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Gauche ouvrière et chrétienne
16 avril 2008

L’illusion d’un toit à 15 euros par jour

c'est vraiment une illusion ,car les obstacles seront nombreux  :deja pour avoir un terrain pas trop cher ,cela ce ne sera pas dans la banlieu parisienne mais au dela

et payer une maison,pour l'avoir vraiment à soit jusqu'à au moins 70ans ,cela n'est pas la panacée

et les bas salaires eux non pas le droit à avoir un toit à eux

et cette annonce c'est de la poudre aux yeux

c'est quand meme aberrant que dès que l'on change de ministre ,au lieu de continuer dans le sens du prédécesseur ,il faut que le nouveau lance encore autre chose et cela dans de nombreux domaine

Le Président de la G.O.C.

Christine Boutin lance aujourd’hui un dispositif pour les ménages modestes.

TONINO SERAFINI

QUOTIDIEN : mardi 15 avril 2008

En lançant aujourd’hui son dispositif «propriétaire de ma maison pour 15 euros par jour» Christine Boutin semble marcher dans les pas de son prédécesseur Jean-Louis Borloo. Fin 2005, lui aussi avait fait rêver des centaines de milliers de futurs accédants à la propriété en annonçant des programmes de «maisons à 100 000 euros». Donc à la portée de (presque) toutes les bourses. Cette opération permit à l’actuel ministre de l’Ecologie et du Développement durable d’occuper l’espace médiatique.

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Flop. Mais en terme de politique du logement son bilan est affligeant : en deux ans, seulement 500 maisons à 100 000 euros ont été construites. Une goutte d’eau comparée aux 800 000 transactions immobilières réalisées annuellement par les ménages. «Des maisons à 100 000 euros, beaucoup de gens sont encore en train d’en chercher» , ironise Dominique Joly, directeur adjoint de la fédération des coopératives de HLM, acteurs historiques de l’accession sociale à la propriété. Même témoignages d’agents immobiliers ou de constructeurs qui ont eux aussi reçu des visites et des appels téléphoniques de ménages en recherche désespérée de cette introuvable maison à 100 000 euros. Pourquoi la maison Borloo a été un flop ? «Parce qu’elle s’affranchissait des réalités économiques propres à toute opération de construction qui comprend le prix du bâti et celui du foncier» , répond un professionnel du secteur. Autrement dit, Borloo faisait simplement de la com. «Les rares maisons à 100 000 euros ont vu le jour dans des communes qui ont fait cadeau des terrains à bâtir.» Ces programmes pas chers ont souvent été réalisés dans des quartiers qui ont bénéficié d’opérations de renouvellement urbain. L’idée étant de retenir sur place les petites couches moyennes dans un objectif de mixité sociale. C’est ce qui a poussé quelques collectivités à offrir le foncier.

Tel n’est pas le cas de «ma maison à 15 euros par jour», ouvragée sur papier au cabinet de Boutin. Ce prix d’affichage comporte bel et bien l’achat de la résidence et de sa parcelle. Ceci figure en toutes lettres dans la «charte pour la primo-accession en maison pour 15 euros par jour» qui sera signée aujourd’hui au ministère par une foule d’acteurs du secteur : constructeurs, promoteurs, aménageurs, lotisseurs… Le logo de la charte est constitué d’une maison : les quatre murs sont illustrés avec un billet de 10 euros, et le toit en pente avec un billet de 5 euros. «Cette déclinaison du 15 euros par jour pour ne pas dire 450 euros par mois est une formule marketing bénie pour les promoteurs et banquiers», pointe une spécialiste du logement. Certes, mais au regard des prix actuels de l’immobilier, comment est-il possible de devenir propriétaire d’une maison en remboursant 450 euros par mois ? Toute l’habileté des services de Boutin a été de développer un concept qui dissocie le coût du bâti et celui du foncier. Les accédants deviennent «propriétaires en deux temps», affirme la charte. Ils remboursent d’abord le bâti. Et lorsqu’ils ont fini, ils commencent à rembourser le prix du terrain. Entre-temps, le portage du foncier est assuré par les organismes collecteurs du 1 % logement, dans le cadre d’un mécanisme appelé le Pass-foncier.

Détail. Le ministère parie sur la signature de 20 000 Pass-foncier par an et donc autant d’opérations d’accession à la propriété en direction «des ménages dont les revenus net sont compris entre 1 500 euros net et 2 000 euros par mois». Les services de Boutin ont élaboré plusieurs fiches techniques (1) montrant qu’il est possible à des ménages gagnant entre 1,5 et 2 smics par mois de devenir propriétaires en payant 15 euros par jour.

Mais, si on lit les fiches dans le détail, on s’aperçoit que l’accédant devra rembourser 450 euros par mois pendant vingt-trois ans pour le bâti. Puis payer encore entre 250 euros et 410 euros pendant quinze ans pour le terrain. Bref, on est vraiment chez soi au bout de trente-huit ans ! Un couple qui se lance à 35 ans, finira de payer à 73 ans. A condition de ne pas divorcer entre-temps. Certains considèrent que «Boutin refait sous une étiquette nouvelle le coup de la maison à 100 000 euros». En remboursant 450 euros par mois pendant vingt-trois ans, ça fait un bâti à 116 000 euros. Reste ensuite le terrain…

(1) www.logement.gouv.fr

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