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Gauche ouvrière et chrétienne
22 novembre 2005

CONTRE LA PRECARITE.UNISSONS NOUS POUR MIEUX COMBATTRE

La precarite tous presque tout le monde,mais surtout: les ouvriers ,les employes (que  soit du prive ou du public);depuis plusieurs annees les ouvriers et employes qui etaient des gens de gauche et votant a gauche ont ete et sont deçus des differents partis de gauche ;et ces electeurs soient ils s'abstiennent de voter soit ils votent a l'extreme droite(puisqu'ils n'ont pas d'autres choix);c'est pourquoi que la gauche ouvriere et chretienne appelle tous ces deçus des differents partis de gauche de s'unir ,de se rassembler avec elle ,en fesant un mouvement,pour pouvoir dire et demander ce que nous voulons,ce que vous voulez;s'unir pour faire entendre notre,votre voix au niveau nationnal et que les partis de gauche,en particulier,prennent en fin en compte ;car,pour la gauche ouvriere et chretienne  les ouvriers et les salariers de toutes origines et categoris peuvent etre de tres bons representant de la classe ouvriere
la precarite ne tous pas seulement les jeunes des banlieux

lisez ce qui suit et vous comprendrez

La crise sociale française : des nouvelles précarités, des salariés plus isolés
         

LE MONDE | 21.11.05 |         

                                         

                                      

               
                  
                  





               
                  

Au premier regard, la société française reste la société de classes qu'elle était dans les années 1950, avec un haut et un bas bien identifiés, se reproduisant implacablement de génération en génération.

Non seulement les classes populaires (ouvriers et employés) n'ont pas disparu, mais elles représentent toujours la majorité de la population active (environ 60 %). En apparence, leur situation salariale reste également très stable : un ouvrier (ou un employé) gagne 2,5 à 3 fois moins qu'un cadre, aujourd'hui comme il y a vingt ans. De même, le chômage touche toujours 3 ou 4 fois plus souvent les ouvriers ou les employés que les cadres. Enfin, la démocratisation de l'accès à l'enseignement secondaire n'a pas vraiment atténué les inégalités considérables de perspectives scolaires et sociales pour les enfants des différentes catégories.

 

         
                                                               
BIOGRAPHIE
         

Eric Maurin, 42 ans, est directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) depuis 2004. Ancien élève à Polytechnique et à l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae), il a d'abord fait carrière à l'Insee. Economiste, il aborde les questions de société à partir de statistiques inédites.
Son dernier ouvrage, Le Ghetto français (La République des idées/Le Seuil, 96 p., 10,50 euros), décrit les mécanismes de ségrégation en France.

                   
         
L'échec scolaire au primaire et au collège reste 4 à 5 fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres : une majorité des enfants de cadres finiront cadres et une toute petite minorité (moins de 10 %) finiront ouvriers ou employés ; inversement, une majorité des enfants d'ouvriers finiront ouvriers ou employés. En somme, si l'on regarde le paysage à partir des catégories forgées dans l'après-guerre — ouvriers, employés, cadres, etc. —, il nous renvoie l'image d'une France très stable.

Et pourtant, tout a changé.

Le symptôme le plus cru en est la crise générale de la représentation politique : des pans entiers du salariat modeste ont déserté la gauche et ne se sentent plus du tout représentés par les partis traditionnels. En mai 1981, le Parti socialiste rassemblait 74 % du vote ouvrier ; en avril 2002, il n'en captait plus que 13 %. La droite parlementaire ne profite guère de ce rejet : le vote des classes populaires a d'abord nourri la montée de l'abstention et, en second lieu, le vote pour les extrêmes. Lors de la dernière élection présidentielle, près du tiers des ouvriers qualifiés et des contremaîtres ont voté pour l'extrême droite.

Que s'est-il donc passé ? En réalité, les instruments mobilisés pour décrire le social racontent une société en trompe-l'oeil.

Les mêmes mots — ouvriers, professions intermédiaires, cadres... — décrivent des réalités sociales n'ayant plus beaucoup à voir avec la situation des années 1970. La classe ouvrière puissante et organisée a cédé la place à un nouveau prolétariat de services, invisible et dispersé. Employés de commerce, personnels des services directs aux particuliers, chauffeurs, manutentionnaires... Quelques métiers de services peu qualifiés regroupent désormais à eux seuls plus de 5 millions d'actifs, près de 3 fois plus que les ouvriers qualifiés de type industriel, figure naguère centrale de la classe ouvrière.

Un peu plus haut dans la hiérarchie salariale, les professions intermédiaires se divisent de plus en plus profondément entre une fonction publique surdiplômée, agressée par le rétrécissement du périmètre de l'Etat, et des classes moyennes du privé de plus en plus menacées par l'insécurité professionnelle. Plus haut encore, les emplois de cadres se sont multipliés, mais leur statut s'est inexorablement banalisé, surtout dans le privé : un nombre croissant d'entreprises gèrent leurs effectifs de cadres comme auparavant ceux de leurs salariés ordinaires.

Un même mouvement de fragilisation des relations d'emploi traverse le haut comme le bas de la société, divisant et transformant les anciennes classes sociales. Encore résiduels au début des années 1980, les contrats à durée déterminée représentent désormais plus des deux tiers des embauches. Ils sont devenus un passage obligé pour quiconque doit trouver ou retrouver un emploi. Un tiers seulement des contrats temporaires sont transformés en contrats à durée indéterminée.

Les emplois se créent aujourd'hui dans des termes plus incertains que naguère. Par la suite, leur destin s'écrit de façon également beaucoup plus aléatoire. Au-delà des hauts et des bas de la conjoncture, le risque annuel de perte d'emploi pour le chômage a augmenté en vingt ans de 30 % environ, dans tous les métiers salariés. Aux pires moments des restructurations du début des années 1980, 4 % des salariés perdaient leur emploi pour se retrouver au chômage l'année suivante. Quinze ans plus tard, durant la phase exceptionnelle de créations d'emplois de la fin des années 1990, ce même taux de perte d'emploi était supérieur à 5 %. La croissance n'endigue plus la montée de l'insécurité des emplois, laquelle est surtout très nette dans le secteur des services.

La fragilisation des relations d'emploi touche tout le monde, mais à des degrés divers. Les métiers d'ouvrier et d'employé sont certes davantage exposés que les métiers plus qualifiés, mais — au sein de chaque grande classe sociale — les emplois impliquant une relation de service sont davantage exposés que les autres. Plus de 25 % des employés de commerce et des personnels des services directs aux particuliers sont au chômage ou sous contrats à durée limitée, près de 2 fois plus que la moyenne nationale. Les inégalités de salaires sont restées très stables en France, mais les inégalités d'exposition à des conditions d'emploi fragiles ont augmenté considérablement.

La proportion d'ouvriers sous contrats précaires est aujourd'hui 7 fois plus forte que celle des cadres, alors que ce rapport n'était que de 1 à 4 vingt ans plus tôt. Ces nouvelles formes d'inégalité sont aujourd'hui bien plus profondes que dans la plupart des autres pays occidentaux. Elles génèrent des disparités de statut inédites, assez spécifiques à la France et qui sont en réalité des inégalités dans le rapport à l'avenir et dans le degré de socialisation. Elles représentent l'une des dimensions essentielles de la nouvelle architecture sociale.

Beaucoup plus que la mondialisation, c'est l'avènement d'une économie tournée vers la production de services qui transforme la condition salariale (les métiers ouvriers eux-mêmes s'exercent désormais en majorité dans les services). Au fur et à mesure qu'elles s'enrichissent, nos sociétés se détournent des produits industriels standardisés. Les entreprises industrielles elles-mêmes deviennent un lieu où se créent de plus en plus d'emplois de services (services d'études et de commercialisation notamment), à la périphérie de la production à proprement parler.

a suivre

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