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Gauche ouvrière et chrétienne
30 mars 2007

Les professeurs vont voter sans illusions

A force de rabaisser les professeurs,de vouloir faire des réformes sans les consulter,de les faire passer comme paresseux ,ne travaillant pas assez(tout ce qu'ils font en dehors de leurs de cours pour préparer ces derniers et les corrections ...n'a pas été pris en compte)supprimer des postes,le PS ,et non les petits candidats de gauche, a réussi à les mettre contre lui.
Bien sur que Sarkosy n'ait pas mieux que Royal ,sinon pire;alors ,la majorité d'entre eux ne voteront pas Royal au premier tour,certains iront vers Bayrou et les autres vers les petits candidats.
Et pourtant,il y a beaucoup de professeurs dans les rangs du PS,mais cela n'a pas suffit.
Royal a surement cru avoir les profs dans la poche ,mais erreur;et ce que certains rémoignages nous apprends ,elle n'est pas plus aimée qu'Allègre

Le Président de la G.O.C.


    Les professeurs vont voter sans illusions

   

La Présidentielle vue... par les enseignants. Rencontre avec des professeurs du lycée Montesquieu, au Mans. Plutôt à gauche, sans plus.

   

 

« Bayrou ? Oui, ça prend. J'ai quatre copains à gauche. Là, ils disent qu'ils vont voter pour lui. » Laurent Blancs, 36 ans, est professeur d'histoire-géographie au lycée Montesquieu du Mans. Plus que la popularité nouvelle du candidat centriste, il note l'étonnante incertitude chez ses collègues. « La plupart ne savent pas qui ils vont choisir. Moi-même, je l'ignore. A gauche, bien sûr. Pas Ségolène Royal - enfin, pas au premier tour - mais qui ? Je verrai. »

Les plaies du ministère Allègre

Longtemps, l'Éducation nationale fut un confortable grenier à voix du PS. L'époque semble révolue. Selon un sondage Ifop réalisé fin février, seul un petit tiers des enseignants (31 %) envisagent de voter Ségolène Royal au premier tour ; 27 % penchent pour Bayrou et 19 % pour Sarkozy. « Les socialistes nous ont assez déçus », explique Joëlle Méo, 48 ans, qui enseigne aussi l'histoire-géo. Le passage de Claude Allègre au ministère, ses déclarations sur le « mammouth », sur l'absentéisme, ont laissé des plaies encore vives. « On s'est senti insultés », dit Joëlle. « Nous n'avons déjà pas une image positive auprès des parents... Le rôle d'un ministre est de nous soutenir, pas de nous enfoncer », commente Isabelle Ribaucour, 58 ans, professeure de lettres.

De Ségolène Royal, qui fut sa ministre déléguée, ils ne conservent pas un bien meilleur souvenir. « C'était Mme Sécurité. Avec ses circulaires sur les sorties, on ne pouvait quasiment plus emmener les élèves au cinéma. » Ils citent ses instructions sur le « poids des cartables », les bulletins scolaires « où il ne fallait faire ressortir que les éléments positifs... », ses récentes prises de position sur la Marseillaise et le drapeau : « Pathétique », selon Frédéric Chevalier, 38 ans, prof d'anglais. Et surtout, ses déclarations via Internet sur les 35 heures au lycée : reçues comme un aveu.

« Tout sauf Sarkozy »

Pour autant, aucun d'entre eux ne fera le choix de son rival de droite. Au contraire. « C'est tout sauf Sarkozy. Si c'est lui, on va se faire bouffer. J'ai même hésité un moment à voter Bayrou, pour être sûre qu'il serait battu », confie Joëlle. Comme ses autres collègues rencontrés dans un bar proche du lycée « en salle des profs, le proviseur ne voulait pas » - elle apportera sa voix à la gauche. Sans trop d'illusions. « On n'y croit plus », soupire Françoise Domalin, 58 ans, professeure de lettres. « Les candidats font de la démagogie », dit Joëlle. « Ils ne parlent d'éducation que s'ils sentent qu'il faut  parler d'éducation », renchérit  Laurent.

Pourquoi une telle désillusion · Nos profs se sentent mal aimés, incompris, tenus pour des « privilégiés » alors que les salaires ont baissé, que leurs conditions de travail se sont dégradées. Joëlle : « Les élèves sont de plus en plus difficiles. C'est la société du zapping, ils écoutent quand ils veulent. » Frédéric : « Si un élève ne fait rien, on dit que c'est parce que nous n'avons pas su l'intéresser. » Françoise : « Ils ont une vision utilitariste de l'école : ce qu'ils apprennent doit leur servir. Vite. » Mi-rigolard, mi-désolé, Laurent raconte comment un élève lui a asséné : « A quoi ça sert l'histoire ? Ils sont tous morts. » Guillaume Le Glorennec, 36 ans, prof d'EPS, note le faible intérêt pour les matières « qui ne rapportent pas beaucoup de points au bac ».

Françoise se souvient de ses débuts en 1973 : « C'était très différent, on n'avait pas en face de nous des adolescents qui doutaient de leur avenir. » Aujourd'hui, les parents s'inquiètent, « se comportent comme des consommateurs », tandis que l'Éducation nationale ramène tout à des questions d'argent, accusent-ils. Alors, réformer l'école · Tous ceux qui ont essayé s'y sont cassé les dents. « Parce qu'on ne s'attaque pas aux problèmes fondamentaux, assure Laurent. Jamais on ne demande : quelle est la place de d'école dans la société ? Quel est son rôle : former des citoyens ou seulement des travailleurs ? »

Marc MAHUZIER.

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