REACTIONS DES SYNDICATS AU CONTRAT PREMIERE EMBAUCHE
la gauche ouvriere et chretienne ne donne pas de commentaire sur ces reactions qui rejoignent ce qu'elle a dit precedemment PARIS (AP) - Le Premier ministre Dominique de Villepin
a provoqué lundi une levée de boucliers des syndicats qui -à
l'exception de la CGC- dénoncent un renforcement de la précarité avec
la création du contrat première embauche (CPE) pour les moins de 26 ans. Voici les réactions des principales confédérations. Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT: "Le
Premier ministre ignore ses engagements puisqu'il décide d'étendre le
contrat nouvelles embauches (CNE) sans aucune évaluation
contradictoire", a-t-elle déclaré à l'Associated Press. "On s'aperçoit que ce contrat devient la porte d'entrée quasi unique dans l'emploi pour les jeunes. Le Premier ministre va ainsi entériner une précarité généralisée". "Cette
mesure prise pour les jeunes à son corollaire dans le recours facilité
à l'intérim, alors que le Premier ministre appelle à une réforme du
contrat de travail. En fait, c'est une marche importante vers
l'institutionnalisation d'un contrat précaire pour tous". La CGT souhaite une action unitaire avec les autres syndicats. Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO: "Contrairement
à ce que dit le Premier ministre, le contrat première embauche est une
extension du contrat nouvelles embauches avec la même période d'essai
de deux ans. Aujourd'hui, alors qu'on n'a aucune évaluation sérieuse du
CNE, on l'étend à toutes les entreprises pour les moins de 26 ans ce
qui représente d'ailleurs une discrimination à leur encontre", a-t-il
déclaré à l'Associated Press. Selon lui, "il y a bien une
volonté de, petits bouts par petits bouts, grignoter le CDI. Et
l'annonce du Premier ministre d'une discussion sur la réforme du
contrat de travail s'inscrit dans cette démarche". La CFDT: "Dominique
de Villepin choisit de répondre à la précarité des jeunes par un
nouveau contrat précaire. Malgré les mesures d'habillage (...), il
s'agit ni plus ni moins d'un 'CNE jeunes' pour les entreprises de plus
de 20 salariés qui instaure une discrimination par l'âge dans l'accès à
l'emploi", dénonce la confédération de François Chérèque dans un
communiqué diffusé lundi. "Loin de sécuriser les parcours
professionnels, cette mesure donne au contraire aux employeurs la
possibilité de licencier les jeunes sans motif et à tout moment",
poursuit la confédération. Le syndicat estime que "l'accès des
jeunes à l'emploi mérite autre chose qu'un contrat standard qui ignore
la diversité des niveaux de qualification et des parcours initiaux". Jacques Voisin, président de la CFTC: Le
CPE "reste à préciser", a déclaré M. Voisin à l'Associated Press. Selon
lui, ce nouveau dispositif reste pour l'heure "dans la logique du
corvéable et jetable à merci" pour les salariés, alors que de nouvelles
exonérations de charges sont annoncées pour les entreprises. "On
est encore dans une logique de plus de souplesse pour l'entreprise et
d'allégements des charges, sans se poser la question de la
compensation. On ne peut pas demander aux partenaires sociaux de
réfléchir à la réforme du financement de la protection sociale et
continuer sur cette logique d'allégements des charges sans contrepartie
qui conduit à une déresponsabilisation des entreprises". Bernard Van Craeynest, président de la CGC: "On
a toujours dit qu'il valait mieux maintenir quelqu'un le plus possible
dans l'emploi plutôt que de le détruire en le faisant passer par le
chômage", a-t-il déclaré à l'Associated Press. "Le CPE nous
semble présenter l'intérêt d'une période probatoire de deux ans
nettement plus courte que les huit à onze ans que mettent en moyenne
les jeunes aujourd'hui pour intégrer un emploi". "Mais comme
pour le CNE, il faudra voir si ce dispositif permet de lever la
barrière psychologique qui fait que les chefs d'entreprises hésitent à
embaucher les jeunes et les moins jeunes. On verra à l'issue des deux
ans si les patrons vont jouer le jeu et ne pas licencier pour reprendre
des gens derrière avec le même dispositif". AP
Emploi des jeunes: réactions négatives des syndicats