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Gauche ouvrière et chrétienne
28 août 2007

Pouvoir d'achat : la polémique commence

Frédéric Girou

Il progresse, certes. Mais de combien ? La bataille de chiffres - notamment sur la hausse des prix - laisse présager une rentrée sociale animée.

Parce qu'il concerne tous les Français, le pouvoir d'achat sera l'un des sujets clés de la rentrée. Les syndicats le surveillent comme le lait sur le feu et le chef de l'État ne manquera pas de s'exprimer sur le sujet jeudi, lors de l'université d'été du Medef.

Dernier sujet de controverse en date : le très symbolique prix du pain. Les artisans boulangers envisagent une augmentation de 5 centimes de la baguette, afin de répercuter l'envolée des cours du blé, qui ont quasiment doublé en un an.

Des comptes qui diffèrent

Ce qui leur vaut une volée de bois vert de la part de la CLCV (Confédération logement et cadre de vie) : « Il est aisé de mettre en avant des flambées de cours en omettant de préciser qu'elles ne sont pas nécessairement durables », ironise l'association de consommateurs, qui ajoute « en revanche, l'augmentation du prix du pain, elle, est régulière et continue. » Et, précise t-elle, déconnectée de l'évolution des cours du blé... La ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a décidé, hier soir, de mettre « en alerte » la Direction de la consommation.

Mais une polémique peut en cacher une autre. Et, cette fois, c'est l'Institut national de la consommation (INC) qui monte au créneau, affirmant que le pouvoir d'achat moyen des ménages n'a progressé que de 24 € entre juin 2006 et juin 2007, soit une hausse de 0,8 % en douze mois.

Des chiffres qui contrastent avec l'optimisme de l'Insee, qui table, cette année, sur une accélération de 3,2 % du pouvoir d'achat. L'Institut national de la statistique explique ces prévisions par une amélioration des revenus salariaux, la hausse des prestations et les baisse d'impôts, ainsi que la diminution de l'inflation.

Explication du différend : l'Insee compte autrement que l'INC, pondérant autrement le poids de l'énergie et du loyer et n'intégrant pas dans son calcul l'acquisition immobilière, qu'elle considère comme un « investissement ».

Or, « l'achat du logement n'est pas un investissement mais bien un acte de consommation qui permet à un ménage de vivre », estime Lionel Maugain, l'un des auteurs de l'enquête INC. Qui, l'an dernier déjà, avait prié l'Insee de revoir sa copie, en prenant en compte les nouveaux modes de consommation (Internet, téléphonie mobile...). Christine Lagarde reconnaît que les modes de consommation ont « changé », notamment avec plus d'abonnements télécoms : « Cela donne le sentiment qu'on a moins dans son budget, mais on a aussi des services. »Le Bureau d'information des études économiques (Bipe), lui aussi, conteste les données de l'Insee : le pouvoir d'achat des ménages, selon lui, ne progresserait que de 0,6 % cette année. 0,8 % pour l'un, 0,6 % pour l'autre : « Cela traduit mieux le ressenti des ménages », estime Lionel Maugain. Un ressenti qui mélange - et c'est compréhensible - augmentation des loyers et réparations automobiles, hausses des assurances et des honoraires médicaux, déremboursement des médicaments, etc

Ouest -France,28 aout 07

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