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Gauche ouvrière et chrétienne
11 mars 2008

Espagne : la fin de l'age d'or économique

Zapatero face au reflux
De grands défis économiques attendent José Luis Rodriguez Zapatero, reconduit au pouvoir dimanche. La forte croissance de ces dix dernières années subit en effet un net ralentissement.

Inflation supérieure à celle de la zone euro, chômage en progression, moteur du bâtiment grippé, déficit commercial de plus au plus profond... Après une décennie euphorique qui a propulsé l'Espagne dans la cour des grands pays européens, son tableau de bord vire toujours plus au rouge depuis l'automne.
« Cette législature aura pour principal objectif l'impulsion économique », a déclaré hier le chef du gouvernement socialiste, au lendemain de sa seconde victoire aux législatives.
Après une croissance encore forte de 3,8 % en 2007, supérieure d'1,2 point à la moyenne de la zone euro, sa prévision officielle pour 2008 reste élevée, à 3,1 %. Moins optimiste, la Commission européenne prévoit plutôt 2,7 %.
D'autant que la tendance s'accentue. « Les données les plus récentes montrent une décélération un peu plus prononcée de l'activité début 2008 », analysait fin février la Banque d'Espagne.
Autre problème de taille, car il frappe tous les Espagnols : l'inflation.

Faire repartir la machine
sans créer de déficit public

Dopé par le pétrole et les produits alimentaires, l'indice des prix a fortement augmenté ces derniers mois (4,4 % sur un an en février), suscitant la grogne de ménages déjà très endettés par leurs emprunts immobiliers. La grande distribution est montrée du doigt, et une réforme du secteur est jugée nécessaire.
Autre sujet d'inquiétude, le chômage. Bien qu'historiquement bas, à 8,6 % en 2007, il est en train de repartir à la hausse. Des légions de travailleurs du bâtiment, dont de nombreux immigrés, laissés sur le carreau par le ralentissement du secteur, gonflent les chiffres après des années de frénésie où les bétonneuses fabriquaient le miracle économique.
M. Zapatero s'est engagé à créer deux millions d'emplois d'ici à 2012. Il pourrait agir indirectement via des baisses d'impôts pour relancer l'emploi. « Mais c'est dangereux, on risque le déficit budgétaire », estime l'économiste José Villacis.
Or, la bonne santé budgétaire du pays est un des points forts des socialistes. Les comptes publics ont affiché régulièrement des excédents, une performance rare en Europe. Et la Commission européenne ne manquera pas de le rappeler.

Édition du Mar 11 mars 2008  DNA

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