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Gauche ouvrière et chrétienne
17 décembre 2007

Les Don Quichotte dénoncent un "mensonge d'Etat" ,le Secours Ctholique attérré

Les Don Quichotte dénoncent un "mensonge d'Etat" 

Interview - Un an après l'opération du canal Saint-Martin, Jean-Baptiste Legrand estime que les promesses du gouvernement en matière de logement n'ont pas été tenues.
Samedi, l'association des Enfants de Don Quichotte a tenté d'installer un nouveau campement près de Notre-Dame, avant de se faire déloger par les forces de l'ordre.
Propos recueillis par Delphine SOULAS - le 16/12/2007

     LCI.fr : Hier, les forces de l'ordre sont intervenues dès que votre association a tenté d'installer de nouvelles tentes près de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Comment réagissez-vous ?

Jean-Baptiste Legrand, président des Enfants de Don Quichotte : Ce qui s'est passé hier nous a révoltés. Ce n'est pas une réponse d'envoyer les forces de l'ordre. Christine Boutin [la ministre du Logement] dit qu'on met les gens en danger en les mettant sous des tentes. Mais ce n'est pas dangereux pour quelqu'un de dormir tout seul dans la rue ? Si on continue à nous envoyer les forces de l'ordre, on va vraiment passer à des actions plus sévères.

LCI.fr : A des actions qui ne seront plus cette fois-ci non violentes ?

J-B. L. : Non, on ne va pas le faire car on n'est pas des terroristes. Mais on est scandalisé par l'attitude de l'Etat et notamment par celle de Christine Boutin.

LCI.fr : Est-ce parce que la ministre affirme que les promesses prises il y a un an en matière de logement ont été tenues ?

J-B. L. : Oui. Tout le monde sait qu'elles n'ont pas été respectées. En janvier, on nous avait promis 27.100 places [dans le cadre du plan d'action pour l'hébergement des SDF]. Seulement 14.000 places ont été dégagées. On est loin du compte. Donc lorsque Christine Boutin dit que les promesses ont été tenues, c'est un mensonge d'Etat.

LCI.fr : Que souhaitez-vous aujourd'hui ?

J-B. L. : Nous demandons au gouvernement de mettre en œuvre une vraie politique publique pour le logement. Aujourd'hui, la loi SRU [qui exige 20 % de logements sociaux] n'est pas respectée. Quant au budget pour appliquer la loi DALO [sur le droit au logement imposable], il n'a pas été voté. Pourtant, les réponses concrètes aux problèmes du logement existent et sont proposées par toutes les associations. On demande par exemple que l'Etat intervienne et force les maires qui ne respectent pas la loi SRU à le faire.

La réplique du Secours catholique à Christine Boutin 

  Pour Christine Boutin, les "objectifs en terme d'hébergement sont atteints". Des propos dont le secrétaire général du Secours catholique se dit "atterré".
"Nos centres sont remplis à plus de 100%. Il n'y a pas de place disponible", souligne-t-il.
- le 15/12/2007 

Vendredi, Christine Boutin affirmait que les "objectifs en terme d'hébergement étaient atteints", lors d'une visite dans des centres d'accueil. "On peut toujours faire mieux et si vraiment la situation devenait trop difficile, on peut réquisitionner des équipements publics", ajoutait-elle. Une satisfaction affichée dont s'indigne le secrétaire général du Secours catholique : Pierre Levené s'est dit samedi "atterré" par les déclarations de la ministre du Logement.

"Nous gérons des centres, ils sont remplis à plus de 100%. Il n'y a pas de place disponible", souligne Pierre Levené, dont l'association a apporté un "soutien logistique" aux Enfants de Don Quichotte qui ont tenté samedi matin d'installer des tentes près de Notre-Dame de Paris. "Réouvrir des gymnases pour accroître les capacités d'accueil, c'est un bond en arrière de 20 ou 30 ans", estime-t-il, en ajoutant : "nous sommes très inquiets en cette période hivernale car il manque un nombre important de places d'hébergement".

"On a été roulé dans la farine"

Le secrétaire général du Secours catholique fait également part de son sentiment de ne "pas avoir été suffisamment entendu" par le gouvernement lors de rencontres avec Christine Boutin et le Premier ministre François Fillon. Et d'insister : "Nous sommes inquiets des choix budgétaires".

De son côté, le porte-parole des Enfants de Don Quichotte, Augustin Legrand, exprime la même colère. "On n'est pas entendu", affirme-t-il, en soulignant qu'un peu plus de 27.000 places d'hébergement avaient été promises en janvier dernier et qu'il n'y en aura "que 14.000". Il s'interroge, rageur : "Est-ce que c'est normal ? On a été roulé dans la farine".

D'après agence
 

 
 

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