PARIS
(Reuters) - L'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius ne veut
ni "purge libérale" ni "rustine sociale-démocrate".
Le
plus mal placé des trois prétendants à l'investiture du PS pour
l'élection présidentielle de 2007 prolonge dans une interview au
Parisien Dimanche le débat qu'il a eu jeudi soir au Zénith avec ses
rivaux Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn.
"On
ne réussira pas l'alternance en reprenant les recettes de la droite ou
en copiant exactement celles que la gauche a mise en oeuvre hier",
déclare-t-il. "La France a besoin d'un vrai changement à gauche, pas
d'une nouvelle purge libérale ni d'une rustine sociale-démocrate à
l'ancienne."
Une allusion à Ségolène Royal,
accusée par ses détracteurs de trop "coller" à Nicolas Sarkozy, et à
Dominique Strauss-Kahn, qui se présente lui-même comme un
social-démocrate.
Il critique également de
nouveau les "jurys citoyens" proposés par la présidente de
Poitou-Charentes, qui a accusé ses rivaux d'avoir "peur du peuple".
S'il
s'agit de transformer "quelques citoyens en procureurs, on ne peut pas
l'accepter", dit-il. "S'il s'agit de consulter la population sur un
projet précis et technique, c'est une possibilité parmi beaucoup
d'autres."
"Donc, oui à la démocratie
participative, non à la démocratie punitive", ajoute-t-il. "Aucun
socialiste n'a le monopole du peuple."
L'ancien
Premier ministre affirme qu'il est aujourd'hui "le seul des trois
candidats à défendre vraiment" le projet socialiste et demande aux
militants du PS de se prononcer "sans se laisser impressionner par la
mousse médiatique ou le bruit des sondages".
"Je
suis tout simplement à gauche", dit également Laurent Fabius, qui
assure avoir tiré les leçons du 21 avril 2002 et de l'élimination du
candidat socialiste Lionel Jospin par le candidat d'extrême-droite
Jean-Marie Le Pen au premier tour de la dernière présidentielle.
"J'ai
tiré les leçons de la mondialisation financière, de la gravissime
menace écologique et de la précarisation tous azimuts", ajoute-t-il. |