Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
25 avril 2008

Législatives iraniennes sur fond d’inflation et de tensions sociales

Après des limogeages, à répétition de ministres qui-étaient contre la politique du premier ministre , viennent donc des élections législatives.

les iraniens vont ils envoyer un message clair à leurs dirigeants , au moyen des législatives?

si oui, les responsables iraniens vont ils modifier leur politique en faveur des iraniens eux mêmes?

vont ils leur donne plus de liberté ,le moyen de vivre normalement ?

cela sera à suivre après les législatives ,ce n'est pas sur que leurs dirigeant desserrent les étreintes alimentaires ,budgétaires de peur de perdre de leur autorité

et si les iraniens n'obtiennent pas satisfactions pourront ils ,auront ils le courage ,la force de se rebeller?

Le Président de la G.O.C.

Critiqué de toutes parts, Mahmoud Ahmadinejad affronte une crise politique.

Envoyé spécial à Téhéran JEAN-PIERRE PERRIN

QUOTIDIEN : vendredi 25 avril 2008

 

Les prix s’envolent, les ministres valsent et Mahmoud Ahmadinejad tonne de discours en discours contre les «mafias» qui, selon lui, détruisent l’économie iranienne. C’est dans ce contexte de grave crise que l’Iran vote aujourd’hui pour le second tour des élections législatives. Une crise qui divise les milieux conservateurs et fragilise le président iranien à un an des élections présidentielles.

Ce qui provoque cette tourmente politique, c’est d’abord le niveau de l’inflation. Officiellement, celle-ci s’est élevée à 18,4 % l’an passé et à 22,5 % en janvier, bien plus, selon les économistes indépendants. «En trois ans, la même côtelette d’agneau est passée de 3 000 à 8 000 tomans. La hausse est la même pour le veau ou le poulet. Même les gens aisés ne peuvent plus acheter de viande», se plaint Hamid, 22 ans, boucher du marché Vali Asr, au centre de Téhéran, qui, pour compenser la perte de sa clientèle, a dû acheter deux autres magasins. Pareil pour les fruits et légumes dont les prix, selon Ali, 23 ans, épicier dans ce même bazar, «ont été multipliés par quatre ou cinq en deux-trois ans, ce qui [lui] a fait perdre la moitié de [ses] acheteurs».

«Cri du peuple». «En moyenne, indique l’économiste Saeed Leilaz, l’inflation est de 25 % dans l’alimentation, mais elle atteint 100 % pour ce qui concerne le logement. Ce qui fait que, brutalement, des millions d’Iraniens sont tombés sous le seuil du minimum vital. Aujourd’hui, la plupart des conflits sociaux sont causés par le manque de nourriture.» Selon des sources officielles, de 7 à 10 % de la population vivrait actuellement en dessous de ce seuil - 2 100 calories par jour. Cette situation, sans précédent depuis la fin de la guerre Irak-Iran (1980-1988), qui frappe aussi de plein fouet la classe moyenne, a poussé trois dignitaires religieux à déplorer la politique d’Ahmadinejad. «De plusieurs coins de la nation, on peut entendre les plaintes contre les prix élevés et l’inflation, notamment dans le logement, où le cri du peuple est le plus fort», a ainsi déclaré l’ayatollah ozma (grand ayatollah) Nasser Makarem Chirazi, cité par le quotidien Aftab-e Yazd. «Parfois, ils [les partisans d’Ahmadinejad] pensent que si nous en parlons, cela affaiblit le gouvernement. C’est faux. Si les problèmes économiques ne sont pas résolus, nous aurons des problèmes politiques et culturels», a-t-il ajouté.

Pour Ahmadinejad, l’attaque des hauts religieux - ils ne l’ont jamais aimé - est sévère, car elle contribue à laminer son crédit dans la population. Lors de la campagne de 2005, qui avait vu son élection, il s’était fait le champion de la justice sociale via la redistribution de la manne pétrolière. Ce qu’il a effectivement tenté de faire en injectant massivement dans l’économie des pétrodollars.

«Désastre». D’où l’actuelle inflation à deux chiffres qui ne semble plus pouvoir être contrôlée. Pourtant, l’Iran n’a jamais été aussi riche. Quatrième producteur d’or noir, ses revenus ont atteint les 70 milliards de dollars l’an passé (environ 45 milliards d’euros), alors que sous la présidence du réformiste Mohammed Khatami, ils ne s’élevaient qu’à une douzaine de milliards. Chaque hausse d’un dollar du baril rapporte quelque 900 millions de dollars (574 millions d’euros) à l’Iran. «Ne cherchez pas plus loin : l’actuel désastre est la conséquence de la mauvaise gestion, du manque de produits fabriqués par l’Iran et de la corruption généralisée. C’est provoqué par la domination de l’Etat sur l’économie. Actuellement, 65 à 70 % des entreprises lui appartiennent. Si l’on veut une meilleure économie, il faut changer de cap à 180 degrés», poursuit Saeed Leilaz. Le rôle des sanctions onusiennes ? «Négligeables. Nous sommes habitués depuis trente ans aux sanctions unilatérales américaines, qui sont 100 fois plus contraignantes. Même ensembles elles ne sont pas importantes. Nous sommes entourés de 14 pays dans lesquels l’Iran a pu installer des réseaux très efficaces pour les contourner.»

Ahmadinejad accuse les «ennemis de l’intérieur» et la «mafia économique» de saboter son programme économique, accusant sans les nommer les proches de l’ex-président Hachemi-Rafsandjani, actif en coulisses. Celui-ci a réagi : «La hausse du prix des produits alimentaires touche plus particulièrement les pauvres. Si l’injustice augmente, les gens se révoltent, c’est leur droit.»

Conséquence de cette guerre ouverte entre les clans conservateurs, le président limoge ses ministres les uns après les autres. Le 9 avril, c’était le ministre des Finances, Davoud Danesh-Jafari. Avant, il y a eu le directeur du Plan, le gouverneur de la Banque centrale, le ministre du Pétrole, celui de l’Industrie. Tous s’étaient élevés contre sa politique.

Publicité
Commentaires
Publicité