Les documents de l'ordinateur de Reyes révèlent de nouveaux liens entre les FARC, l'Equateur et le Venezuela

Par Frank Bajak AP -
BOGOTA - Le ministre vénézuélien de l'Intérieur a mis en doute lundi l'authenticité des documents retrouvée dans l'ordinateur de Raul Reyes, le numéro deux des FARC abattu par l'armée colombienne, semblant révéler des liens entre les gouvernements équatorien et vénézuélien et la guérilla colombienne attachée au renversement du gouvernement du président Alvaro Uribe.

Selon Rodriguez Chacin, à qui les FARC ont déjà remis six otages cette année, les éléments le liant aux rebelles "ne sont pas ceux découverts dans cet ordinateur".

L'analyse des 16 documents électroniques diffusés dimanche par la revue colombienne "Semana" s'est poursuivie lundi, tandis que leur authenticité a été attestée à l'Associated Press par de hauts responsables colombiens.

Ces courriels, découverts dans l'ordinateur de Raul Reyes suite au raid colombien qui a coûté la vie au numéro deux des FARC il y a une dizaine de jours, révèlent des liens entre la guérilla colombienne et les gouvernements de l'Equateur et du Venezuela, mais aussi avec la Libye et, dans un autre registre, avec les démocrates américains en vue d'une éventuelle médiation.

Un de ces courriels est notamment daté du 17 septembre 2006, avant le premier tour du scrutin équatorien, le 15 octobre. D'après "Semana", il s'agit d'un mail de Reyes à Manuel Marulanda, leader des FARC, disant que dans une note envoyée au Secrétariat de la guérilla, il "apporte des explications sur l'aide fournie à la campagne de Rafael Correa conformément à vos instructions". Un autre courrier électronique traite des "relations secrètes et confidentielles" avec le président vénézuélien Hugo Chavez.

Quito et Caracas ont tous les deux rejeté ces accusations, relayées par le président colombien Alvaro Uribe au sommet du groupe de Rio en République dominicaine, assurant que leurs relations avec les FARC avaient pour but la libération des otages. Le rassemblement de Saint-Domingue s'est achevé vendredi sur une poignée de mains entre Uribe, Correa et Chavez après une semaine de crise diplomatique née du raid contre Reyes en territoire équatorien.

Un autre de ces 16 courriels, est une lettre adressée au dirigeant libyen Moammar Kadhafi demandant 100 millions de dollars pour acheter des missiles sol-air. Rien ne prouve en revanche que les FARC aient obtenu ces armes.

Un courrier électronique traite également d'une tentative des démocrates américains d'obtenir que le célèbre écrivain Gabriel Garcia Marquez assure une médiation avec les rebelles, apparemment en compagnie de l'ancien président américain Bill Clinton. Ni l'ancien chef de la Maison Blanche ni l'écrivain, qui sont amis, n'étaient joignables lundi. AP