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Gauche ouvrière et chrétienne
24 mars 2008

L'inaudible appel à la Paix

Jean-Claude Kiefer

L'inaudible appel à la Paix

En ces fêtes de Pâques, le mot « paix » est décliné dans toutes les langues. Par les fidèles des Églises chrétiennes occidentales qui célèbrent la Résurrection. Par les dizaines de milliers de marcheurs qui depuis vendredi sillonnent l'Allemagne et l'Europe du Nord, selon une tradition désormais bien établie et née de la lutte contre les armes atomiques.
Mais qu'en est-il exactement de cette « paix », de cette aspiration universelle ? Hier, comme tous les jours ou presque, l'Irak a été ensanglanté par un terrible attentat. En Afghanistan, un bilan de l'OTAN évoque 40 talibans ou « assimilés » tués. Pourquoi ? Personne ne sait plus exactement contre qui les soldats américains et européens se battent, et pour qui. Aujourd'hui premier « narco-État » du monde, l'Afghanistan - où la France va envoyer des renforts - semble à jamais voué à l'instabilité.
Que de foyers de tensions en Afrique où le Darfour concentre toutes les horreurs dans une indifférence redevenue générale ! Déjà incapables de venir au secours des populations, nos gouvernements semblent aussi avoir épuisé leur capacité d'indignation.
Et il y a le Tibet. Aux confins de l'Himalaya, le mot « paix » rencontre son antonyme le plus pernicieux : l'intolérance, au nom d'un dogme athée en Chine, au nom d'une religion ailleurs dans le monde. Et dire que cette même Chine préside cette année au cérémonial de la paix, la paix olympique de Pierre de Coubertin. Dans l'Antiquité grecque, les olympiades avaient au moins un sens : elles instauraient une trêve suspendant les hostilités et les poursuites.
Enfin, en dehors des conflits déclarés et du terrorisme, le désir de paix se heurte à des formes de violence plus insidieuses qui jour après jour déstabilisent un peu plus l'ordre mondial. Dans leur quête de croissance, dans le but de s'enrichir toujours davantage, nos sociétés ont fabriqué des chimères dont l'actuelle crise financière est un des reflets.
Or cet expansionnisme économique, longtemps l'apanage de l'hémisphère Nord, entre aujourd'hui en concurrence avec le développement des pays émergents. Avec pour conséquence l'envolée des matières premières - dont le pétrole - qui s'épuisent. Et une planète de plus en plus fragile...
Cette menace, certainement la plus grande pour la paix, ne peut être que combattue en commun. Vite, afin d'interdire les guerres du futur pour l'eau et les terres habitables.

Édition du Lun 24 mars 2008  DNA

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