Les réponses des candidats à l’élection présidentielle à notre pétition sur la progressivité de l’impôt opposent nettement la dr
ce qui suit,doit vous permette de mieux savoir à qui donner votre voix et voir que la droite n'est absolument pas du coté des salariés,des plus démunis comme veut le faire croire Sarkosy;mais,la gauche coté impot est ,naturellement,plus vers le peuple.
Le Président de la G.O.C.
Les
réponses des candidats à l’élection présidentielle à notre pétition sur
la progressivité de l’impôt opposent nettement la droite et la gauche.
Près de 40 000 personnes auront finalement signé la pétition contre la démagogie fiscale lancée par Alternatives Economiques le 6 février dernier, avec le soutien du quotidien Libération. Nous avons transmis cette interpellation aux différents candidats en leur demandant de préciser leur position en matière de progressivité de l’impôt.
La gauche défend la progressivité de l’impôt
On
s’en doutait un peu, la fiscalité demeure un des thèmes qui oppose le
plus nettement gauche et droite. Les candidats de gauche, dans leur
ensemble, réaffirment leur attachement à la progressivité de l’impôt et
estiment qu’il est nécessaire aujourd’hui de la renforcer, suite aux
réformes introduites par les derniers gouvernements. La défense de la
progressivité est justifiée par l’idée que chacun doit contribuer au
financement des dépenses publiques en fonction de ses moyens. Mais on
sent aussi, chez les candidats qui se veulent les plus à gauche, une
volonté d’utiliser le système fiscal pour corriger fortement la
distribution primaire des revenus et des patrimoines jugée illégitime.
Arlette Laguiller comme Oliver Besancenot veulent diminuer radicalement
la TVA, voire la supprimer chez le second, au profit d’une imposition
progressive de l’ensemble des revenus, intégrant la contribution
sociale généralisée (CSG). José Bové comme Marie-George Buffet
proposent d’élever le taux marginal de l’impôt sur le revenu pour le
ramener à 55 %, cette dernière n’hésitant pas à défendre un triplement
du taux de l’impôt sur la fortune (ISF) pour les patrimoines élevés à
5,4 %, un niveau supérieur au rendement des obligations d’Etat.
Quant
à Dominique Voynet, qui a compté parmi les premiers signataires de
notre appel, elle met en avant non seulement sa volonté de rendre
l’impôt plus progressif, mais aussi d’utiliser l’instrument fiscal pour
inciter les agents économiques, ménages et entreprises, à adopter des
comportements plus responsables sur le plan écologique.
Ségolène
Royal dénonce également la faible progressivité de notre fiscalité et
note au passage l’injustice des impôts locaux, qui pèsent lourdement
sur les bas revenus. Elle annonce qu’elle mettra fin au bouclier
fiscal, terme qu’elle récuse parce qu’il « laisse à penser qu’il faudrait se “protéger” de l’impôt ».
Elle promet, enfin, de mettre de l’ordre dans les « niches fiscales »,
tous ces dispositifs permettant aux plus aisés de réduire fortement
leur niveau d’imposition.
En termes de niveau des prélèvements, les
candidats de gauche sont, là encore, globalement d’accord pour
maintenir un niveau élevé de prélèvements au nom du nécessaire
financement des biens publics indispensables à la bonne marche et au
progrès de la société. Marie-George Buffet reprend les termes de
l’appel et note qu’il reconnaît « à
juste raison, le besoin d’un niveau élevé de dépenses publiques. Ces
dépenses ne sont pas seulement un coût, elles sont aussi un
investissement, gage à la fois de justice et de dynamisme ».
Même son de cloche chez Ségolène Royal : « La
dépense publique, financée par l’impôt, ce sont des services publics,
des investissements pour l’avenir, dont chacun profite. » Pour
autant, la candidate considère qu’élever les prélèvements n’est pas une
fin en soi et rappelle que nul n’aime payer des impôts. Elle annonce
donc clairement sa volonté de stabiliser les prélèvements, sans les
réduire – dette publique oblige – et propose surtout de les répartir
autrement. Elle rappelle au passage l’exigence d’efficacité de la
dépense publique face à une opinion qui estime que l’argent public est
souvent gâché : « Il est légitime d’être très exigeant vis-à-vis de l’argent public et d’œuvrer à une dépense plus efficace (…). » Et de préciser : « L’ordre juste, c’est un équilibre entre une fiscalité progressive et une dépense plus efficace. »
La
position de François Bayrou n’est pas si différente. Il défend
également la progressivité de l’impôt, récuse la notion de bouclier et
rapelle la nécessité de taxer le patrimoine. Très soucieux de réduire
les dettes et le déficit, il insiste sur la nécessité de répartir
équitablement l’effort et propose à cette fin de plafonner les niches
fiscales. Il assume sa volonté de réformer l’ISF, en le transformant en
un impôt à taux faible appliqué à une assiette élargie.
Priorité à la baisse des prélèvements à droite
Nicolas
Sarkozy, en revanche, insiste surtout sur la nécessité d’accroître
l’efficacité de la dépense. Il observe que le haut niveau de
prélèvement français n'a pas toujours pour corollaire une meilleure
qualité des services offerts aux usagers. Non sans raison. Mais son
insistance sur ce point lui permet aussi de promettre d’importantes
baisses d’impôts sans avoir à expliquer dans quelles dépenses il sera
conduit à couper.
Le candidat de l’UMP a surtout choisi de ne pas
répondre à notre question qui portait sur la progressivité de l’impôt.
Aucune allusion, dans sa réponse, à sa promesse de réduire à 50 % du
revenu le fameux « bouclier fiscal » dont l'effet serait de supprimer
l'ISF pour les plus hauts revenus. Il déplace le débat en développant
un syllogisme astucieux : l’impôt en France pèse d’abord sur les plus
modestes, je vais réduire fortement les prélèvements, ça ne peut donc
que profiter aux plus modestes… De fait, les prélèvements
proportionnels (TVA, CSG, taxe d’habitation, taxe intérieure sur les
produits pétroliers (TIPP)…) représentent les deux tiers des
prélèvements et pèsent lourdement sur les ménages les plus modestes,
comme l’observe avec raison Nicolas Sarkozy. En réduisant les
prélèvements de 4,4 points du produit intérieur brut (PIB) en cinq ans,
il s’engage ainsi à « rendre » l’équivalent de « 2 500 euros par famille ».
Le candidat de l’UMP parvient ainsi à tirer argument de la faible
progressivité de l’impôt en France pour défendre son programme de
baisses d'impôts.
L’argument porterait mieux si les baisses
d’impôts décidées par les gouvernements auxquels il a participé
n’avaient pas, au contraire, profité aux plus aisés. Et s’il expliquait
clairement comment il compte réduire les prélèvements obligatoires de
plus de quatre points sans tailler dans les dépenses sociales ou
réduire le champ – ou la qualité – des biens publics aujourd’hui
accessibles gratuitement aux plus modestes. L'augmentation du forfait
laissé à la charge des assurés sociaux en fournit un premier aperçu, ce
qui ne peut que creuser les inégalités d'accès aux soins.
Enfin, Jean-Marie Le Pen, qui ne craint personne sur le plan de la
radicalité, n’élude pas les questions qui lui sont posées. Il affirme
sa volonté de réduire le taux marginal de l’ensemble des impôts sur le
revenu, sur les bénéfices des sociétés et sur les successions à 20 %.
Il annonce en compensation qu’il profitera du départ des baby-boomers à
la retraite pour supprimer 250 000 emplois de fonctionnaires en cinq
ans. Mais qui va enseigner à nos enfants ?
Philippe Frémeaux