LIBAN:Le paradoxe du CPL
QUAND ON VEUT AVOIR DES POSTES MINISTERIELS DANS UN GOUVERNEMENT ET QUE CELUI-CI LE LUI REFUSE EST CE UN PARADOXE POUR LCPL QUE DE S'ASSOCIER AU HEZBOLLAH?
OUI,SI L'ON CONSIDERE QU'IL DEVRAIT ETRE DU COTE DANS ANTI SYRIEN ET NON SI L'ON VEUT PRENDRE LA PLACE DE CELUI QUI DIRIGE LE GOUVERNEMENT LIBANAIS OU AVOIR LES POSTES QUE L'ON ESPERE.
MAIS,A VOULOIR JOUER AVEC LE FEU l'ON SE BRULE.
ET EN CELA LE CPL ,SI LE GOUVERNEMENT LIBANAIS ETAIT RENVERSE,RISQUE FORT DE LE REGRETTER CAR LE HEZBOLLAH NE RESPECTERA PAS SA PAROLE.
LE CPL, COMME TOUT LE MONDE ,SAIT TRES BIEN QUE L'IRAN VEUT METTRE A TERRE LES ETATS UNIS ET L'EUROPE ET PARAITRE AINSI LE SEUL PAYS CAPABLE DE REGLER LES PROBLEMES AU MOYEN ORIENT EN IMPOSANR AINSI LES MUSULMANS EXTREMISTES ET CELA AVEC L'AIDE DU HEZBOLLAH.
TOUT LE MONDE SAIT AUSSI QUE LA SYRIE VEUT ELLE AUSSI METTRE LA MAIN SUR LE LIBAN.
LE CPL DEVRAIT SAVOIR QUE SI L'IRAN ET LA SYRIE AVEC L'AIDE DU HEZBOLLAH ET SON AIDE ARIVAIT A LEURS FINS AU LIBAN ,CE PAYS NE SERAIT PLUS JAMAIS LIBRE.
MAIS,LA CHINE,L'UE,LES ETATS UNIS ET LES AUTRES PAYS ARABES SAVENT ET LE DISENT QUE LE GOUVERNEMENT LIBANAIS ACTUEL A ETE DEMOCRATIQUEMENT ELU ET DONC QUE TOUS CEUX QUI VOUDRAIT L'ELIMINER DOIVENT RESPECTER LE SCRUTIN.
LE HEZBOLLAH,L'IRAN ET LA SYRIE DOIVENT RESPECTER LEURS ENGAGEMENTS PRIS LORS DU CESSEZ LE FEU ENTRE ISRAEL-LE HEZBOLLAH ET LE LIBAN.
LE LIBAN DOIT RESTER UN PAYS NEUTRE ET EN PAIX.
LE PRESIDENT DE LA G.O.C.
Le paradoxe du CPL
L'article de Michel TOUMA
À
la fin de l’année dernière, le gouvernement de Fouad Siniora était
soumis à une pression de la part du Hezbollah pour obtenir le maintien
de la politique de soutien au prix du mazout. Des manifestations et des
rassemblements étaient prévus, notamment dans la Békaa, et le Courant
patriotique libre devait s’y associer. La presse syrienne avait
ouvertement appuyé le mouvement, affirmant que la fronde populaire au
Liban allait en grandissant et qu’elle pourrait faire vaciller le
cabinet. Face à la manœuvre syrienne, le CPL avait alors annoncé qu’il
ne s’associerait plus au mouvement de protestation afin de ne pas faire
le jeu de la Syrie et de ne pas contribuer à l’entreprise de
déstabilisation menée par Damas.
La question qui se pose
naturellement aujourd’hui est de savoir pourquoi cette attitude
louable, et conforme aux positions de principe du CPL, ne s’applique
pas au contexte actuel, marqué par une double offensive tous azimuts,
syrienne et iranienne, contre le gouvernement libanais.
Au plan
iranien, d’abord, l’imam Khamenei a déclaré de façon on ne peut plus
claire, lors de la récente visite de Nabih Berry à Téhéran, que l’Iran
désirait infliger un revers aux États-Unis sur la scène libanaise. La
tête de pont iranienne en Méditerranée – le Hezbollah – a de suite
annoncé la couleur en lançant une guerre ouverte contre l’équipe
ministérielle en place qu’elle qualifie de « gouvernement Feltman »
(alors que le cabinet est appuyé non seulement par Washington, mais
aussi par l’ONU et l’ensemble de la communauté internationale, y
compris la Chine dont le délégué à New York a relevé il y a quelques
jours que le gouvernement de Fouad Siniora avait été « choisi par le
peuple »).
Parallèlement, est-il besoin de rappeler encore une
fois que le régime syrien ne cesse depuis plus d’un an de mener
campagne contre le cabinet et la majorité qu’il prétend être « fictive
» ? En période de crise, la presse syrienne pratique de manière assidue
un ciblage médiatique qui reflète clairement les objectifs de Damas.
Depuis les dernières élections législatives, sa cible constante est
précisément le gouvernement libanais et l’Alliance du 14 Mars. Et au
stade actuel, l’objectif évident (et proclamé) de Damas est de
torpiller, ou tout au moins de retarder au maximum, la formation du
tribunal international.
En s’alliant avec le Hezbollah et en
contribuant directement à la cabale lancée contre Fouad Siniora et la
majorité, le CPL s’est-il aligné stratégiquement sur les objectifs de
l’axe syro-iranien, à savoir la guerre déclarée contre les États-Unis
au Liban, le torpillage du tribunal international et le déboulonnage
d’un pouvoir qui s’oppose concrètement au rétablissement de l’influence
syrienne au sein de l’Exécutif libanais ? La politique est la
résultante d’un rapport de force. Et dans ce rapport de force, le
cabinet Siniora et l’Alliance du 14 Mars constituent objectivement un
paramètre de poids face aux tentatives répétées de réintroduire Damas,
via le Hezbollah ou ses acolytes locaux, dans les circuits de décision
au Liban. Contribuer à faire vaciller le gouvernement et le 14 Mars en
se positionnant, de surcroît, du même côté de la barricade que les
symboles de l’ex-tutelle syrienne (Émile Lahoud, Sleimane Frangié, le
Parti syrien national social, Omar Karamé, Wi’am Wahhab, Abdel Rahim
Mrad et – le dernier en date – Fathi Yakan, sans compter Amal et le
Hezbollah) revient à faciliter l’émergence d’un nouveau rapport de
force plus favorable au tandem Téhéran-Damas.
Que l’axe
syro-iranien s’emploie à faire feu de tout bois pour renforcer sa
présence et son influence au sein du pouvoir libanais par le biais de
ses alliés locaux, cela pourrait être compréhensible, si l’on admet les
règles de jeu de la realpolitik. Mais ce qui est beaucoup moins
compréhensible – et admissible – c’est qu’une fraction authentiquement
libanaise dans ses options fondamentales, qui a été (avec d’autres
formations chrétiennes) à l’avant-garde du courant souverainiste,
s’acharne à favoriser la réalisation des objectifs de ceux-là mêmes
qu’elle a combattus pendant plus de quinze ans et dont l’attitude à
l’égard des Libanais n’a changé en rien. Le Liban est, certes, le pays
des paradoxes. Mais dans le cas présent, le paradoxe dans lequel s’est
laissé entraîner le CPL dépasse tout entendement.
Certains
responsables aounistes justifient un tel comportement par une volonté
de mettre un terme à l’hégémonie, ou à la trop grande prépondérance, du
Courant du futur dans la gestion des affaires de l’État. Sans compter
la nécessité de remédier à la marginalisation chiite par le biais d’une
entente avec le Hezbollah… Mais ce n’est pas en brisant la volonté
politique d’une autre communauté qu’il est possible d’octroyer ses
droits à la composante chiite du tissu social libanais. Cela
reviendrait à résoudre un problème en en créant un autre, tout aussi
grave. Les prises de position du mufti de la République, des
dignitaires religieux et de la rue sunnites dans les différentes
régions du pays ont apporté la preuve que la communauté sunnite
s’identifie – et aujourd’hui plus que jamais – au Premier ministre et
au Courant du futur, tout comme les chiites, dans leur majorité,
s’identifient au Hezbollah.
Dans un tel contexte, ce n’est
sûrement pas à une fraction chrétienne qu’il revient d’intervenir et,
surtout, de prendre parti dans ce bras de fer en jouant une carte
contre l’autre. D’autant que parier aveuglément sur le Hezbollah, comme
semble le faire le CPL, revient à associer le Liban à certaines valeurs
et à l’entraîner dans des choix géopolitiques et stratégiques qui sont
contraires à la nature de la société libanaise, à ses fondements
pluralistes et à la raison d’être du pays du Cèdre. Il suffit de lire
la littérature politique du Hezbollah et les déclarations de ses
responsables (confirmées par les derniers propos de Fathi Yakan tenus à
la place Riad el-Solh) pour réaliser que le projet politique du
Hezbollah est fondé sur une hostilité idéologique et viscérale à
l’égard du monde occidental (pas seulement des États-Unis) et sur
l’établissement d’une société guerrière appelée à entretenir un conflit
sans fin et sans horizon avec l’Occident et Israël (la guerre pour la
guerre…).
Dans ce cadre, force est de relever que dans quelques
jours auront lieu en Iran les élections du conseil des experts appelé à
élire un nouveau guide de la révolution, lequel (convient-il de
rappeler) est reconnu par le Hezbollah comme le « wali el-fakih »,
habilité à prendre toutes les grandes décisions politiques impliquant
le parti chiite. Si le candidat de l’aile ultraradicale du régime
iranien l’emporte – l’ayatollah Mohammad Taghi Mesbah-Yazdi –, le
Hezbollah sera sans nul doute contraint de suivre une voie aux
antipodes des spécificités libanaises. Auquel cas, le CPL pèsera très
peu dans le nouveau rapport de force et il aura été pris
irrémédiablement au piège de son propre paradoxe.