Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Gauche ouvrière et chrétienne
12 avril 2008

Un héritage fasciste en Italie parfois revendiqué

Si Bersculoni est élu et  donc prends les rennes de l'Italie ,celle -ci va sûrement aller vers une dictature ,qui ne voudra pas dire son nom,sur le modèle fasciste.

Vu que Bersculoni ,et d'autres avec lui revendiquent un héritage fasciste ,même s'il est que culturel

cela fait quand même peur et fera reculer l' Italie près de 50 ans en arrière

nous savons tous ce qu' a été le fascisme pendant la dernière guerre mondiale.

Le Président de la G.O.C.

REUTERS | 12.04.2008

Par Robin Pomeroy

ROME (Reuters) - Soixante-trois ans après la mort du "Duce", le souvenir du fascisme s'est bien estompé dans la mémoire des Italiens mais une partie de la droite ne répugne pas à saluer les aspects positifs de l'héritage mussolinien.

Durant la campagne pour les élections législatives des 13 et 14 avril, un candidat du Peuple de la liberté, la formation de centre droit de Silvio Berlusconi, n'a pas craint de clamer son admiration pour Benito Mussolini et de se dire "fasciste culturel".

Les marques du régime fasciste n'ont pas toutes été effacées à travers le pays, notamment à Rome où les visiteurs des installations sportives du Foro Italico et du Stade olympique passent encore aujourd'hui, non loin du Tibre, devant un obélisque de marbre portant l'inscription "Mussolini Dux".

Sur l'autre rive du fleuve, dans l'Osteria Sireno, un restaurant typique, les gourmets peuvent déguster pâtes et viandes blanches sous le regard autoritaire et le masque viril du dictateur, dont les photos ornent les murs.

Au centre de la Ville éternelle, les touristes peuvent acheter chez les vendeurs de rue calendriers "Mussolini", portraits du "Duce", livres sur le "Ventennio", les vingt ans de l'ère fasciste, et le samedi soir acheter des CD de chants "politiquement incorrects" près de la place Campo dei Fiori.

Des viticulteurs nostalgiques ont même orné leurs bouteilles du portrait du "dernier des Romains", comme l'appelait son allié Hitler.

Si ces manifestations peuvent avant tout s'apparenter au folklore et fasciner quelques jeunes gens en manque d'idéal, certains Italiens plus âgés n'hésitent pas à se dire fascistes.

Parmi eux, l'homme d'affaires Giuseppe Ciarrapico, candidat aux élections sénatoriales sous l'étiquette du Peuple de la liberté.

"FASCISTE CULTUREL"

Patron de plusieurs journaux régionaux, propriétaire de deux cliniques et ancien président de l'AS Roma, Ciarrapico, candidat dans le Latium, la région de Rome, se présente à 74 ans comme un "fasciste culturel", ce qui a provoqué des remous dans la classe politique italienne, y compris parmi les alliés de Berlusconi.

"Je suis fasciste. Mais culturellement, pas politiquement. C'est une question de mémoire, de coeur, d'histoire personnelle, d'idéal", a-t-il martelé dans la presse.

Ciarrapico, qui avait à peine onze ans à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a précisé que les murs des salles de rédaction de ses journaux étaient toujours couvertes de "très belles photos" de Mussolini.

Il se rend souvent en pèlerinage à la maison natale du Duce, à Dovia di Predappio, en Romagne, tout en précisant qu'il n'approuve pas les lois antisémites adoptées en 1938 par le régime fasciste.

Depuis plusieurs années, Berlusconi a su attirer une partie du vote d'extrême droite.

Celui-ci s'était structuré après la guerre autour du Mouvement social italien (MSI), dont l'Alliance nationale (AN) de Gianfranco Fini est l'héritière, après un "aggiornamento" que beaucoup de néo-fascistes "historiques" ont considéré comme un reniement.

Fini, ancien responsable du bouillant Front de la Jeunesse, branche "jeune" du MSI, a dans les années 1990 pris les rênes de la formation néo-fasciste pour lui façonner une image respectable et la faire entrer dans le jeu constitutionnel. Une stratégie qui a fait de lui le ministre des Affaires étrangères et le numéro deux de Berlusconi entre 2001 et 2006.

Une évolution dénoncée par les "purs" du mouvement, comme la petite-fille du Duce, Alessandra Mussolini, qui a un moment rompu avec Fini accusé de trahir la mémoire et les idéaux de son grand-père.

MÊME LA LIGUE DU NORD ?

Depuis, la sémillante Alessandra a rejoint le tandem Berlusconi-Fini, ce qui ne l'empêche pas de saluer les réalisations du "Duce" à chaque fois qu'elle en a l'occasion, comme lorsqu'elle a récemment prononcé un discours à l'EUR, quartier monumental de Rome édifié sous le fascisme en prévision de l'exposition universelle de 1942 - qui n'eut jamais lieu en raison de la guerre.

"Nous sommes ici à l'EUR, construit par mon grand-père. De nos jours, on n'est plus capable de rien faire", a-t-elle lancé.

Priée de dire si elle se considère comme fasciste, elle répond simplement: "je suis Alessandra Mussolini, fière de tout ce que cela implique".

Pour Enrico Pugliese, un homme de gauche qui dirige l'Institut de politique sociale, financé par le gouvernement, ni Alessandra Mussolini ni Fini ne représentent pourtant le fascisme moderne en Italie.

"Fini a 'défascisé' son parti, il n'y a aucun doute là-dessus, et Alessandra Mussolini est surtout une personnalité 'folklorique' qui tire profit de son nom", explique-t-il.

Pour le prochain scrutin, un nouveau parti, "La Droite", espère attirer les électeurs d'extrême droite qui ne se laisseraient pas séduire par le Peuple de la liberté.

Son dirigeant est un ancien ministre du Cavaliere, Francesco Storace, qui affirme représenter seul la "vraie droite" - mais est crédité de seulement 2,5% des voix dans le dernier sondage publié, contre 44,6% au bloc berlusconien.

Contrairement à Fini, qui a clairement rompu avec le néo-fascisme, Storace ne renie rien.

"Nous n'avons pas l'intention d'effacer notre mémoire historique. Nous la respectons", répète-t-il, en ajoutant toutefois qu'il ne propose nullement aux Italiens "un modèle totalitaire".

Quant à ceux qui trouvent Storace encore trop modéré, ils peuvent voter pour Forza Nuova (Force nouvelle), un parti anti-immigration, anti-avortement qui défend "les valeurs familiales et la tradition".

Ou alors pour la Ligue du Nord d'Umberto Bossi qui, tout en se disant antifasciste, représenterait aujourd'hui, selon Enrico Pugliese, "une grande partie de la pensée fasciste", avec son programme anti-immigration et ses penchants activistes.

Version française Guy Kerivel

Publicité
Commentaires
Publicité