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Gauche ouvrière et chrétienne
16 avril 2008

MANIFESTATIONS LYCEENES :"J'appelle le ministre à garder son calme"

Comment réagissez-vous au propos du ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, qui estime que les syndicats enseignants se cachent derrière les élèves ?

- Je trouve que c'est insultant pour les enseignants, comme pour les élèves. J'appelle le ministre à garder son calme et surtout à regarder la réalité en face. Je suis d'autant plus fâché par ses propos, que nous devions nous rencontrer ce soir et qu'il a pris seul l'initiative de reporter le rendez-vous à lundi. Ce genre de discours est caractéristique d'une situation où le ministre n'a rien à répondre aux revendications portées massivement par les lycéens et les enseignants.
Il se cache derrière des formules du type: "s'ils protestent, c'est qu'ils ne comprennent pas, je vais leur expliquer..."
C'est malheureusement un discours assez classique lorsqu'un ministre ne sait pas quoi répondre à des revendications. C'est, toutes proportions gardées, ce que disait Dominique de Villepin lors du CPE.
Pourtant, dans les faits, la situation est opposée: c'est justement parce qu'ils savent, que lycéens et enseignants se mobilisent. C'est parce qu'ils sont au plus près, parce qu'ils touchent du doigt les problèmes liés au manque de moyens de l'enseignement et ceux qu'entraîneront des suppressions de postes, que les lycéens et mes collègues enseignants s'opposent à cette réforme.

Les syndicats lycéens (FIDL et UNL) ont été reçus aujourd'hui par le ministre, y a-t-il eu une concertation entre représentants lycéens et enseignants ? Une cohésion dans les revendications ?


- Il n'y a pas eu de concertation particulière, même si nous avons bien évidemment des contacts réguliers avec les deux syndicats lycéens. Nous avons évidemment des exigences conjointes. Pour les enseignants, il y a aussi des revendications portant sur les heures supplémentaires, la revalorisation salariales.
Nous avons eu, mercredi soir, une réunion avec une quinzaine d'associations et de syndicats, non seulement avec les fédérations lycéennes (UNL et FIDL), mais aussi avec les syndicats enseignants, les associations de parents d'élèves, l'Unef... A l'issue de cette réunion, nous avons transmis une déclaration de soutien au mouvement lycéen.
Pour autant, chacun des deux syndicats étudiants a préparé sa rencontre avec le ministre de l'Education, de son coté.

Xavier Darcos ne semble pas prêt à revenir sur sa réforme. Il estime la modification d'une loi de finance irréalisable. Quelles seront les prochaines étapes du mouvement, si le ministre reste sur ses positions ?


- Nous ne nous arrêterons pas là évidement.
Il y a une période de vacances scolaires dans le primaire et le secondaire pour les zones A et B, mais nous avons déjà prévus des actions pour la rentrée. Des appels à la grève ont été lancés dans certaines académies comme celle du 20 avril à Besançon et Poitiers. La FSU organise une journée de manifestations nationales le dimanche 18 mai.
Il y a par ailleurs un débat entre toutes les associations pour fixer une date d'actions après les vacances de printemps. On sait que le secondaire et le primaire ont appelé à une manifestation mardi, en Ile-de-France. Cette manifestation porte sur les programmes plus que sur les postes supprimés, car ce sont surtout les programmes qui sont remis en cause dans le primaire.

Interview de Gérard Aschieri par Sélim Batikhy
(le vendredi 11 avril 2008)

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