Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
13 janvier 2007

Prisons et droits de l'homme

COMME SOUVENT NOS GOUVERNANTS N'ONT PAS VOULU ECOUTER ET ENTENDRE LES RECLAMATIONS DES PRISONNIERS ,GARDIENS ,EDUCATEURS,MEDECINS....

NOS GOUVERNANTS N'ONT PAS VOULU ENTENDRE LES LISES EN GARDES DE TOUTES SORTES EMISENT PAR DES DEPUTES,DES SENATEURS DE TOUT BORD.

LES DROITS DE L'HOMME DOIVENT ETRE RESPECTE MEME DANS LES PRISONS

AVEC TOUS LES DERNIERS INCIDENTS QUI ONT EU LIEU RECEMMENT,LE GARDE DES SCEAUX,NOS GOUVERNANTS VONT ILS ENFIN AGIR DANS LE BON SENS?

LE PRESIDENT DE LA G.O.C.

    par François Régis Hutin
   
    Prisons et droits de l'homme
   

Après l'épouvantable drame qui s'est produit à la prison de Rouen où un détenu, ayant tué l'un de ses compagnons de cellule, avait commencé à le dévorer, l'attention est de nouveau tournée vers les prisons.

Tout démontre que les alertes, interrogations, reportages, études effectuées par des élus de la nation - députés ou sénateurs - et mises en garde de toutes sortes sont pratiquement restées inopérantes.

À la vétusté, la saleté, la promiscuité, s'ajoute, de plus en plus, l'insécurité. On enferme des coupables avec des innocents, des gens sains d'esprit avec des malades mentaux. On enfreint la loi qui impose la détention individuelle et tout cela finit par ne plus choquer. Les suicides, les agressions ne diminuent pas. Nous finissons par admettre ces faits comme une fatalité.

Une fois de plus, un parlementaire, Michel Hunault, s'élève contre cette situation. Avec calme et détermination, il expose ses vues dans la revue Études (1) et demande qu'enfin, la France emprunte, en ce domaine, « la voie de l'Europe ».

Il déplore que l'on ne s'occupe pas davantage de la réinsertion et que, « en plus de toutes les actions entreprises sur le terrain, il n'y ait pas une véritable volonté politique assortie de dispositions juridiques précises et efficaces pour améliorer des situations souvent insupportables ». Insupportables, elles le sont pour les détenus, certes, mais aussi, ne l'oublions pas, pour les personnels pénitentiaires...

La récente Charte pénitentiaire européenne s'impose

Pourtant, les instruments juridiques, permettant de veiller au respect des droits de l'homme et des personnes privées de liberté, ne manquent pas. Aux diverses conventions émanant du Conseil de l'Europe et concernant les prisonniers, s'ajoute, depuis le 29 mai 2006, la Charte pénitentiaire européenne. Elle préconise et encourage les alternatives à la prison que sont les travaux d'intérêt général, les bracelets électroniques, les sursis avec mises à l'épreuve, etc... L'élaboration de cette charte s'est enrichie des meilleures expériences carcérales européennes. Ainsi, « en Pologne, le numerus clausus ne permet l'incarcération que si l'administration pénitentiaire est en mesure d'accueillir le prisonnier dans des conditions décentes. De même, en République tchèque, l'institution d'un médiateur garantit le traitement rapide des réclamations des prisonniers. Il se trouve également au service des détenus, de leurs familles et de l'administration pénitentiaire »...

La Charte pénitentiaire préconise de donner aux prisonniers les moyens de travailler en prison. Elle rappelle les règles qui s'imposent concernant la répartition dans les cellules, les conditions de vie quotidienne telles que l'alimentation, l'éclairage, la ventilation, l'hygiène personnelle, l'hygiène des locaux, etc... Autre point essentiel, elle traite de l'incarcération de détenus qui relèvent de la psychiatrie plus que de l'incarcération et qui requièrent des soins médicaux.

Tout cela n'est pas nouveau, dira-t- on. Mais, ce qui est neuf, c'est que cette charte est contraignante, c'est-à-dire que les manquements à ses principes donneront lieu à des poursuites et à des réparations. En ce début de siècle, conclut Michel Hunault, « il est nécessaire de trouver un équilibre entre l'exigence de l'opinion publique, qui souhaite plus de sévérité, et l'exigence, en toute circonstance, du respect de la dignité humaine pour la personne privée de liberté. Les travaux du Conseil de l'Europe sur cette question ne perdent pas de vue l'une et l'autre de ces deux exigences ».

En cette période électorale, il serait utile de savoir comment les candidats à la présidence de la République entendent traiter ces graves questions. Il faut absolument qu'ils nous disent s'ils s'engagent à rendre, enfin, notre système pénitentiaire conforme à la Charte pénitentiaire européenne et aux droits de l'homme.

(1) Revue Études, janvier 2007.

Publicité
Commentaires
Publicité