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Gauche ouvrière et chrétienne
20 avril 2008

Ombres franco-chinoises

L' Allemagne n'a pas de problème avec les dirigeants chinois malgré que Merkel a dis ce qu'elle pensait ;mais ,il est vrai qu'elle  semble avoir  plus de caractères et de volonté pour la politique extérieur et les droits de l' homme que n'a notre Président de la République.

Et cela n'a pas empêché l' Allemagne d'avoir des contrats avec la Chine

cela ne sert  à rien de tergiverser ,il faut toujours être dans la ligne des droits de l'homme ,et faire respecter à la chine ses promesses faites pour avoir les JO

mais ,aussi ,il ne faut pas qu'après les JO tout soit oublier car cela aurait servi à rien

Le Président de la G.O.C.

Jean-Claude Kiefer

Etrange ! La Chine avait certes protesté contre les incidents qui avaient accompagné le passage de la flamme olympique à Londres. Mais pas avec la véhémence qu'elle affiche face à la France après le périple parisien du symbole olympique. Pas avec des appels au boycott, pas avec des manifestations forcément organisées par le pouvoir, pas avec une campagne sur Internet fustigeant l'Hexagone...  Pourquoi cette attitude ? Parce que la France est, sur un plan économique, le maillon faible de l'Europe ? Depuis des mois, depuis que la chancelière Merkel a reçu le dalaï-lama, Pékin et Berlin sont en froid diplomatique. Pourtant, entre Allemands et Chinois les affaires continuent de plus belle. Il n'a jamais été question de «punir» l'Allemagne pour l'accueil réservé au chef spirituel tibétain, un accueil officiel que lui refusent avec pleutre prudence Paris et les instances européennes.  Ou les Chinois sont-ils particulièrement vexés ? Auraient-ils pris au mot la dithyrambique déclaration d'amitié faite par Nicolas Sarkozy en novembre dernier lors de son voyage officiel à Pékin ? Aucun compliment n'était de trop pour obtenir des contrats de 20 milliards d'euros, d'ailleurs pas tous signés... Apparemment, la Chine, où tout dépend du pouvoir, confond l'opinion française avec l'Etat en s'en prenant tout particulièrement à la presse dont elle condamne les prises de position en faveur du Tibet ou des droits de l'homme, ne voulant ou ne pouvant pas comprendre qu'elle est indépendante.  Paradoxalement, la colère chinoise est aussi très flatteuse dans la mesure où elle accorde à la France une importance qu'elle n'a pas vraiment. En mandarin, la France s'appelle «Faguo», le «Pays de la Méthode» ou de la «Loi». Qu'un Etat enjolivé de ce qualificatif prenne fait et cause pour le Tibet du dalaï-lama est d'autant plus irritant que dans l'inconscient chinois le Tibet reste une province arriérée à moderniser et à civiliser.  Mais derrière les mots et les invectives, il y a la realpolitik, un domaine où Pékin est champion toutes catégories, jusqu'à accommoder le marxisme le plus rétrograde au capitalisme le plus archaïque. La flamme olympique ramenée au bercail, l'heure sera aux Jeux que personne ne boudera au nom d'intérêts économiques qui relégueront les droits de l'homme à la portion congrue.  Et le régime de Pékin aura «sauvé la face» selon un code moral et philosophique difficile à comprendre en Occident. Un code comprenant aussi un «capital face» qui mesure influence et crédibilité. L'avenir dira si la France a ébréché son «capital face». Ou au contraire, si le «Pays de la Méthode», dont la population ose dire haut et fort ce qu'elle pense, va gagner en respect.

Édition du Dim 20 avril 2008

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