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Gauche ouvrière et chrétienne
29 août 2007

le niveau de vie des étudiants baisse d’année en année.

La Voix du Nord - Edition du mercredi 29 août 2007

Le commentaire de Patrick JANKIELEWICZ

Une enquête rendue publique hier par l’Union nationale des étudiants de France (UNEF, syndicat proche de la gauche) confirme ce qu’on savait déjà  : le niveau de vie des étudiants baisse d’année en année. C’est notamment le logement qui plombe largement leurs comptes, ainsi que ceux de leurs parents.
Pour l’UNEF, cent mille étudiants vivraient en France sous le seuil de pauvreté.
Si personne ne conteste vraiment cet état de fait, et surtout pas les parents d’enfants inscrits en fac ou dans les grandes écoles, on peut en revanche s’interroger sur les analyses qui en découlent. Il faut augmenter les mécanismes d’aide, et notamment les bourses, estime-t-on à l’UNEF. Mais une augmentation, même sensible, résoudrait-t-elle tous les problèmes des jeunes les plus en difficulté ? Et n’existe-t-il vraiment pas d’autre solution que le passage obligé par les caisses de l’État ?
Parlons un peu de travail étudiant, si vous le voulez bien, même si c’est presque une provocation dans un pays où l’université et le monde du travail sont fâchés depuis toujours. Selon le programme Eurostudent, relayé en France par le très sérieux Observatoire de la vie étudiante (OVE), 47 % des étudiants français avaient une activité salariée en 2005, contre 49 % en Espagne, 65 % en Finlande, 66 % en Allemagne, 69 % en Irlande, et 91  % aux Pays-Bas, les champions en la matière.

Et contrairement aux idées reçues, toujours selon l’OVE, « les étudiants de premier et de deuxième cycle, exerçant une activité non intégrée aux études mais à temps très partiel <cf730></cf730>(moins d’un mi-temps) et/ou de façon irrégulière <cf730></cf730>(moins de six mois par an) ont des chances de réussite totale qui ne se distinguent pas de façon statistiquement significative de celles des inactifs ».
Encore faut-il pouvoir travailler, notamment quand on étudie en fac où la désorganisation est souvent de mise. En France, 30 % des étudiants actifs déclarent être obligés de « zapper » des cours. Ce taux tombe quasiment à zéro chez nombre de nos voisins où le travail étudiant est complètement intégré aux mentalités locales.
En France, un « bon » étudiant est souvent celui qu’on assomme de cours magistraux en le mettant sous pression dans des travaux dirigés (TD) organisés à des horaires si tardifs que les vigiles sont parfois obligés de rouvrir les portes afin de laisser sortir les derniers !
Seuls les fast-foods arrivent à peu près à surfer dans les emplois du temps délirants et à géométrie variable des étudiants, pour leur proposer des petits boulots leur permettant d’augmenter leur train de vie. Mais McDo et Quick ne peuvent pas, à eux seuls, répondre à tous les besoins. Et c’est bien dommage… Car l’immersion dans le monde du travail, outre son intérêt financier, a des vertus pédagogiques inégalables. Tous les étudiants qui se frottent au monde de l’entreprise dans des proportions raisonnables vous diront qu’ils en sont sortis moins pauvres financièrement, mais aussi plus riches mentalement : changés, grandis ; instruits de la vraie vie qui les attend.
Encore faut-il que des horaires adaptés permettent à ceux qui n’ont pas peur de « se salir les mains » de travailler. Mais là, on entre déjà dans un autre débat, celui de la réforme de fond des universités. Et ce n’est pas politiquement correct. •

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