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Gauche ouvrière et chrétienne
11 mai 2008

Proche Moyen-Orient

Proche Moyen-Orient

Le Hezbollah accepte de quitter les rues de Beyrouth

AP | 10.05.2008 |

Devant le danger de plus en plus imminent de guerre civile, le commandement de l'armée libanaise a ordonné samedi à ses troupes de rétablir l'ordre dans Beyrouth, tout en appelant les différentes parties à la retenue. Un appel entendu par le Hezbollah, qui, par le biais de sa chaîne de télévision Al-Manar, a accepté de retirer ses combattants des rues de la capitale.

Pour parvenir à ce retrait, une solution de compromis a été trouvée avec l'opposition chiite: la question du réseau controversé de communications du Hezbollah, à l'origine de la crise actuelle, sera réglée par le corps des transmissions de l'armée, a indiqué le commandement dans un communiqué.

Autre geste de conciliation en direction du Parti de Dieu, le responsable de la sécurité de l'aéroport de la capitale, limogé pour cause de liens avec le Hezbollah, devait être rétabli dans ses fonctions.

Ce limogeage et la décision prise par le gouvernement de Fouad Siniora de déclarer illégal le réseau de communications du Hezbollah avaient déclenché ces derniers jours les pires violences interconfessionnelles dans la capitale du Pays du Cèdre depuis la fin de la guerre civile en 1990.

Le Hezbollah a cependant fait savoir que la "campagne de désobéissance civile" se poursuivrait jusqu'à ce que ses exigences soient remplies.

Si les tensions tendaient samedi à s'apaiser à Beyrouth, des affrontements entre forces pro-gouvernementales, dont des hommes fidèles au dirigeant sunnite Saad Hariri, et membres du Parti nationaliste social syrien, mouvement laïque pro-syrien allié au Hezbollah, ont fait au moins 12 morts et 20 blessés dans le nord du pays, à Halba, dans l'Akkar, selon des sources hospitalières. Ces nouvelles victimes ont porté à 37 le nombre de morts depuis mercredi.

Dans son premier discours depuis les affrontements qui ont débouché vendredi sur la prise par le Parti de Dieu de la quasi-totalité du secteur ouest de Beyrouth, le Premier ministre Fouad Siniora a accusé samedi le Hezbollah et ses alliés chiites d'Amal de mener un coup d'Etat contre la démocratie au Pays du Cèdre. Exhortant l'armée à "imposer la sécurité à tous, dans toutes les zones, à dissuader les hommes armés et à leur faire quitter immédiatement les rues (...) pour un retour à la normale", il a affirmé que le gouvernement ne pouvait plus accepter que le Hezbollah garde ses armes. Le Premier ministre sunnite n'a toutefois pas été jusqu'à envisager un désarmement par la force.

Dans une capitale qualifiée d'"occupée" par Fouad Siniora, le retour progressif au calme n'a pas empêché le sang de couler: au moins deux personnes ont été tuées et six autres blessées samedi dans une fusillade visant un cortège funèbre dans un quartier sunnite de Beyrouth-Ouest.

Signe de la tension extrême entre communautés dans ce secteur à majorité musulmane, les tirs ont éclaté dans le quartier de Tarik Jdidé alors qu'environ 200 personnes se dirigeaient vers un cimetière pour enterrer un homme de 24 ans tué ces derniers jours.

Dans la nuit, les violences, qui s'étaient déplacées à l'extérieur de la capitale, avaient fait huit morts dans des combats entre militants du Hezbollah et partisans du leader druze anti-syrien Walid Joumblatt à Aley, dans le secteur montagneux à l'est de Beyrouth.

Samedi, les chefs des factions libanaises devaient se rencontrer pour tenter de trouver une issue à la crise politique que traverse le Liban depuis le départ en novembre 2007 du président pro-syrien Emile Lahoud, tandis que la Ligue arabe doit organiser dimanche une réunion d'urgence au Caire. AP

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