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Gauche ouvrière et chrétienne
30 avril 2006

Quand la France rase illégalement maisons et bidonvilles



LE GOUVERNEMENT FRANCAIS N'A PAS ENCOORE DES SCANDALES AU PLUS DE L'ETAT ACTUELLEMENT ,DE CEUX QUE VONT FAIRE LA LOI CONNTRE L'IMMIGRATION DE SARKOSY ,IL FAUT QU'IL FASSE SCANDALE EN GUYANNE.
ALORS QU'IL EST INTERDIS D'EXPULSER QUIQUE CE SOIT ACTUELLEMENT EN GUYANNE ,IL FAUT QUE LE GOUVERNEMENT LE FASSE FAIRE.
ET EN PLUS DETRUIRE DES HABITATIONS SANS AUCUNE AUTORISATION JUDICIARE,DONC TOUT A FAIT ILLEGALEMENT,CELA RESSEMBLE PLUS A UN ACTE DE REPRESAILLE QU'A UNE ACTION JUSTIFIEE.
IL EST A ESPERE QUE LA JUSTICE POURRA FAIRE SONT TRAVAIL ET POURRA PUNIR LES FAUTIFS MEME S'ILS SONT BIEN PLACE,COMME LE PREFET.
POUR NOS AMIS GUYANNAIS ,IL EST AUSSI GRAND TEMPS QUE TOUT LE GOUVERNEMENT DEMISSIONNE ET QUE NOUS AYONS UNE NOUVELLE REPUBLIQUE?CE SERAIT DANS L'INTERET DE TOUS LES FRANCAIS.

La police municipale de Cayenne en Guyane a délogé jeudi des habitants d’un quartier où un gardien de la paix a été récemment tué par balle. En présence du maire, une pelleteuse a ensuite rasé le bidonville. Le procureur de la République a demandé l’ouverture d’une enquête. L’affaire intervient après que l’Etat a été condamné fin mars pour avoir détruit la maison d’un couple guyanais sans décision de justice l’y autorisant. Sept autres constructions avaient été démolies illégalement lors de la même opération.

De notre correspondant en Guyane

Jeudi 27 avril, une pelleteuse louée par la mairie de Cayenne rase le bidonville d’un quartier où un policier a été tué par balle à la mi-avril. La police municipale expulse une quinzaine de Guyaniens (ressortissants du Guyana) de maisons de tôles illégales. Leurs biens sont emportés dans la benne d’un camion de la ville de Cayenne. Ils sont sans logement. L’un d’entre eux détient un titre de séjour depuis plus de 20 ans.

En Guyane, les expulsions sont interdites du 1er mars au 15 juillet, période de la saison des pluies. La mairie de Cayenne a pourtant mené une opération d'expulsion et de démolition d'un bidonville.(Photo : Ronan Létar)

En Guyane, les expulsions sont interdites du 1er mars au 15 juillet, période de la saison des pluies. La mairie de Cayenne a pourtant mené une opération d'expulsion et de démolition d'un bidonville.
(Photo : Ronan Létar)

Le procureur de la République a déclaré, jeudi soir sur RFO, que l’opération de la mairie de Cayenne lui semblait illégale pour deux raisons : la police municipale s’est substituée à la force publique et les expulsions sont interdites du 1er mars au 15 juillet à cause de la saison des pluies. Contacté, Jean-Claude Lafontaine, le maire de Cayenne, n’a pas répondu à notre demande d’interview laissée sur son téléphone portable. L’opération aurait, de plus, été réalisée sans décision de justice, selon une source judiciaire. La

commission sur

l’immigration, présidée par le sénateur guyanais Georges Othily vient de préconiser de simplifier les procédures en matière de démolitions de maisons illicites en donnant au Préfet le pouvoir de s’exonérer de décision de justice. Mais en Guyane, les autorités semblent avoir déjà « simplifié » les procédures.

Un manque criant de logements

« On croit détruire des murs mais on défonce des cœurs ». C’est d’abord Monseigneur Lafont, évêque de Cayenne qui, planté face aux pelleteuses louées par la préfecture, en octobre 2005 à Matoury, oppose ses mots : « j’avais l’impression d’un cirque mal fagoté où l’on faisait venir toute la presse, radio, télévision. C’était plus politique que légal et surtout l’aspect humain était nié ». A l’époque, l’Etat multiplie les opérations de démolitions de maisons illicites (78 sont alors prévues pour 2005) sans reloger les familles expulsées. « Fin 2002, l’arrivée du préfet Mancini (ancien chef du Raid) a marqué une reprise en main de l’Etat », estime un cadre de la DDE (Direction départementale de l’équipement), « avec les démolitions et les opérations  Anaconda contre l’orpaillage illégal ».

Sur une population de 200 000 habitants, la Guyane compterait 8 000 habitation construites de manière illicite et 1 000 nouvelles maisons sans permis sortiraient de terre chaque année, selon la DDE. Il s’agit majoritairement des maisonnettes de bois et de tôles mais aussi parfois de villas. Fin 2005, un fonctionnaire du service du cadastre a été condamné pour avoir construit un carbet (une grande case) sans permis mais avec piscine sur une concession lui appartenant. La justice l’a condamné à une simple amende.

L’Etat français condamné par la justice

« Beaucoup d’Haïtiens construisent de grandes maisons en ciment sans permis puis y louent des piaules », indique un juge du tribunal de Cayenne, « chaque semaine, je me prononce sur des constructions illégales ». Souvent, les gens construisent ainsi parce que l’aménagement du territoire accuse un lourd déficit : 89,9 % des terres appartiennent à l’Etat et 3,3% seulement du territoire de la Guyane est cadastré. En outre, « moins de 1 500 logements sont disponibles par an quand il en faudrait 3 000 mais des opérations de RHI (résorption de l’habitat insalubre) s’accélèrent à Kourou, Cayenne, Matoury. Au mieux, il faudra 10 ans pour résorber le retard», calcule Hervé Brunelot, chef de l’urbanisme à la DDE. En Gyane, la population a presque doublé en 15 ans avec une forte natalité et une poussée migratoire. 13 000 familles sont en attente de logements sociaux.

Les opérations de démolition se passent parfois mal. Fin octobre 2005, l’une d’elles provoque des émeutes à Matoury (à

10 km

de Cayenne) : des voitures sont incendiées ainsi qu’une maison proche du lieu des démolitions : celle du conducteur de la pelleteuse louée par la préfecture. Des associations se rendent alors à Paris et appuyés par le DAL (association Droit au logement), sont reçues aux ministères de l’Outre-mer et du Logement. Les jugements de démolitions sont suspendus dans des zones faisant l’objet de RHI.

C’est alors qu’un coup de tonnerre intervient le 24 mars 2006. L’Etat est condamné à verser 121 500 euros au couple Soudine pour avoir détruit sans décision de justice, fin 2004, la maison que la famille du mari habitait depuis 40 ans. Le jugement fustige de plus « une destruction intervenue quelques jours avant Noël sans délai de prévenance, ni relogement proposé. » Sept autres constructions ont été détruites, sans décision de justice, lors de cette opération du 15 décembre 2004. Trois autres familles délogées vont, à leur tour, porter plainte, notamment, Marta, une Brésilienne qui s’était retrouvée durant 5 jours à dormir sous un manguier avec son bébé d’un mois et ses 4 autres enfants. Et Edson, agent de sécurité et sa famille qui ont dormi 4 mois par terre dans le studio d’un ami à Cayenne. Ses 3 enfants ont attendu 3 mois, 6 mois et un an avant de retrouver une place à l’école.

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