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Gauche ouvrière et chrétienne
30 mars 2007

Refonder la solidarité nationale


Refonder la solidarité nationale                       

Précarité . L’Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) appelle les candidats à la présidentielle à « construire un avenir solidaire ».

                                         

« Le constat est accablant. Notre solidarité va mal. Prenons garde », affirme Gilbert Lagouanelle, vice-président de l’Uniopss, association regroupant 20 000 établissements et services privés à but non lucratif du secteur social, médico-social et sanitaire, dont la Croix-Rouge, la FNARS, le Secours catholique ou encore le Secours Populaire. L’Uniopss a donc décidé, comme de multiples acteurs de la société civile, de partir en campagne et d’appeler les candidats à la présidentielle et les futurs parlementaires à « construire ensemble un avenir solidaire » : « Prenez vos responsabilités en proposant des choix courageux », intime l’association.

Le constat social que fait l’Uniopps est accablant, quels que soient les thèmes abordés. En cause, selon Bruno Groues (vice-président), « la précarisation croissante due au chômage et au temps partiel » qui fait qu’aujourd’hui la France « compte plus de sept millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, près de deux millions de chômeurs, ainsi que trois millions de travailleurs pauvres à cause du temps partiel subi. En 2005, ajoute M. Groues, 78 % des recrutements se sont faits avec des CDD dont plus de la moitié concernaient des périodes inférieures à un mois ! » Quant aux dispositifs d’aide au retour à l’emploi, ils sont jugés trop « complexes » pour être « efficaces ». « Le système doit être simplifié afin d’aboutir à un contrat aidé unique et de droit commun comme c’est le cas ailleurs en Europe. »

des solutions existent

Sur la question de la santé, l’Uniopss note des « reculs importants en matière de solvabilisation des personnes au risque de restreindre leur accès à la prévention et aux soins ». Pour les publics prioritaires, une partie de la solution réside dans l’élargissement de la couverture maladie universelle (CMU). L’Uniopss demande ainsi que toutes les personnes vivant sous le seuil de pauvreté (soit 788 euros pour une personne seule) soient prises en charge, alors qu’actuellement la CMU ne concerne que celles gagnant moins de 590 euros. Cela coûtera plus cher, mais des solutions existent pour financer cette solidarité. Car « le redressement de notre système de santé ne doit pas se faire en augmentant la contribution des patients. C’est sur l’assiette qu’il faut trouver des marges de manoeuvre, en créant une CSG progressive et en modulant la cotisation des entreprises en fonction de leurs bénéfices et non plus de leur masse salariale ».

Les problématiques de logement appellent également à un engagement fort des candidats. « Il faut faire du logement une grande cause nationale », lance Bruno Groues, après l’Union sociale pour l’habitat. En premier lieu, une seconde loi sur le droit au logement opposable devra être votée dès l’Assemblée nationale constituée. En attendant, l’Uniopss demande que l’État se substitue aux maires qui ne construisent pas de logements sociaux et que tout programme comporte une partie de HLM.

Enfin, concernant la politique à l’égard de l’enfance et de la jeunesse, l’association préfère des dispositifs qui « reconnaissent la place des parents et les soutiennent plutôt que de les disqualifier, comme de récentes lois tentent de le faire ».

Cyrille Poy

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