Hôpital de Carhaix. La Région recrute un expert

Il semblerait qu'il n'y aurait pas que Carhaix qui serait dans ce cas et qui risque de fermer pour une raison ou une autre.

mais ,si la région et tous ceux qui préparent un projet pour sauver ,garder l'hopital de Carhaix ,réussissent

et pourquoi n'y arriveraient ils pas

cela donnera un espoir à d'autres petits hopitaux

Le président de la G.O.C.

Jusqu’alors observatrice critique du processus de fermeture de l’hôpital de Carhaix, la Région a décidé de s’engager dans le combat pour le maintien des services.

« Au conseil régional, nous sommes très attentifs à l’équilibre des territoires bretons et nous nous sommes engagés fortement pour maintenir la vitalité du Centre-Bretagne », explique Maria Vadillo, vice-présidente chargée des solidarités. « Nous cofinançons la RN 164, le centre culturel de Kérampuil, le centre des congrès Glenmor, l’animation territoriale de santé et les programmes de lutte contre la désertification, notamment médicale. Nous attendons que notre démarche volontariste soit partagée par l’État, en l’occurrence l’Agence régionale de l’hospitalisation ». Pour l’élue, la fermeture des services actifs de l’hôpital de Carhaix réduirait à néant tous les efforts menés par les collectivités de la région pour que tous les Bretons puissent accéder équitablement aux services de nécessité.

Contrat non respecté

« Je siège à la commission exécutive de l’ARH et je pensais que le rôle des politiques pouvait y être important », poursuit-elle, en constatant avec amertume qu’il n’en est rien.

« Nous avons participé à l’élaboration du Sros (*), dans lequel l’ARH s’engageait à aider l’hôpital de Carhaix à vivre jusqu’en 2010. D’ici là, nous devions trouver les moyens d’assurer la pérennité de l’établissement. En choisissant de fermer avant que nous n’ayons pu avancer sur ce dossier, le nouveau directeur de l’ARH ne respecte pas le contrat ! ».

« Rien n’est interdit »

À défaut d’avoir eu le temps de mettre au point des propositions, la Région a décidé de faire face à l’urgence en sollicitant « une personne-ressource de haut niveau ». Il s’agit d’un médecin qui, depuis vingt ans, intervient comme consultant en France et à l’étranger. Sa spécialité : les restructurations hospitalières et des regroupements de plateaux techniques public-privé. « La commande n’est pas de refaire le diagnostic de l’ARH, même si ce diagnostic est contestable à bien des égards », précise Maria Vadillo. « Ce que nous attendons de lui, c’est de tracer le chemin qui permettra d’atteindre l’objectif fixé : le maintien des services de l’hôpital. Quant aux manières d’y parvenir, rien n’est interdit ». Rien sauf, naturellement, l’appel à contribution des collectivités : « Elles n’ont ni la volonté, ni les moyens de se substituer à l’État ». * Schéma régional d’organisation des soins, signé en 2006.

Alain Le Bloas

Carhaix. « Sûr qu’on y arrivera »

Progressivement, Carhaix s’érige en porte-drapeau des hôpitaux dont les services actifs sont aujourd’hui menacés. Hier, plus de 1.500 personnes s’y sont à nouveau réunies pour affirmer, encore une fois, leur refus de voir la maternité et la chirurgie rayées de la carte.

L’hôpital et ses défenseurs viennent pourtant de vivre quelques jours tourmentés avec la diffusion du rapport d’expertise contesté sur l’établissement. À la tribune, Jean-Yvon Roudaut, président du comité de défense, était visiblement ému : « Après l’ouragan médiatique qui s’est abattu sur nous, votre présence nous met du baume au cœur. Nous avons également reçu des messages de soutien de Sainte-Affrique, Gap, Saint-Brieuc, Clamecy... Tous nous disent que notre combat est aussi le leur. Notre espoir nous vient du futur comité de projet, aidé par le conseil régional (lire par ailleurs) et porté par le Pays Cob. Il est urgent de faire des contre-propositions, puisqu’Antoine Perrin, directeur de l’ARH, vient à Carhaix le 15 mai. Mais je suis sûr que nous arriverons à vaincre ».

Des actions à venir

Une certitude partagée par Michel Balbot, conseiller régional. « Le but avec ce comité de projet est, dans un premier temps, de paralyser l’action de l’ARH. Mais surtout, de proposer un vrai projet de développement, avec des coopérations avec le CHU de Brest et Quimper pour régler les problèmes de recrutement, mais aussi avec d’autres structures publiques et privées, des associations... Et je suis persuadé que ce projet sera accepté, car ce sera le seul ». En attendant, les défenseurs de l’hôpital promettent de maintenir la pression sur l’ARH et l’État, par des actions spectaculaires et régulières. Hier, en quelques minutes, à l’issue du rassemblement, environ 300 personnes se sont inscrites pour participer à leur organisation.