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Gauche ouvrière et chrétienne
9 mai 2008

ÉTATS-UNIS • Le New York Times lâche Clinton

Après les primaires en Indiana et en Caroline du Nord, le ton a changé dans la presse américaine. Barack Obama est désormais vu comme le candidat d'office et le plus sérieux pour représenter le Parti démocrate, comme l'affirme The New York Times.
On entend partout que Hillary Clinton ne remportera pas l'investiture démocrate et qu'elle devrait se retirer de la course. Nous sommes convaincus qu'elle a parfaitement le droit de rester dans la course et d'affronter Barack Obama aussi longtemps qu'elle le souhaite et qu'elle en a les moyens. C'est le fondement du processus démocratique.

Mais nous sommes également intimement persuadés que Mme Clinton ferait une énorme erreur – pour elle-même, pour son parti et pour le pays – si elle s'entêtait à poursuivre cette campagne agressive chargée de sous-entendus racistes.

Après huit années catastrophiques sous la présidence de George W. Bush, les Etats-Unis ont besoin d'une rupture. Et pour l'instant, le sénateur John McCain nous prépare un Bush II : une guerre sans fin en Irak, des réductions d'impôts pour les riches alors que la classe moyenne peine à joindre les deux bouts, des tribunaux assaillis par des activistes de droite bien décidés à défaire les avancées obtenues en matière de droits et de libertés civiles et d'autres domaines d'une importance vitale.

Le Parti démocrate doit présenter le candidat le plus efficace et le plus charismatique possible. Et ce n'est pas en multipliant les publicités désobligeantes et les querelles stériles qu'il risque d'atteindre cet objectif. Si M. Obama l'emporte dans une telle atmosphère, il en sortira encore plus amoindri et l'unité du parti ne sera que plus difficile à retrouver. Qu'elle gagne ou qu'elle perde, la réputation de Mme Clinton sera plus détériorée que jamais. Les millions d'Américains qui ont voté pour elle méritent mieux que cela. Ces deux derniers jours, les deux candidats ont promis de faire l'unité du parti et M. Obama pourrait s'attacher davantage à modérer les élans de son équipe de campagne ainsi que ses partisans qui passent leurs journées à traîner Mme Clinton dans la boue.
Les superdélégués qui ne se sont pas encore prononcés devraient cesser d'entretenir le suspense. Sauf rares exceptions, il n'y a aucune raison valable (en dehors d'éventuelles négociations de dernière minute) pour que les superdélégués des Etats qui ont déjà voté gardent leurs positions secrètes. Les autres devraient rendre leur choix public dès que les primaires auront lieu dans les prochaines semaines.

Il y a encore beaucoup de sujets que les sénateurs Clinton et Obama doivent aborder ces prochaines semaines. Pour commencer, qu'ils nous expliquent comment ils comptent sortir le pays de cette guerre désastreuse menée par le président Bush en Irak. Un débat consistant sur la santé et la crise du crédit immobilier permettrait également de rappeler à tous les électeurs américains le véritable enjeu de ces élections. Le futur candidat serait ainsi mieux préparé pour les joutes oratoires de cet automne.

Nous avons soutenu Mme Clinton et nous savons qu'elle a beaucoup de choses à apporter. Mais, au lieu de nous faire part de ses grandes idées, Mme Clinton préfère confier à USA Today qu'elle serait une meilleure candidate parce qu'un récent sondage a montré que "la cote de popularité du sénateur Obama chez les Américains blancs qui travaillent, qui travaillent dur, chutait de nouveau". Et elle a ajouté : "C'est une tendance qui s'installe."

Oui, c'est une tendance – et une tendance qui n'a rien de nouveau et qui est des plus sordides. C'est à Mme Clinton d'y mettre fin si elle espère avoir la moindre chance de remporter l'investiture démocrate ou de préserver son intégrité et son influence en cas de défaite.
Editorial
The New York Times

le courrier international 09/05/08

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