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Gauche ouvrière et chrétienne
11 juin 2007

La droite et l'extrême droite flamande remportent les élections législatives en Belgique

La Belgique semble elle aussi dans une drole de situation,les flamands vont ils réussir à avoir plus de pouvoir et empêcher les Francophone de travailler dans leurs secteurs comme un moment ils voulaient le faire?
La Belgique va t elle restée unie ?
Les belges et nous aussi,Français,nous aurons bientôt la réponse

Le Président de la G.O.C.



         

LE MONDE | 11.06.07 | 10h52  •  Mis à jour le 11.06.07 | 11h37         

BRUXELLES CORRESPONDANT                                                                                

               
                  
                  





               
                  

Le président de la région flamande, Yves Leterme, est le grand vainqueur des élections législatives belges du 10 juin, marquées par un virage à droite et à l'extrême droite en Flandre. Déjà complexe, la situation politique belge en ressort un peu plus embrouillée.

Lundi matin, c'est un tableau assez sombre que se préparait à dresser, devant le roi Albert II, le premier ministre sortant, le libéral Guy Verhofstadt, qui devait remettre sa démission. Le chef de l'Etat, appelé à nommer un "informateur" qui devra établir un rapport sur les coalitions possibles, constatera cette évolution divergente des deux grandes communautés du pays.

 


         
                                                               
Lexique
         

Le formateur. Avant de nommer un "formateur", qui peut devenir le chef du gouvernement, le roi, chef de l'Etat, nomme généralement un ou des "informateurs" au lendemain des élections.

Les Chambres. La Chambre belge des députés compte 150 élus directs, 62 francophones et 88 néerlandophones. Le Sénat compte 40 élus directs, 21 désignés par les trois communautés (flamande, francophone, allemande) et 10 cooptés. Les assemblées fédérales sont renouvelées tous les quatre ans.
Le pays compte quatre Parlements des communautés et régions (flamand, wallon, bruxellois, germanophone) élus tous les cinq ans.

         

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En Flandre, l'extrême droite xénophobe du Vlaams Belang se maintient aux alentours de 19 % et un nouveau parti s'impose à ses côtés : la Liste Dedecker. Emmenée par un dissident du parti libéral, cette formation populiste franchit pour sa première apparition le seuil des 5 % nécessaires pour être présente à la Chambre. Elle prône une politique radicale en matière de sécurité, d'immigration et d'autonomie régionale.

Les deux partis de la coalition fédérale sortante – le parti libéral du premier ministre sortant et le parti socialiste flamand Sp.a – sont lourdement sanctionnés, perdant respectivement 5,5 et 8 points. Selon divers commentateurs, ils payent leur refus de se livrer à de sérieuses critiques de la Wallonie et de sa prétendue incapacité à opérer un redressement économique.

Le parti chrétien-démocrate (CD & V) d'Yves Leterme, qui obtient 31 %, doit son succès en grande partie à sa demande d'une réforme constitutionnelle en faveur de nouveaux transferts de compétences au profit des régions. M. Leterme s'est livré à une critique acerbe des francophones ces derniers moi. Il réclame notamment la régionalisation de la politique de l'emploi et des salaires. Allié à des ultranationalistes, M. Leterme paraît vouloir appuyer leur revendication d'une très large autonomie pour la Flandre.

"POURRIS"

Du côté francophone, le Parti socialiste régresse de quelque 6 points, victime des scandales financiers qui ont éclaboussé plusieurs de ses mandataires à Charleroi. Un ministre du PS n'a pas hésité à les traiter, dimanche soir, de "pourris", augurant des difficultés internes que va connaître une formation qui, selon des résultats encore provisoires, perd son rang de premier parti francophone au profit de son rival libéral, le Mouvement réformateur du vice-premier ministre Didier Reynders. Cette formation, qui progresse légèrement, est la seule des quatre qui composaient la majorité violette de M. Verhofstadt à avoir tiré son épingle du jeu. Deux autres formations profitent des déboires socialistes en Wallonie et à Bruxelles : le parti écologiste Ecolo, qui, avec 10 % des suffrages, opère un redressement spectaculaire, et le Centre démocrate humaniste, un parti centriste démocrate-chrétien.

Devant un paysage politique aussi éclaté, M. Leterme, unanimement cité comme formateur de la future coalition fédérale, n'aura pas la tâche aisée. Il devra calmer les critiques des francophones à son égard et, surtout, à l'égard de ses alliés, jugés infréquentables et partisans, à bref délai, d'un éclatement du pays. Il devra ensuite les convaincre de la nécessité de réformer l'Etat, ce qu'ils ont, jusqu'ici, tous refusé, le Centre démocrate humaniste, pendant francophone du parti de M. Leterme, ayant même rejeté le principe de toute discussion.

Enfin, et surtout, le dirigeant devra trouver une majorité des deux tiers dans les deux assemblées (Chambre et Sénat) pour réaliser ses objectifs. Il ne dispose que d'une possibilité : regrouper les trois familles traditionnelles du nord et du sud du pays, chrétiens-démocrates, socialistes et libéraux. Ce sera d'autant moins évident qu'en Flandre les socialistes semblent désireux de rejoindre l'opposition et qu'en Wallonie on imagine mal socialistes et libéraux accepter de siéger à nouveau dans la même équipe. La Belgique pourrait rentrer dans une nouvelle ère d'instabilité après huit ans de calme relatif.

Jean-Pierre Stroobants

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