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Gauche ouvrière et chrétienne
10 avril 2008

Les associations redoutent un enterrement du RSA

Le RSA est bientôt fini ,il ne restera plus rien ou presque du projet de Martin Hirsh ;

l' ancien responsable d' Emmaus doit bien s'apercevoir que le gouvernement ,dans lequel il est entré ,n'est absolument pas pour les français moyens et encore moins pour les plus démunis;nous nous demandons pourquoi il ne démissionne pas  car en restant ,il cautionne le plan de rigueur du gouvernement contre ceux qui auraient le plus besoin d'être aidés

Le Président de la G.O.C.

AP | 09.04.2008

En dépit des timides assurances de son concepteur, Martin Hirsch, le revenu de solidarité active (RSA) risque d'être déployé a minima, au grand dam de la gauche et des associations d'aide aux plus démunis qui redoutent jusqu'à l'enterrement du projet.

"Les discussions sont en cours" mais "on tient le cap", a assuré mercredi le Haut commissaire aux Solidarités actives, interrogé à l'issue du conseil des ministres sur l'avenir de son projet. Ces discussions sont "directes", a reconnu pudiquement l'ancien président d'Emmaüs France, qui évalue le montant nécessaire à deux à trois milliards d'euros.

M. Hirsch ambitionne de remplacer le Revenu minimum d'insertion (RMI) créé en 1990 par le RSA afin de permettre au bénéficiaire de reprendre une activité salariée, même partielle et peu payée, sans gagner moins qu'en touchant des prestations sociales.

Le RSA "est bien vivant" et la discussion en cours sur sa mise en application est "plutôt bien engagée", a-t-il assuré sur RTL. "Je veux que ça se fasse en 2009, je vais mettre toutes les forces dans la bataille pour le faire en 2009 et qu'il ne soit pas rogné", a-t-il ajouté évoquant toutefois la possibilité d'une "montée en charge un peu progressivement".

Mais le ministre du Budget Eric Woerth a noté mercredi que le RSA devait être réalisé à "volume de crédits constant". Tout en maintenant l'"engagement" du gouvernement à généraliser le RSA, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez a expliqué qu'"il faut bien qu'on calibre le RSA, pour que ça n'aboutisse pas à des dépenses inutiles ou à prendre l'argent autre part, notamment sur les classes moyennes modestes".

La veille, à Cahors, Nicolas Sarkozy avait prévenu que le RSA devrait être "calibré en fonction des disponibilités financières qui sont les nôtres". Le 2 octobre, à Dijon, l'un des quelque 30 départements expérimentant le RSA, le président de la République avait pourtant promis que "si ça marche, on généralise, et vraiment on va mettre le paquet". "J'ai dit à Martin qu'on mettrait ce qu'il faut", avait-il déclaré, estimant que "chaque personne qui reprend un emploi doit en être récompensée".

Le directeur du Secours catholique Gilbert Lagouanelle estimait mercredi "que le gouvernement essaye d'enterrer le dispositif". Et "si le RSA est supprimé, Martin Hirsch devra en tirer toutes les conclusions. Je ne vois pas comment il pourrait continuer dans ces conditions", a-t-il déclaré mercredi à l'Associated Press. "S'il est solidaire des plus pauvres, il ne peut pas rester dans cette situation", explique-t-il, en soulignant que le gouvernement "n'envoie pas de bons signaux aux personnes les plus pauvres dans notre pays".

"Je comprends que le gouvernement ait besoin de trouver des solutions face au déficit que nous connaissons et à une croissance faible", a expliqué de son côté Christophe Deltombe, qui a succédé à Martin Hirsch à la tête d'Emmaüs France. "Mais il faut faire des choix et je ne crois pas que le gouvernement fasse les bons".

"Le RSA fait partie de la loi TEPA. On dit aujourd'hui que ce dispositif ne peut pas être financé. Mais dans la loi TEPA il y a aussi des cadeaux fiscaux et on aurait pu dire que ces cadeaux fiscaux ne pouvaient pas être accordés. Le gouvernement n'a pas fait ce choix là, je le regrette", a-t-il déclaré à l'Associated Press.

La présidente de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS), Nicole Maestracci, prévient de son côté que le RSA "n'aura d'intérêt que s'il est mis en oeuvre dans les conditions initiales fixées par Martin Hirsch" et "n'aura de sens que s'il n'est pas lié à un statut, mais est étendu à d'autres catégories comme les jeunes et les travailleurs pauvres". La FNARS "jugera" des moyens donnés au RSA et de la volonté du gouvernement sur ce dossier "à l'issue des négociations qui ont lieu actuellement". Pour les Verts, entre "aider les pauvres ou les riches, Sarkozy a choisi son camp". Le RSA "doit être appliqué dès aujourd'hui et intégralement", a réclamé Anne Souyris, porte-parole nationale des Verts, dans un communiqué. "Avec son paquet fiscal, le gouvernement a choisi d'enrichir de façon stérile les plus riches et de laisser à quai les plus pauvres. Dommage!". AP

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