an, et il dit "je vais annoncer, je vais annoncer". C'est bien, mais c'est un peu maigre. Un jour, il faudra bien qu'il sorte du bois.»

Tabac . La semaine dernière, à l'occasion de ses voeux, Xavier Bertrand a annoncé son programme. Mais cela reste, pour le moins, dans le flou. Il a ainsi expliqué qu'il allait bientôt parler de «prévention» : des états généraux vont se tenir, mais «à une date non précisée». Sur le tabac ? Des orientations dans la lutte contre le tabac seront présentées dans les «semaines qui viennent». Plus surréaliste encore, il a parlé d'un nouveau Plan hôpital, 2007-2012 ! Oui, vous avez bien lu, 2007-2012, à une époque où, quels que soient les talents cachés du ministre, on peut imaginer qu'il ne sera plus aux manettes de la santé. On pourrait continuer ainsi la liste : «Il nous écrit, nous adresse souvent des lettres, mais depuis, rien ne bouge», commence à s'énerver un responsable d'un syndicat de médecins hospitaliers.

La liste est sans fin : sur le front du sida sont attendues «très prochainement» des propositions pour mettre fin à la discrimination contre les séropositifs pour l'accès au crédit. Le handicap ? «La parution des textes d'application de la loi du 11 février 2005 [lutte contre les discriminations, droit à compensation, accessibilité, ndlr] est attendue à une date non précisée», dit-on avenue de Ségur. Ou encore, sur la famille: selon ses services, Xavier Bertrand souhaite «reprendre les propositions du président d'Emmaüs France, Martin Hirsch, pour améliorer la situation matérielle des familles les plus démunies». Tant mieux ! Quant aux deux petits décrets sur la loi de fin de vie, dont la rédaction ne pose aucun problème de fond, on les attend eux aussi. Dernier exemple : début janvier, pour la première fois, tous les représentants de la planète psy ont été réunis au ministère de la Santé pour la rédaction des décrets sur la psychothérapie. Une réunion sans le ministre, représenté par un simple membre de la direction de la santé.

En août, pourtant, on avait cru découvrir un nouveau Xavier Bertrand. Il avait jusqu'alors réussi à vivre dans la discrétion, se construisant une image de «bosseur» et «de bon connaisseur des dossiers» à l'ombre d'un Philippe Douste-Blazy bête médiatique. D'un coup, il est sorti du bois. Dénonçant solennellement le scandale de la chambre mortuaire de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris. Et lançant une kyrielle d'enquêtes. Dont l'une de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) qui a abouti à mettre en cause des grands patrons de médecine, dont le propre fils de l'ancien président de la République Georges Pompidou. Qu'à cela ne tienne, disait en octobre un communiqué du ministre de la Santé, «des sanctions seront prises». On les attend toujours.

«Héritage pas simple». Le député PS Jean-Marie Le Guen, spécialiste des questions de santé, ne veut pas se montrer trop sévère. «Il n'a pas un poids considérable, et au gouvernement il ne pèse pas grand-chose.» Exemple : «En janvier, il devait aller en Chine à cette rencontre mondiale sur la grippe aviaire. Ses arbitrages en termes de financement ayant été perdus, il n'y est pas allé.» L'air de rien, il l'enfonce : «Les décrets sur la grande loi de santé publique ne sont pas parus, la loi sur le tabac, il louvoie. L'épidémie d'obésité ? Où est le plan ? A sa décharge, il a un héritage pas simple à gérer : celui de Douste.»

Voilà, en tout cas, une difficulté que tout le monde lui reconnaît. Le passage de Philippe Douste-Blazy à la santé a vu en effet le lancement d'un nombre incalculable de plans, pas toujours financés, sans oublier la grande réforme de l'assurance maladie. Quand il a réussi à se faire nommer au Quai d'Orsay, nombreux ont été ceux qui pensaient que son successeur n'aurait pas la tâche facile, devant éteindre un nombre impressionnant de dossiers, trop vite allumés et mal ficelés. Nul ne songeait, pour autant, qu'il ne se passerait rien. «Il n'est pas médecin, et il n'a pas d'assise. La tâche n'est pas facile, tempère un ancien haut fonctionnaire. Sur la grippe aviaire, certes, le plan est correct. Mais il n'a pas la main sur le sujet.» Un autre se montre plus sévère : «Un bon ministre, cela se voit à la qualité de son cabinet. Là, c'est d'une très grande pauvreté.» Son directeur de cabinet est peu apprécié ; quant au directeur adjoint, il a été le conseiller de permanence de Jean-François Mattei durant la canicule. «En plus, ajoute un bon connaisseur du ministre, Xavier Bertrand n'écoute pas vraiment. Même dans son cabinet, cela se passe mal. Les relations sont brutales.»

Pharmacien. Bon nombre ironisent sur le côté «homme de terrain» dont se prévaut Xavier Bertrand. Elu de l'Aisne, maire adjoint de Saint-Quentin, il se fait une obligation de passer tous les week-ends dans sa circonscription. «A chaque fois qu'il y a un dossier un peu chaud, il téléphone dans sa circonscription et demande l'avis au... pharmacien, raconte un ancien proche du ministre. Je ne suis pas sûr que cela soit toujours une très bonne idée, comme on l'a vu sur la baisse du taux de remboursement des médicaments inutiles.» Erreur de casting, alors ? Ou bien, faute de politiques claires de santé, le pilote se contente de tenir le manche.

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