Le vote Bayrou, refuge pour des professeurs qui se sentent "trahis" par la gauche
Les propos et les proposition de la candidate PS n'ont pas du tout plus aux enseignants et ont vu une reculade de la gauche par rapport à leurs attentes sur leur métier et sur l'enseignement.
Et,ils ont raison;il n'y a peu de candidats de gauche,il y en a quand meme,qui sont en haut des sondages qui ont une vue réaliste concernant les profs et l'enseignement et qui ont sur ce sujet de vraies idées de gauche.
Le PS a tort de vouloir minimiser le fait qu'une bonne partie des enseignants ne voteront pas pour leur candidate mais voteront soit pour un autre candidat,ou candidate,de gauche soit pour un centriste ou ce qui est plus grave certains vont voter pour l'extrème droite.
Le PS n'a absolument rien compris de l'élection de 2002
Depuis longtemps,la GAUCHE OUVRIERE ET CHRETIENNE tire le signal d'alarme concernant les enseignants.
Et encore une fois nous avons vu juste.
Le Président de la G.O.C.
LEMONDE.FR | 28.02.07 | 10h53 • Mis à jour le 28.02.07 | 10h53
|
ylvain Petit, professeur d'histoire-géographie à Lille, est au nombre des enseignants qui se déclarent déterminés à voter pour François Bayrou. En 2000, pendant les manifestations contre Claude Allègre, successeur du candidat centriste au ministère de l'éducation nationale, il défilait avec une pancarte : "Faut-il regretter Bayrou?" Ce qui, à l'époque, était "une provocation" est devenu tout à fait sérieux. "On a vu la gauche plurielle à l'œuvre, explique-t-il. Cela devient compliqué de lui accorder beaucoup de crédit. Le débat en salle des profs ne porte pas tant sur les propositions de François Bayrou que sur les manques du PS. Je suis de gauche, le PS l'est-il encore?" Attendant d'un président de la République qu'il soit "d'abord le garant des valeurs républicaines", Sylvain Petit a apprécié la déclaration du candidat de l'UDF au procès Charlie Hebdo sur les caricatures de Mahomet : "Il a dit qu'il était croyant, mais qu'il plaçait la liberté d'expression au-dessus des convictions personnelles. C'est une position voltairienne qui me convient." Il est également sensible au fait que M. Bayrou se soit "résolument démarqué du personnage Sarkozy". Et n'est nullement séduit par les prises de position récentes de Ségolène Royal. Il y voit "la tentation de dire oui à tout et de faire plaisir à tout le monde".
Après avoir toujours voté et milité à gauche, Eric Fardel, professeur de sciences dans un centre de formation d'apprentis (CFA) à Paris, a pour sa part coupé les ponts : il est à l'UDF depuis deux ans. "Déçu de la gauche", il lui reproche notamment de n'avoir pas conduit "une vraie réduction de la précarité" dans la fonction publique : "Je me suis senti trahi." Il estime que Mme Royal fait, "dans l'urgence, des promesses déraisonnables". Même pour diminuer la précarité, il accorde plus de crédit à M. Bayrou qu'aux autres responsables politiques qui "improvisent des réformettes sous la pression des médias". Le profil de François Bayrou, agrégé de lettres classiques et ministre de l'éducation nationale de 1993 à 1997, apparaît, en milieu enseignant, comme un avantage. Interrogé par Le Monde de l'éducation, l'intéressé ne se fait pas prier pour le confirmer : "Pour les enseignants, la période où j'ai été ministre était une période de confiance. Ils ne l'ont pas oublié. Ils m'ont toujours entendu parler de la vocation et de la transmission de manière positive. Ils savent que tout ça n'est pas électoral. (…) Entre l'école et moi, il y a un lien. C'est ma vie. Ils l'ont vu quand j'étais ministre." Le SNES, peu suspect de tendresse envers les locataires de la Rue de Grenelle, reconnaît à ce candidat "des marques de respect vis-à-vis des enseignants que l'on ne trouve pas ailleurs". Bernard Boisseau, cosecrétaire général du syndicat, garde néanmoins un souvenir "partagé" du ministre, qui avait tenté de réformer la loi Falloux pour faciliter le financement de l'école privée. Le candidat ne perd pas aujourd'hui une occasion de souligner que cette tentative de "passage en force" était "une erreur" qui lui a "beaucoup appris". Luc Cédelle et Benoît Floc'h |