INTÉRESSEMENT : Les salariés actionnaires d'Auchan s'enrichissent

dimanche 13.04.2008

L'actionnariat est un «plus» pour arrondir les fins de mois des salariés du groupe. PHOTO PHILIPPE PAUCHET.

Fait singulier dans le monde de la distribution, plus de 13 % du capital de l'enseigne appartient aux employés. Qui viennent d'apprendre la valeur de la part pour 2008 : 322 euros (+ 6,25 %).

C'est toujours une information très attendue par plus de 97 % des salariés du groupe Auchan. Le quatrième grand distributeur français a publié ses résultats mercredi (voir notre édition de jeudi) en respectant la tradition familiale : dans chaque magasin eurent lieu des manifestations festives pour célébrer, comme chaque année, la progression de la valeur de la part du fonds commun de placement Valauchan.

Le plus à l'oseille
Cette valeur est-elle au niveau espéré par la grande majorité des salariés ? À chacun son idée au moment où l'entreprise, à l'unisson de son secteur, doit faire le dos rond dans un contexte de guerre des prix en France (son principal marché avec 52 % des 37,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires) et de relance des implantations de nouveaux magasins à l'étranger. À 322 euros en 2008 contre 303 en 2007, 275 en 2006 ou 193 en 2001, la valeur de la part progresse moins vite en 2008 qu'en 2007.
Chez Auchan, ces sommes capitalisées représentent pour un tiers des collaborateurs actionnaires l'équivalent d'un an de salaire. Une affaire de famille de plus de trente ans : c'est en 1977 que Gérard Mulliez, fondateur de l'enseigne en 1961, doit non sans mal convaincre ses associés, souvent familiaux, de l'intérêt d'instituer l'actionnariat salarié au sein de l'entreprise. C'est une innovation, le niveau moyen de cet actionnariat ne dépassant que rarement les 5 % dans les grandes entreprises françaises. À l'époque, et au-delà des valeurs, il s'agissait de rendre une marque Auchan en pleine croissance plus attractive sur le marché du travail. Aujourd'hui, le patrimoine moyen d'un actionnaire Valauchan s'établit à un peu moins de 30 000 euros. Gérard Mulliez nous le confiait lui-même récemment : une caissière de l'hyper de Fontenay-sous-Bois put partir en retraite après 23 ans de labeur avec un matelas épargné de près de 500 000 euros. Pas mince.
Le système fut étendu aux magasins chinois l'an dernier, 95 % des salariés chinois devenant actionnaires il vient d'être lancé en Russie, nouvelle terre de conquête du distributeur. •

PAR YANNICK BOUCHER

la voix du nord