Cette gauche tentée par le vote Bayrou
Nous savions déjà que certains jospinistes avaient l'intention de voter Bayrou,que des proches de DSK soient aussi tentés de faire le même choix n'est pas surprenant en soit car,Bayrou incarne assez bien ce que pense et voulait mettre à exécution DSK mais ce qui est le plus surprenant ce sont les amis de Fabius qui étaient pour le non à la constitution et prônaient une politique de gauche quand leur chef de file était candidat à la présidentiable.
Bayrou a été et est toujours pour la constitution européenne ,refusée en grande majorité par les français;bien qu'il prenne,comme l'a fait Chirac et fait Sarko,des idées de gauche,il est quand même bien encrée à droite.
donc,il aurait été plus logique que les amis de Fabius ,qui sont déçu par Royal,se tourne vers un candidat de gauche plus tôt qu'un de droite mais il est vrai qu'en politique il n'y a pas beaucoup de logique.
En tous les cas les défections au sein du ps montre bien que Royal n'a jamais fait l'unanimité dans son parti et qu'elle a eu un chèque en blanc que certains regrette de lui avoir donné
le président de la G.O.C.
Cette gauche tentée par le vote Bayrou
Déçus par la campagne de la candidate PS, des proches de DSK et de Fabius manifestent intérêt et soutien pour le patron de l'UDF.
Par Nathalie RAULIN
QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007
Le promoteur de la révision de la loi Falloux, ex-ministre du gouvernement Balladur y croit. Ne rallie-t-il pas sous sa bannière, un nombre grandissant d'éminences socialistes. Dans son bureau de campagne à deux pas du siège parisien de l'UDF, Marielle de Sarnez, bras droit du candidat centriste, engrange depuis trois mois les marques d'intérêt, voire des offres de service d'encartés du PS. Parmi ces soutiens, il y a des personnalités orphelines de la deuxième gauche, comme l'historien et biographe de Jaurès, Jean-Pierre Rioux, ou encore les sociaux-démocrates dans la mouvance de Dominique Strauss-Kahn, à l'instar de l'ancien membre du cabinet de Pierre Mauroy à Matignon, Jean Peyrelevade. «Le PS, divisé entre partisans de l'intégration européenne et adversaires du capitalisme et de la mondialisation, est hors d'état de gouverner, explique l'ex-patron du Crédit Lyonnais, Ségolène Royal est un voile de modernisme qui dissimule une régression de la gauche. Pour moi, elle est déjà battue.»
«Tabac». Plus surprenant, des fabiusiens, dont certains ont fait la campagne pour le non au référendum européen, franchissent aussi le pas. Comme ce grand commis de l'Etat, encarté au PS depuis toujours et membre du Grand Orient de France (GODF), obédience maçonnique plutôt de gauche : «Rue Cadet [siège du GODF] , il y a deux mois, François Bayrou a fait un tabac !, raconte-t-il. Il se passe vraiment un truc. La semaine dernière, un très proche de Fabius m'a dit qu'il voterait Bayrou au premier tour. Il y a beaucoup d'états d'âme au PS. Si Le Pen baisse dans les sondages et que le risque paraît faible qu'il soit au second tour, je vous garantis un report de voix massif vers Bayrou.» Le ministère des Finances fournit aussi des soutiens au centriste : dès novembre, une douzaine de hauts fonctionnaires socialistes, réunis dans un club baptisé Spartacus, ont frappé à la porte de l'UDF : «La désignation de Ségolène Royal nous est apparue comme un non-sens», indique leur porte-parole, fabiusien encarté au PS, qui préfère garder l'anonymat. «Les grandes questions que la France va devoir régler comme les retraites, la dette publique, le nucléaire, ne peuvent être le thème de débats participatifs avec des citoyens soi-disant experts. Cela doit au contraire faire l'objet de propositions assumées de la part des candidats.» Le credo du candidat UDF de «rassembler les hommes et les femmes de bonne volonté», qui, hier, prêtait à sourire, emporterait-il l'adhésion ? «Je me revendique toujours socialiste mais je ne rougis pas à l'idée de participer à ce que propose Bayrou, dit un ancien de la préfectorale. Je crois à sa volonté de rassemblement des compétences de tout bord.» Bayrou veut voir dans ces premiers ralliements la consécration de sa stratégie de rupture vis-à-vis de la majorité et de son positionnement de républicain social hors système : «Ces cinq dernières années furent cinq années de combats incessants pour défendre le modèle social français : je suis monté à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre l'allocation de solidarité spécifique , dénoncer le Contrat première embauche, la baisse de l'impôt sur le revenu ou la privatisation des autoroutes, rappelle-t-il. En même temps, je suis pour favoriser l'entreprise.» Un positionnement de nature à séduire le centre gauche.
Trouble. Les maladresses de la candidate PS font le reste. Nicolas Perruchot , député-maire UDF de Blois : «Il faut que Ségolène Royal continue comme ça. Une gaffe par pays et par jour, c'est très bien. A chaque fois, on prend un peu plus de voix au PS.»
Cet engouement pour Bayrou sème le trouble dans l'appareil centriste. Après le député des Hauts-de-Seine, Pierre-Christophe Baguet, la sénatrice Gisèle Gautier, c'était au tour, jeudi, du député des Yvelines apparenté UDF, Christian Blanc, de rallier Sarkozy. Premier à s'être inquiété d'un flirt trop poussé avec la gauche, Gilles de Robien, seul ministre UDF du gouvernement, se rapproche insensiblement de Nicolas Sarkozy. Le député-maire d'Issy-les-Moulineaux, André Santini aussi, qui depuis quelques semaines, fréquente le patron de l'UMP et la Place Beauvau.
Bayrou encaisse et garde son cap. «Aujourd'hui, l'électorat socialiste doute ; à droite, ça viendra nécessairement», dit-il en homme de foi.