Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
25 avril 2006

Les institutions étaient moribondes : le CPE vient de les enterrer

EH OUI,CHIRAC ET DE VILLEPIN AVEC LEURS ENTETEMENTS ET VOLTE FACE:L'INTERDICTION DE DEBATTRE D'UNE LOI ET LE JE PROMULQUE ET J'INTERDIS N'ONT FAIT ,AVEC L'AIDE DU SENAT ET DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL SANS OUBLIER SARKOSY ET SES AMIS,QU'ENTERRER LA VemeREPUBLIQUE QUI ETAIT DEJA AGONISANTE.
IL FAUT DONC MAINTENANT LA REMPLACER PAR LA VIemeREPUBLIQUE QUE RECLAME UNE MAJORITE DE FRANCAIS ET QUE LES PRETENDANTS DE GAUCHE A LA PRESIDENTIELLE DEVRONT AVOIR LE COURAGE DE FAIRE







PAR SYLVAIN MULARD ET DIDIER BLANC




 

 

 

Quel paradoxe, ce sont précisément ceux se réclamant du gaullisme qui viennent de donner le dernier coup de grâce à la Vème République. Les premiers coups de boutoirs avaient été donnés il y a bien longtemps de cela par l’Etat RPR, par la corruption endémique générée. La politique des copains et des coquins fissurait les ors de la République. Suivant une progression géométrique, le second septennat de J. Chirac bafoue un peu plus le fonctionnement régulier des institutions et accentue le fossé entre les élus et les électeurs. La mission de destruction du lien social et politique que semble s’être assignée le président de la République ne pouvait être menée à bien par un seul. Aussi se félicite-t-il du renfort du Premier ministre D. Galouzeau de Villepin. A eux deux ils ont réussi à achever les institutions de la Ve République et à ruiner jusqu’à l’idée même d’un Etat stable, efficace et fort. Qu’on en juge. Leur action volontaire et commune est parvenue à réunir les conditions nécessaires à la crise institutionnelle sans précédent que nous vivons depuis le 16 janvier 2006. Première victime de nos institutions : la loi. Malgré l’engagement pris par la loi du 4 mai 2004, d’ouvrir un dialogue « social » avant toute réforme d’ampleur en ce domaine, le Premier ministre a, par sa conférence de presse du 16 janvier 2006 annonçant la création d’un contrat première « embauche », fini de discréditer celle-ci. Les rodomontades des pouvoirs publics - des vœux du président du Conseil constitutionnel en passant par le dernier rapport du Conseil d’Etat – visant à restaurer l’autorité et le prestige de la loi apparaissent pour ce qu’elles sont : une pieuse parole qui ne lie que ceux qui y croient... Cette loi qui à peine promulguée par la volonté présidentielle ne doit surtout pas s’appliquer. Le duo exécutif vient d’inventer la loi virtuelle ! Deuxième victime : le Parlement. L’Assemblée nationale, amputée par l’utilisation ayatollesque de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour empêcher l’expression légitime – parce qu’issue du suffrage universel – de la gauche, n’est plus qu’un théâtre d’ombres. Le Sénat, en multipliant les outrages à son propre règlement pour accélérer le « débat parlementaire » et aboutir au vote du 9 mars 2006, sans modifier d’un pouce l’article 8 portant sur le CPE, a confirmé ce qu’il est profondément : le représentant une France rance, rétrograde par son ignorance de l’alternance, arrogant à force d’irresponsabilité, il n’est que temps qu’il regagne le néant qu’il n’aurait pas du quitter en 1946. Troisième victime : le Conseil constitutionnel. Par sa décision du 30 mars 2006, il est devenu la troisième chambre introuvable, un Sénat bis. A l’excès de finesse qui a consisté à censurer les deux articles sur la méthode de décompte des effectifs salariés d’une entreprise (pour en exclure, évidemment, la sous-traitance) et non le CPE, au pris d’un raisonnement qui nie le droit de la République, le Conseil n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été : le défenseur des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Pire, abandonnant les habits du gardien vétilleux des compétences parlementaires, il est devenu à lui seul le Parlement ou ce qui revient au même, sa chambre d’appel. Ce n’est plus la politique saisie par le droit ni même le droit saisi par la politique, mais la politique saisie par le politique. Le respect de la légalité constitutionnelle n’est plus que le paravent des combinazione. Quatrième victime, la séparation des pouvoirs. Schéma inédit sous la Vème République, le chef du parti majoritaire, N. Sarkozy de Bagy-Bocsa, dicte sa volonté non seulement aux deux assemblées, mais également aux représentants de l’exécutif. Plus fort que le secrétaire général du Parti communiste de la défunte URSS, le président de l’UMP cumule les pouvoirs à un niveau inégalé à ce jour, l’éventualité de son élection présidentielle lui permettrait probablement de dépasser un tel seuil. Sans doute est-ce au fond son unique et véritable motivation. Faut-il rappeler que les fondateurs de la Vème exprimaient un profond ressentiment à l’égard du système des partis. Au final, que reste-t-il de la Vème du chiraquisme agonisant ? Un régime cumulant les tares de la IV République et celles de la Vème, il n’est que temps que du champ de ruine émerge un nouveau régime, donnant corps à la 6e République parlementaire, démocratique et sociale.

 

Publicité
Commentaires
Publicité