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Gauche ouvrière et chrétienne
4 juillet 2007

Les petits LU mangés à la sauce américaine

La direction lu et les repreneurs peuvent promettre qu'il n'y aura pas de licenciements pendant trois ans;mais,tout le monde c'est très bien qu'il y arrive un moment que ces promesses ne sont pas tenues pour une raison ou pour une autre.

Les salariés de lu peuvent être pessimistes et sur la défensive surtout qu'ils ont été pris pour des pigeons.

Car,cette vente de lu n'est qu'une affaire de gros sous et uniquement cela,et tant pis pour les salariés .

Le Président de la G.O.C.

Les petits LU mangés à la sauce américaine

Par Catherine Maussion

QUOTIDIEN : mercredi 4 juillet 2007

«Q ui me croque craque. Qui m’a croqué recroquera.» Ce slogan publicitaire du petit-beurre LU, date de 1902, mais les salariés de LU, le pôle biscuit de Danone, pourraient le conjuguer autrement. Cette fois, le croqueur s’appelle Kraft et il est américain. Il a proposé lundi de ne faire qu’une bouchée des sablés, biscottes et autres gâteries bleu-blanc-rouge (Paille d’Or, Mikado, Pépito, Hello, Thé brun, Cracotte.), et Danone a dit banco. Contre un chèque de 5,3 milliards d’euros, Kraft Foods, le leader mondial du secteur, va mettre la main sur 9 usines hexagonales, 3 dépôts et près de 3 000 salariés français, ainsi que sur les 27 usines européennes. Tandis que Danone s’allège d’une branche dont le seul tort est de grossir moins vite que les boissons et les produits laitiers, ainsi que d’altérer son recentrage sur la santé. Sans grande surprise, les marchés financiers ont apprécié le geste : l’action du groupe a grimpé de plus de 4 % dans la journée avant de finir à + 1,25 %.

«Efforts énormes». Si tout se déroule sans accroc, l’affaire devrait se conclure d’ici à la fin de l’année. C’est compter sans les LU, et autres «ouvriers-pâtissiers» des usines françaises, très fâchés d’avoir découvert la «trahison» de Frank Riboud, le patron de Danone. «Il y a quinze jours encore, tout allait bien, on a fait des efforts énormes depuis 2001, la rentabilité est là, on venait même de signer un accord d’intéressement et de participation», ­explique Jean-Yves Coutin, délégué du syndicat FO, et ­voilà que le fils d’Antoine Riboud, grande figure du patronat ­social, les lâche pour la ­seconde fois.

En 2001, se souviennent les LU, Frank Riboud avait fermé l’usine de Calais, et celle de Ris-Orangis. A l’époque, 800 postes, sur les 4 000 de la branche biscuit et produits céréaliers, en avaient fait les frais. Avec la vente à Kraft, les salariés n’ont obtenu qu’un seul engagement : aucune usine ne doit fermer d’ici trois ans. Une garantie que Bruno Fournet, délégué syndical CFDT chez LU, trouve bien légère: «Cela n’interdit pas au repreneur de restructurer ni de céder des usines.» Toutes ne sont pas dans une forme étincelante, «et certaines lignes de production ne tournent pas à plein», confie Jean-Yves Coutin, alors que la moyenne d’âge est plutôt élevée (de l’ordre de 45 ans).

«Bouffe McDo».  Mais surtout Kraft n’inspire pas du tout confiance: «Pour nous, c’est la culture américaine, c’est la bouffe McDo et la course à la productivité.» Il fait du biscuit mais sur le seul sol américain. Loin de la Paille d’Or et surtout du petit-beurre, né en 1886, sur les bords de la Loire, de l’imagination de Jean-Romain Lefèvre et Pauline-Isabelle Utile, d’où son petit nom. Désormais il faudra le prononcer avec l’accent américain.

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