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Gauche ouvrière et chrétienne
24 janvier 2008

L'archevêque laboure son diocèse

Beaucoup d'élus,beaucoup de personnes qui crient contre les propos de certains,qui sont anti-chrétiens

devraient lire l'article ci-dessous;

et ils verront qu'il est possible que ceux qui se disent laïcs et les chrétiens peuvent travailler la main dans la main et cela dans tous les domaines .

Et cela prouve que la "guerre" laics-chrétiens est désuètes ,périmées .

et que ceux que la démocratie n'est pas forcément du coté de ceux que l'on croit

et la gauche en fesant un combat d'arrière garde,en continuant d'être aussi sectaire se sépare de plus en plus des chrétiens de gauche qui votent plus facilement pour l'UMP et le MODEM alors qu'ils devraient voter à gauche

Ces personnes de gauche ,qui font de la "guerre" laïcs -chrétiens,doivent savoir que le retour de "bâton" risque de leur être douloureux.

Ils doivent savoir que l'on ne peut pas ignorer une catégorie de citoyens.

Nous fesons aucune sélection dans nos sympathisants ,nos militants,nous sommes ouverts à tous.

Nous,nous nous sentons aussi laics que les autre Français,mais nous n'avons pas honte de dire que nous sommes chrétiens et de gauche.

Le Président de la G.O.C.

LE MONDE | 23.01.08







Depuis le 11 juin 2006, l'archevêque de Marseille, Georges Pontier, 65 ans, vit dans la résidence épiscopale qui, au pied de Notre-Dame de la Garde, domine la baie. Il voit les navires gagner le large et, ce matin d'hiver, un ferry partir vers la Tunisie. C'est l'une des choses qui l'ont marqué depuis qu'il occupe ce magistère dans une ville si différente de La Rochelle, où il officiait auparavant : la proximité quotidienne de la rive d'en face, autrement dit, du Maghreb. "A La Rochelle, l'autre rive, tu ne la vois pas. Ici, la rive d'en face, tu la vois, tu la sens, comme quand tu vois le bateau qui part vers Tunis", hume-t-il, avec un accent du Sud-Ouest à couper au laguiole.

Ce natif du Tarn, qui a vu quatre des matches de la Coupe du monde de rugby au Stade-Vélodrome, a aussi été surpris et, bien sûr, choqué, par la pauvreté de la ville : "Je savais Marseille pauvre, mais je n'avais pas touché du doigt cette réalité. Ici, il y a 200 000 personnes qui bénéficient de la couverture maladie universelle (CMU)..."

L'archevêque dispose de bons outils pour appréhender les réalités, mouvantes et bruyantes, de son diocèse. Le Comité diocésain économique et social, un organisme qui rassemble, depuis 1991, des responsables économiques et sociaux catholiques, se réunit tous les deux mois au siège de l'archevêché. Il n'en manque aucun rendez-vous. "Nous y discutons des grandes questions de la ville mais aussi de questions d'actualité, dit-il. Récemment nous avons parlé de l'avenir de la raffinerie Saint Louis Sucre dans les quartiers nord, et des délocalisations."

Mais cela ne suffit pas à Mgr Pontier : il a entamé des visites de terrain pour mieux comprendre les évolutions de la métropole. Il a aussi parcouru Euroméditerranée, la grande opération d'urbanisme du centre-ville de Marseille. Il a visité La Ciotat, empire déchu de la construction navale lourde, devenu un site majeur de réparation des yachts de luxe. "A chaque fois, dit-il, j'interroge les responsables des opérations sur leur manière d'envisager les répercussions humaines de ce qu'ils font." Il ne se contente pas des explications officielles : il rencontre ensuite quelques paroissiens, qui lui donnent une vision plus humble, et parfois plus réaliste, de la situation.

L'enseignement privé catholique, qui scolarise près de 30 % des enfants de la ville, lui permet de sentir les aspirations de la jeunesse. Quant aux petites communautés religieuses des quartiers nord, héritières de la grande tradition des prêtres ouvriers, elles savent lui faire entendre les aspirations des plus faibles.

Même si leur discours résonne parfois "comme celui des camarades", Mgr Pontier est sensible à ce qu'elles disent de "la fin des solidarités" et à ce que cela génère de souffrance et d'isolement. Les prêtres et leurs paroisses, aussi différentes que peuvent l'être les quartiers de la ville, lui donnent une température des différents milieux de la grande ville. Enfin, il rencontre les autres dignitaires religieux au sein du groupe informel Marseille espérance, créé en 1990 par Robert Vigouroux, alors maire (divers gauche) de Marseille et conservé par Jean-Claude Gaudin. Cela lui rappelle que l'Eglise catholique, même puissante, n'est pas seule à se préoccuper de l'âme des Marseillais.

La tradition locale veut que les hommes politiques locaux rendent visite à l'archevêque nouvellement nommé. Il les a tous rencontrés et constaté qu'ils avaient tous saisi "l'importance du fait religieux dans la ville". Mais il n'a pas vraiment senti d'inspiration religieuse dans leur vision du monde...

Pourtant, quand on lui demande s'il croit que Marseille reste une ville catholique, Mgr Pontier n'hésite pas : "Certainement ! s'exclame-t-il, et on y voit des choses impensables ailleurs." Il raconte alors la piété "naïve, mais touchante et profonde" qui se manifeste avec les crèches confectionnées par les familles, les ascensions à Notre-Dame de la Garde, la procession du 15 août à partir de la cathédrale de la Major : "Des trucs impensables ailleurs !" s'esclaffe-t-il, main sur le front, avant de souhaiter que l'Eglise arrive à mieux capter cette spiritualité populaire.

Il rappelle aussi que cette religiosité a une traduction institutionnelle : chaque année, les élus municipaux et les représentants de la chambre de commerce assistent à une messe qui rappelle que la ville est "consacrée au Sacré-Coeur de Jésus" depuis 1723.

Chaque année, l'archevêque délivre donc un message à ces hommes politiques qu'il voit "dépassés, soumis aux médias et qui ont souvent renoncé à un aspect de leur responsabilité : donner un idéal". L'homélie, solennelle, porte sur "la démocratie" ou sur "justice, politique et charité". Mais Mgr Pontier résume son propos dans un grand sourire : "Je leur dis : "Attention les gars, où on va avec tout ça... ?""

Michel Samson

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