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Gauche ouvrière et chrétienne
13 mars 2008

Un suicide de plus parmi les salariés du Technocentre de Renault à Guyancourt

C'est une conséquence de la mondialisation,du rendement à tout prix ,du travail plus pour gagner,

du refus du patronat de prendre en compte l'aspect humain des salariés

et ,malheureusement, ces différents suicides ne semblent  pas avoir changer la mentalité gouvernemental

et patronale et c'est sûrement l'arbre qui cache la foret

le P résident de la G.O.C.

«Au Technocentre, tout le monde est sous pression»

Une quatrième personne travaillant au Technocentre Renault s’est suicidée fin février. Pourquoi tous ces suicides sur ce site ? Libération a interrogé un salarié, qui a demandé à conserver l'anonymat.

PROPOS RECUEILLIS PAR ERIC LANDAL

LIBERATION.FR : mercredi 12 mars 2008

Pour tenter de comprendre les raisons pour lesquelles une quatrième personne travaillant au Technocentre de Renault s'est suicidée, Libération a interrogé un salarié, qui a demandé à conserver l'anonymat.

Comment expliquer cette vague de suicides de personnes travaillant au Technocentre ?

Renault est une ancienne entreprise d’Etat, à la structure typiquement française, très bureaucratique et hiérarchisée. La majeure partie du personnel a été embauchée dans les années 80, avec le mythe de l’emploi à vie. L’alliance avec Nissan, et même le contexte mondial avec une concurrence accrue, ont modifié la donne. Les employés sont maintenant susceptibles d’être virés du jour au lendemain et se voient confrontés à des objectifs plus élevés: ils doivent faire plus et mieux.

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L'organisation du travail est-elle en cause ?
Oui. Dans l’entreprise, il y a neuf niveaux hiérarchiques intermédiaires. Ce qui veut dire qu’entre celui qui est tout en haut, qui donne l’ordre initial, et celui qui reçoit l’ordre final, il y a neuf personnes qui doublent des objectifs à chaque étape, pour justifier leur existence. Comme le PDG Carlos Ghosn veut en supprimer la moitié, ils stressent encore plus. La structure même du Technocentre est assez flippante. Au milieu du bâtiment, il y a un énorme open space: la ruche. En fait, de tous les endroits du centre, on peut voir les gens qui font une pause pour prendre un café. Donc, comme l’ambiance est assez délétère, personne n’ose y aller, et ceux qui le font le traversent en courant.

Les salariés sont-ils soumis à une pression insupportable ?
Il y a de plus en plus d’intervenants étrangers, qui parlent anglais, et lorsqu'on est en réunion, beaucoup se sentent complètement dépassés. Là-dessus, la direction de Renault ferme les yeux. Pour Carlos Ghosn [le PDG du groupe Renault-Nissan] peu importe la manière, seuls les résultats comptent. A partir du moment où les employés ont signé leur contrat d’objectifs, il se fiche de savoir comment ils vont faire pour le réaliser et s’ils en sont capables.

Comment est l'ambiance ?
Elle a beaucoup évolué depuis 2006. Avant la vague de suicides, c’était extrêmement délétère. C’est à dire que les responsables ne cherchaient pas des solutions, ils cherchaient des coupables. Et une fois qu’ils l’avaient trouvé, ils le chargeaient pour lui dire que c’était à lui de trouver des solutions. Après les suicides, l’ambiance était plus calme, on écoutait davantage ses collègues. Mais c’est reparti de plus belle depuis novembre dernier. Tout le monde est sous pression pour le développement de la prochaine Mégane. Les mecs sont injoignables, parce qu’ils sont surbookés. Et quand ils te rappellent enfin, c’est pour t’envoyer chier et te dire qu’ils n’ont pas le temps de t’aider. Il sont super stressés. Et le fait que la Laguna se vende mal n’arrange rien à la situation.

Les objectifs fixés aux salariés sont-ils irréalisables ?

La direction a mis des objectifs hauts, mais ils ne sont pas irréalisables. Ils sont juste ambitieux, en adéquation avec la loi du marché, car si Renault ne veut pas se retrouver dans la même situation que General Motors [qui annonce aujourd’hui une perte colossale de 38,7 milliards de dollars, soit 26,5 milliards d’euros], il faut s’en donner les moyens. Cependant, le fait de fixer des objectifs chiffrés, c’est une vraie rupture avec la culture d’entreprise de Renault.

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