Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
4 mai 2007

Dans les cités d'Ile-de-France, des jeunes gens craignent la victoire du "candidat de la police"

Si Sarkosy est élu dimance,tout le monde sait que les banlieues risquent de flamber à nouveau;ce sera peut être au départ des petites flambées sporadiques,mais si la police a plus de pouvoir et qu'elle continue ses contrôles (à la tete du "client")et que s'il y avait des bavures et qu'elles ne soient pas reconnues  et aussi s'il est élu et qu'il est arrogant là il risque que les banlieues s'enflamment et peut être comme la dernière fois.
Sarkosy doit se rappeler que lui et le gouvernement dont il fesait parti avaient promis des emplois pour tous les jeunes,banlieues ou pas,mais cela ne s'est pas produit ou très peu car l'embauche s'est toujours faite au facieste et au diplôme.
Vu le programme de Sarkosy et les propos qu'il a tenu lors de ses différents meetings cela ne laisse rien présager de bon s'il devait être élu.
Et que certains maires minimisent les risques,cela est leurs problèmes,mais ce n'est pas parce que les jeunes ont voté en masse pour le premier tour que le soir du scrutin , les jours ou les mois après ,il n'y ait pas de flambées dans toutes les banlieues de France.
Mais pour éviter cela,tous les jeunes ,les adultes qu'ils soient des banlieue,des villes ,des villages ,des campagnes doivent voter Royal

Le Président de la G.O.C.

         

LE MONDE | 02.05.07 | 15h42  •  Mis à jour le 02.05.07 | 15h42         

                                         

                                                     

                  
                  






               
                  

"Si Sarko passe, ça va être le bordel et bouger dans toutes les cités." Tarek K., 17 ans, habitant des Mureaux, résume brutalement l'opinion générale dans les quartiers sensibles de la banlieue parisienne. Depuis plusieurs jours, les rumeurs d'"émeutes" courent les halls d'immeuble et les couloirs des établissement scolaires. Dans l'hypothèse d'une victoire de Nicolas Sarkozy, au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 6 mai, nombreux sont les habitants convaincus que des violences urbaines risquent d'éclater le soir même. Dans la plupart des cas, toutefois, les jeunes rencontrés aux Mureaux (Yvelines), au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et à Corbeil-Essonnes (Essonne) évoquent plutôt des incidents ponctuels, beaucoup plus qu'un mouvement étalé sur plusieurs semaines, comme en octobre et novembre 2005.

 

Au rejet personnel de Nicolas Sarkozy, motivé par ses déclarations sur les "racailles" et le "Kärcher", s'ajoutent des rapports toujours aussi conflictuels avec les policiers. De ce point de vue, la situation n'a pas changé depuis les émeutes de 2005 : dans ces cités, qui ont massivement voté en faveur de Ségolène Royal au premier tour, avec parfois des scores supérieurs à 60 %, le candidat UMP apparaît d'abord comme "le candidat de la police" et donc le premier responsable, aux yeux des 15-18 ans, la tranche d'âge la plus sensible, de l'attitude générale des forces de l'ordre.

"C'est toujours tendu avec la police. Il suffit d'un rien, d'un côté ou de l'autre, pour que ça dégénère", explique ainsi Faysal, 18 ans, habitant des Mureaux, qui s'exprime sous couvert de l'anonymat. Des incidents ont lieu très régulièrement avec les policiers, sans qu'ils soient médiatisés : contrôles d'identité qui se passent mal, interpellations musclées, rébellions, insultes réciproques, "caillassages" voire agressions en groupe (Le Monde daté 8-9 avril).

"Les rapports avec les flics, c'est le problème numéro un. Pourquoi, moi, par exemple, je déteste Sarkozy ? Parce qu'il fait comme si les bavures policières existaient pas, comme si les flics étaient toujours les victimes, et nous les coupables", explique Farouk Khorchid, 21 ans, lycéen au Blanc-Mesnil. Ce sentiment d'injustice vaut en particulier pour les délits d'"outrage" à agent ou de "rébellion" qui reposent presque uniquement sur les déclarations des policiers. "Tout le monde sait qu'on peut être embarqué n'importe quand, n'importe comment et qu'il est quasiment impossible de se défendre ensuite face à la parole d'un policier", ajoute le jeune homme.

L'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée risque, à leurs yeux, de donner plus de latitude aux forces de l'ordre. "Il y a déjà des bavures. Si Sarkozy est élu, ce ne peut être que pire : la police aura toujours plus de pouvoirs et les flics, sur le terrain, sauront qu'ils peuvent presque tout se permettre", s'inquiète Saïd Marouf, 18 ans, de Corbeil-Essonnes. Comme beaucoup, il craint notamment les patrouilles de CRS, décrits comme "les plus durs" ou les "plus racistes" dans les quartiers - y compris par les plus âgés - et qui multiplient les contrôles routiers préventifs en périphérie des cités.

Les jeunes électeurs ont aussi fait le constat que Nicolas Sarkozy avait récupéré une grande partie de ceux qui avaient voté pour Jean-Marie Le Pen en 2002. Ils y voient un signe de la proximité idéologique entre l'ancien ministre de l'intérieur et le leader d'extrême droite. "Sarkozy, c'est un faux Le Pen. Il paraît moins dangereux, parce qu'il met des disquettes il a des expressions qui passent bien", souligne Jamel Jami, 18 ans, lycéen au Blanc-Mesnil.

Derrière la comparaison avec M. Le Pen, ressort le sentiment que l'ancien ministre de l'intérieur les rejette, les met à part. "Avec lui, il y aura toujours une banlieue pour les pauvres, une pour les riches, avec une frontière bien gardée au milieu", ajoute Foued Benef, 19 ans, élève dans le même établissement. En tant que "jeunes issus de l'immigration", une victoire de Nicolas Sarkozy sonnerait comme une "claque", un signe plus global de rejet de la société française. "Sarkozy est cohérent avec lui-même. Il nous met de côté, en particulier quand il parle de manière négative de l'islam et quand il bloque l'immigration qui vient d'Afrique : tout ça veut dire qu'il ne veut pas de nous", se désole un jeune homme de 24 ans, qui travaille aux Mureaux et habite une autre cité sensible.

Le moyen terme demeure imprévisible. La solidarité entre quartiers reste en effet très aléatoire - on déteste volontiers Nicolas Sarkozy mais on continue aussi de se battre régulièrement entre bandes ou de s'affronter, en marge de matchs de football, par exemple. La capacité de modération et de médiation des jeunes adultes - ceux qui sont allés voter en masse pour Ségolène Royal au premier tour - constitue une autre inconnue.

Tout comme la stratégie du candidat UMP s'il arrivait au pouvoir. "L'avenir est dans les mains de Nicolas Sarkozy. S'il a une politique apaisante, les violences n'iront pas loin. Mais s'il continue de faire des provocations, alors ce sera bien plus dur qu'en 2005", estime Farouk Khorchid. Comme d'autres, il émet la crainte d'une radicalisation dans la violence "anti-keuf", les policiers étant perçus comme des représentants de Nicolas Sarkozy. "Le risque, c'est la bavure, dans un sens ou dans un autre", conclut-il.

La préfecture de police devait organiser une réunion, mercredi 2 mai, avec les principaux responsables de la police parisienne pour caler le dispositif mis en place pour la soirée électorale.

Luc Bronner

Publicité
Commentaires
Publicité