PARIS
(Reuters) - Le président de la FNSEA s'inquiète de l'absence de
l'agriculture dans le débat politique, à onze jours du premier tour de
l'élection présidentielle.
"La présidentielle ne peut faire
l'économie du débat agricole sinon le risque serait grand que la
désillusion prenne le sillon de la colère", dit Jean-Michel Lemétayer
dans une déclaration rendue publique mercredi.
"La présidentielle
devient officielle et pourtant, si ce n'est le temps de parole des
candidats, rien ne change vraiment", déplore le patron de la Fédération
nationale des syndicats d'exploitants agricoles.
"Il y a les
oubliés et les oublieux", dit-il, dénonçant "l'empathie des candidats
avec le monde agricole" quelques semaines seulement après le Salon de
l'agriculture.
"Faut-il que nos candidats soient naïfs ou
obstinés pour en oublier, objectivement, le rôle de l'agriculture en
matière économique, sociale, sociétale et électorale !", dit
Jean-Michel Lemétayer, faisant allusion au poids électoral du secteur.
Bien qu'ils ne sont plus que 640.000, les paysans, réputés pour leur sens civique, représentent 3% de l'électorat français.
Jean-Michel
Lemétayer s'insurge contre la place faite à la sécurité, notamment,
dans le débat politique. "Ironie de l'histoire", dit-il, l'agriculture
et l'environnement "font oubli commun après le constat évident de leur
destin commun".