scandale .1 % logement : les comptes pas très clairs du Medef
Maintenant c'est au tour du MEDEF ,et cela après l' UIMM ;
il y a vraiment quelques choses de" pourris " dans la sphère patronale et cela au détriment de tous les salariés
et ce sont ces personnes qui veulent imposer leurs "lois" aux salariés ,il serait temps qu'il y ait un bon balayage dans les institutions patronales et que soit rendu aux salariés ce qu'ils ont donné à leurs amis
ou ce sont servis pour briser les grèves et donc les intérêts de leurs salariés
le Président de la G.O.C.
Odile Plichon
vendredi 25 avril 2008 | Le Parisien
Alors que Laurence Parisot brocarde l'UIMM pour l'opacité de sa gestion, notamment sur le logement social, il semble que le Medef ne fasse pas non plus toute la lumière sur l'utilisation de certains fonds dans ce domaine. Révélations.
LA MEILLEURE défense reste toujours... l'attaque. La semaine dernière, en lançant un audit sur l'argent du 1 % logement - chaque année, un pactole de près de 4 milliards d'euros aide les salariés à dénicher un appartement bon marché -, la présidente du Medef, Laurence Parisot, mettait officiellement en branle une opération mains propres sur ce secteur dirigé par un ancien de l'UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie) : depuis deux ans, c'est en effet Daniel Dewavrin qui préside l'Union d'économie sociale pour le logement (UESL), l'organisme chapeau des 132 collecteurs du 1 % logement.
Entre la vertueuse colombe patronale et les métallos en col blanc, il y aurait donc un gouffre séparant la probité de la mauvaise gestion. Voilà pour le discours. La réalité, elle, est plus nuancée...
En 2007, le budget 1 % logement du patronat a doublé... Le bilan financier 2007, tout juste dévoilé aux administrateurs de l'UESL, est très clair : l'an dernier, le patronat a reçu directement ou indirectement près de 2,8 millions d'euros au titre du 1 % logement. Sacrée augmentation : l'année d'avant, le Medef avait perçu deux fois moins (1,36 million d'euros). L'explication ? Au coeur de l'été 2007, des moyens complémentaires ont discrètement été alloués aux partenaires sociaux : 3 millions, dont 2 pour le patronat (Medef et CGPME).
... mais ce bond n'apparaît pas dans les comptes. Si l'on se réfère aux comptes officiels du Medef, en revanche, le poste de recettes lié au 1 % logement était de 1,21 million d'euros en 2006 et de 1,23 en 2007, en stagnation, donc. Où est passée la différence ? En fait, le gros bonus décroché depuis 2007 atterrit dans l'escarcelle d'une structure satellite, l'Association Entreprises et Logement (AEL). Inaugurée en septembre 2007 en présence d'Etienne Guéna et de Christian Baffy (le patron de la branche bâtiment est par ailleurs le trésorier du Medef), cette nouvelle structure, se veut un « lieu de débat », nous explique son président Alain Sionneau, qui annonce le lancement de plusieurs études sur le logement. Cette petite association (sept salariés) bénéficie en tout cas de gros moyens : en octobre 2007, l'UESL (qui compte parmi ses administrateurs Guéna et Sionneau) lui a octroyé 1,5 million d'euros pour financer son seul loyer pendant trois ans. Selon nos calculs, cette somme permettrait d'héberger 60 salariés dans des bureaux de 1 000 m2 situés sur les Champs-Elysées ! Interrogé, un proche de Laurence Parisot précise, gêné, qu'AEL n'a « pas été conçue par nous » et que, même si cette association a « demandé son adhésion » au Medef, ce « processus d'adhésion est suspendu en attendant le résultat de l'audit ». Ou comment renier... ce que l'on a créé.
Le Monsieur Logement du Medef dans la tourmente. Dans le petit milieu du 1 % logement, la plupart des postes clés sont en fait occupés par des responsables issus des rangs du Medef. Pendant vingt ans, c'est d'ailleurs le Monsieur Logement social de l'organisation patronale, Etienne Guéna, qui a présidé le gendarme du secteur, l'Anpeec*... avant de démissionner précipitamment, en septembre 2007. Depuis, les ennuis se sont enchaînés. Etienne Guéna comme Alain Sionneau (l'ancien patron de la fédération du bâtiment), tous deux administrateurs de la Foncière Logement, sont critiqués pour avoir accepté de toucher plus de 8 000 € brut par mois alors qu'en théorie les administrateurs sont bénévoles (lire nos éditions du 29 octobre 2007). En décembre, Laurence Parisot avait d'ailleurs « invité » Alain Sionneau à venir s'expliquer devant le conseil exécutif du Medef...
* Anpeec : Agence nationale pour la participation des employeurs à l'effort de construction.
Laurence Parisot, présidente du Medef, a lancé l'opération mains propres pour faire toute la lumière sur les comptes du 1 % logement. Ironie du sort, les comptes des organisations patronales dans ce domaine ne sont pas très clairs non plus. (LP/OLIVIER CORSAN ET FREDERIC DUGIT.)
Source : compte de résultat 2007 de l'UESL (l'Union d'économie sociale pour le logement).