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Gauche ouvrière et chrétienne
14 avril 2008

Carte famille nombreuse, bien plus qu’un couac

La carte de famille nombreuse ,c'est comme beaucoup d'autres acquis sociaux  ,ce gouvernement voudrait les voir disparaître

ce gouvernement voudrait transposer tout ce qui est américain en France

ce gouvernement veut pauvretiser de plus en plus les français ,meme si des familles aisées profitent de cette carte

le Président de la G.O.C.

La cacophonie et le revirement gouvernementaux sont révélateurs des contradictions dans lesquelles est empêtré Sarkozy.

PAUL QUINIO

QUOTIDIEN : lundi 14 avril 2008

Quel symbole ! «L’affaire» de la suppression supprimée de la carte famille nombreuse de la SNCF, qui la semaine dernière a mis sens dessus dessous la majorité, ne vaut pas seulement pour l’incroyable récit d’un revirement gouvernemental. L’épisode est à lui seul un formidable résumé du casse-tête politique, économique et budgétaire dans lequel se trouvent Nicolas Sarkozy et sa majorité.

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Dégâts. Le chef de l’Etat d’abord. Alors que l’Elysée réfléchit à l’opportunité d’une intervention télévisée pour recadrer son action, son revirement sur la carte SNCF a pour conséquence d’enterrer un peu plus l’illusion de la toute-puissance du «volontarisme» qui l’a, en grande partie, porté à l’Elysée. Voilà un président qui le vendredi 4 avril, lors de son discours sur la réforme de l’Etat, déclarait ne pas avoir «été élu pour commander des rapports, mais pour prendre des décisions qui vont conduire à des changements réels». Et qui le vendredi suivant fait marche arrière toute sur une des 166 mesures censées incarner cette réforme de l’Etat. L’Elysée argumentera qu’il n’y a que les imbéciles qui ne reconnaissent pas leurs erreurs. Soit. Mais dégâts collatéraux il y a bien : la montée au front, couronnée de succès, des associations familiales contre la refonte de la carte SNCF pourraient faire des bébés. Un message est passé : «Protestez, le gouvernement sait reculer.»

L’impréparation gouvernementale ensuite. Claude Goasguen, député UMP de Paris l’a dit ce week-end (lire ci-dessous) : le couac aurait pu être évité avec un peu plus de discussions en amont. Au-delà des gémissements postmunicipales de la majorité parlementaire qui se cachent derrière une telle déclaration, l’improvisation qui a présidé au lancement de la deuxième phase de la réforme de l’Etat laisse effectivement pantois. Question : laquelle des 165 mesures restantes va se révéler être une carte SNCF bis ? Inquiétant pour un gouvernement qui brandit la réforme de l’Etat comme un axe majeur de son action. Tout ça manque de rigueur.

La rigueur justement. L’autre. La vraie. Celle que François Fillon nie mettre en œuvre. L’épisode de la carte famille nombreuse en dit long sur les angoisses budgétaires qui paralysent le gouvernement. Car de quoi s’agissait-il au départ ? D’économiser 70 millions d’euros sur le budget de l’Etat. Autrement dit une broutille. Certes, une broutille plus une broutille plus une broutille finissent par produire de vraies économies. Mais la «faillite» des comptes de l’Etat serait-elle si dramatique qu’elle rend Bercy aveugle politiquement ? L’épisode aura en tout cas scénarisé à merveille la tenaille entre économie budgétaire et crise du pouvoir d’achat dans lequel est enfermé le gouvernement.

Tollé. Ultime enseignement qui doit désespérer Sarkozy : une entreprise comme la SNCF, bien qu’elle traite depuis longtemps ses voyageurs comme des clients plutôt que comme des usagers d’un service public, continue de charrier la symbolique d’un Etat socialement protecteur. Le tollé de la semaine dernière démontre que les Français y restent attachés.

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