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Gauche ouvrière et chrétienne
14 mars 2008

Liban:Plusieurs responsables de la majorité appellent au boycott de la conférence

Joumblatt : Par le biais d’Assad, c’est Ahmadinejad qui présidera le sommet

Plusieurs personnalités de la majorité ont réagi hier à l’invitation du Premier ministre Fouad Siniora au sommet de Damas.
Ainsi, le chef du PSP Walid Joumblatt a déploré le fait que « l’émissaire syrien soit venu en cachette, profitant de l’absence du Premier ministre ». « Il eut mieux fallu que l’invitation soit remise au président du Conseil. Mais je m’attendais à une pareille attitude, car le régime syrien ne reconnaît pas notre indépendance », a-t-il noté dans une interview à la BBC.
Pour le député Joumblatt, « le Liban devrait boycotter le sommet pour ne pas blanchir la page du régime syrien qui obstrue le scrutin présidentiel ». « La Ligue et tous les pays arabes sont à même de connaître notre position. Nous n’avons pas besoin de l’expliciter de nouveau devant une communauté arabe divisée », a-t-il poursuivi.
Le pôle de la majorité a également estimé que « derrière Bachar el-Assad, c’est le (président iranien) Mahmoud Ahmadinejad qui présidera la prochaine session du sommet arabe, ce qui met en danger le sort du Liban et de la Palestine ». « L’empire perse est en expansion permanente dans le monde arabe. L’Iran a phagocyté la Syrie, s’est infiltré en Irak et a ruiné la Palestine. Cet empire menace l’indépendance du Liban et l’intégrité du Golfe », a-t-il lancé.
Commentant les éventuelles conditions exigées par la majorité pour améliorer les relations syro-libanaises, Walid Joumblatt a affirmé que « le problème est que Damas ne reconnaît pas le Liban ». « Lors de la dernière visite de Amr Moussa, ils ont dit que le tracé des frontières est une question qui pourrait être discutée. Mais ces discussions peuvent durer des siècles. Ils ont également proposé de discuter des armes palestiniennes à l’extérieur des camps, ou des relations diplomatiques, sans toutefois reconnaître le Liban », a-t-il souligné.
Le chef du PSP a en outre rappelé qu’un vice-président iranien avait affirmé que le soutien de l’Iran au Hezbollah est à caractère « moral ». « Qu’ils aillent au diable avec leur logique. Ils envoient des missiles et de l’argent. Le Hezbollah est une brigade des gardiens de la révolution iranienne sur notre territoire. Que le Hezbollah aille venger l’assassinat de Imad Moghniyé depuis le Golan. Pourquoi le citoyen du Sud doit-il attendre devant les ambassades pour obtenir un visa ou se réfugier dans les écoles ? » a-t-il lancé.
Pour sa part, la ministre des Affaires sociales, Nayla Moawad, a estimé que la remise de l’invitation par un émissaire syrien au ministre démissionnaire des AE « montre que le régime syrien ne reconnaît ni l’indépendance du pays ni ses institutions étatiques ». « Le Liban aurait dû être invité en bonne et due forme, à travers une lettre adressée au Conseil des ministres, vu que la magistrature suprême est vacante. Et l’invitation n’aurait pas dû être remise à un ministre démissionnaire. À défaut d’être représentés par un président élu, nous ne devons pas participer au sommet », a-t-elle ajouté.
De son côté, le Bloc national a appelé le gouvernement à déléguer l’un de ses membres pour représenter le Liban au sommet. « Lors de la réunion, le chef de la délégation libanaise doit clairement dénoncer le fait que la présidence est vacante à cause des ingérences étrangères », a précisé le BN.
Le député FL, Antoine Zahra, a quant à lui invité le cabinet à « ignorer l’invitation qui a été remise à un ministre démissionnaire ». Son confrère de la Rencontre démocratique, Antoine Andraos, a pour sa part dénoncé « la légèreté manifestée par la Syrie à l’égard des institutions étatiques libanaises », exhortant le gouvernement à ne pas prendre part au sommet.
Enfin, le député du Bloc du changement et de la réforme, Ghassan Moukheiber, a exprimé son souhait que « le Liban ne soit représenté à aucun sommet arabe ou islamique, tant que le vide institutionnel perdure ».

l'orient le jour

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